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Lutte des classes en Iran et en Irak

7 janvier 2018, 12:10, par WSWS

La classe ouvrière iranienne, longtemps réprimée et brutalement exploitée, a fait irruption sur la scène, ébranlant le régime bourgeois-clérical iranien.

Depuis le 28 décembre, des dizaines de milliers de personnes défient l’appareil répressif de la République islamique et descendent dans les rues des villes et villages du pays. Ils le font pour exprimer leur colère contre la hausse des prix alimentaires, le chômage de masse, les inégalités sociales béantes, des années de réductions sociales drastiques et un système politique pseudo-démocratique truqué au nom de l’élite dirigeante et totalement imperméable aux besoins des travailleurs.

La portée et l’intensité de ce mouvement et son adoption rapide de mots d’ordre qui défient le gouvernement et tout le système politique autocratique ont stupéfié les autorités iraniennes et les observateurs occidentaux. Pourtant, il a été précédé par des mois de protestations des travailleurs contre les suppressions d’emplois et les fermetures d’usines et les salaires et prestations sociaux impayés.

Dans les jours qui ont précédé l’éruption des manifestations contre le gouvernement, la discussion sur l’écart de plus en plus large entre les 1 % et les 10 % les plus riches de l’Iran et la grande majorité vivant dans la pauvreté et l’insécurité économique faisait rage sur les médias sociaux. Le déclencheur de cette explosion de mécontentement populaire était le dernier budget d’austérité du gouvernement. Il va encore réduire le soutien des revenus pour les Iraniens ordinaires, augmenter les prix de l’essence de jusqu’à 50 % et réduire les dépenses de développement, tout en augmentant les sommes déjà énormes sous le contrôle du clergé chiite.

Jeudi, après des jours de mobilisation de plus en plus large des forces de sécurité, d’arrestations massives et d’affrontements sanglants qui ont fait au moins 21 morts, le général Mohammad Ali Jafari, chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (GRI), a déclaré la fin des troubles : « Aujourd’hui nous pouvons annoncer la fin de la sédition. »

Les dirigeants de la République islamique tentent de justifier leur répression brutale par des allégations fallacieuses selon lesquelles les manifestations sont manipulées par Washington et ses principaux alliés régionaux, Israël et l’Arabie Saoudite, dans le cadre de leur campagne incendiaire pour un changement de régime à Téhéran.

L’affirmation selon laquelle les manifestations actuelles ressemblent à celles organisées par le Mouvement vert en 2009 est une vile calomnie destinée à justifier un crime plus grand. La mise en cause par les « Verts » des résultats de l’élection présidentielle iranienne de 2009 fut une opération politique préparée depuis longtemps qui suivait le scénario des « révolutions de couleur » similaires orchestrées par les États-Unis en Ukraine, en Géorgie, au Liban et ailleurs. Elle visait à mettre au pouvoir les éléments de l’élite iranienne les plus désireux de se rapprocher rapidement de l’impérialisme américain et européen. Son soutien populaire provenait presque exclusivement des couches les plus privilégiées de la classe moyenne supérieure, mobilisées sur la base des dénonciations néolibérales du président populiste Mahmoud Ahmadinejad pour sa volonté de « gaspiller » de l’argent sur les pauvres.

Le défi actuel au régime iranien est d’un caractère entièrement différent. Il est enraciné dans la classe ouvrière, y compris dans les petites villes industrielles et les villes de province et reçoit son plus grand soutien des jeunes, qui font face à un taux de chômage de 40 % ou plus ; et est motivée par l’opposition aux inégalités sociales et à l’austérité capitaliste.

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