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Les Echos, journal de la bourgeoisie française, rapporte comment l’économie capitaliste mondiale est en roue libre et sous perfusion

1er janvier 2015, 20:51

Le Figaro du 19/12/2014 :

Crise économique : pourquoi le monde est au bord du gouffre

Sommes-nous voués à disparaître ? C’est la thèse que défend l’écrivain François Meyronnis dans son dernier livre, Proclamation sur la vraie crise mondiale.

La crise financière de l’automne 2008 sonne le glas de l’illusion libérale et si une autre crise survenait, vu le degré d’endettement des Etats, on assisterait à un effondrement sans précédent. En Russie, le Rouble vient de chuter de manière spectaculaire tandis que selon certains observateurs la Grèce serait sur le point de replonger. Est-ce le début de cet effondrement ?

Il existe en effet une conjonction inquiétante entre l’effondrement du rouble, consécutif à celui des cours du pétrole, et les risques qui pèsent de nouveau sur l’euro, du fait de l’accession probable et peut-être imminente d’une nouvelle majorité en Grèce. Est-ce le début de l’effondrement ? Il est difficile de l’affirmer, car les circonstances évoluent de manière très rapide. Ce qu’on peut garantir, en revanche, c’est que tout menace de basculer à chaque instant, contrairement à ce qu’affirment les propos lénifiants tenus par les gouvernements et les institutions financières. Des événements minuscules, comme la crise institutionnelle qui se profile en Grèce, pays pourtant insignifiant sur le plan économique, sont dès lors susceptibles d’avoir des répercussions disproportionnées sur le destin de la planète. C’est toujours le cas dans un contexte où la situation devient très volatile, échappant aux prises des principaux décideurs. Ce fut le cas en 1914, où ce qui était au départ un conflit local concernant la Bosnie, a pu dégénérer en conflagration mondiale.

La crise en cours ne peut être circonscrite à des épisodes conjoncturels. Elle découle de la crise de 2008, qui elle-même procède d’une fuite en avant dans le virtuel, remontant à la double révolution, financière et numérique, survenue à la fin du XXe siècle. Sa prochaine manifestation risque d’être d’une ampleur abyssale. Car cette fois les États, d’ores et déjà surendettés, ne pourront plus l’endiguer en absorbant de nouvelles dettes. Quelle forme une telle crise pourrait prendre ? La vérité c’est qu’on a beaucoup de mal à se le représenter parce qu’elle excède tous les cadres répertoriés. On assistera peut-être à des mutations géopolitiques, qui dépendent de réactions instantanées, aujourd’hui difficiles à anticiper. Sans doute se jouera-t-il un jeu entre la Chine et les États-Unis… Mais on ne doit pas craindre une disparition des États, d’autant qu’ils sont déjà engrenés dans un système mondialisé. Tout juste certains bouleversements à leur sommet. Pour ce qui est de la figure de l’« Homme », dont Protagoras disait qu’elle était la « mesure de toute chose », elle semble déjà en train de s’effacer. On ne peut que redouter une accélération.

Il existe une grande hypocrisie à envisager la crise des subprimes de 2008 comme une simple anomalie à laquelle le système aurait porté remède avec diligence. En réalité, le système financier est basé depuis environ quarante ans, et de plus en plus, sur une énorme bulle de crédit à partir de laquelle la spéculation se nourrit. Il ne s’agit pas d’une dérive ponctuelle. Mais bien de l’assise sur laquelle tourne notre monde, avec tout le vertige que cela comporte.

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