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Luttes de classe au Tchad

17 octobre 2014, 09:37

Dans ce pays pétrolier, alors que la révision de la raffinerie est prévue entre le 15 octobre et le 30 novembre, « le litre d’essence se négocie aux tarifs faramineux de 1500 à 2000 Francs CFA le litre (2,25 à 3 euros) » selon le Mouvement du 3 février, en exil. Malgré les risques de répression, la même société civile tchadienne a lancé le jeudi 9 octobre, un appel à une « journée ville morte », qui dénonce l’origine de la pénurie : « Cette pénurie n’est pas accidentelle, elle a été artificiellement créée par des proches du chef de l’Etat qui détournent les citernes destinée à alimenter les stations services agréées ». La radio Fm Liberté qui relayait l’appel a été immédiatement fermée[4]. Un représentant de la société civile tchadienne, Eric Herve Pando de l’Association Sociale des Jeunes pour la défense des Droits Humains (ASJDH) est à Paris pour présenter l’appel, la situation du Tchad, et les espoirs d’alternance démocratique.

Dans ce pays préféré de l’armée française en Afrique, jusqu’à ce jour, la liberté d’expression n’existe pas, la liberté de manifester n’existe pas. La dernière tentative à Ndjamena date du 11 juin 2001, et la manifestation des femmes devant l’ambassade de France s’était terminée par une dispersion à coup de grenades réelles faisant de nombreuses blessées. Les journalistes principaux ont été contraints à l’exil et l’information circule surtout par des sites internet gérés à l’étranger.

Le gouvernement et l’armée française ont en 2013 tenté de réhabiliter le dictateur Idriss Déby au travers du conflit malien, juste avant que ne soit dénoncé le rôle prépondérant du Tchad dans la déstabilisation de la Centrafrique.

Le Tchad prend également parti pour les puissances occidentales contre la Chine. Sous prétexte de combat contre la pollution, le Tchad s’attaque aux investissements pétroliers chinois.

Le gouvernement fait dire par sa presse aux ordres :

« Le gouvernement tchadien a annulé le permis de prospection accordé à la compagnie pétrolière chinoise CNPCI dans cinq régions du pays. Un nouvel épisode dans le bras de fer pour le paiement d’une amende de 1,2 milliard infligé par le Tchad à l’entreprise chinoise pour atteinte à l’environnement.
Les permis de prospection que vient de perdre la China National Petroleum Corporation International (CNPCI) concernent les blocs de Bongor, Dosséo/Salamat, Doba-Ouest, Lac Tchad et Madiago.Ils avaient été attribués à des fins de prospections, qui ont été annulés par le décret signé le 29 juillet dernier mais publié seulement cette semaine.
Une dernière notification a été envoyée à l’entreprise chinoise, le 18 juillet, montrant l’exaspération des autorités tchadiennes qui, non seulement n’arrivent pas à contraindre la CNPCI au paiement de l’amende infligée au mois de mars, mais découvrent aussi que les atteintes à l’environnement ont continué. »

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