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Troisième guerre mondiale ou révolution mondiale : qui l’emportera ?

2 juin 2017, 08:00

Le risque croissant d’une attaque américaine contre la Corée du Nord coïncide avec une guerre civile à peine dissimulée au sujet de la politique étrangère qui fait rage au sein de l’establishment politique américain et de l’appareil d’État. Les différences sont, en réalité, tactiques : il s’agit de savoir si, dans le cadre de la domination de l’Eurasie, les États-Unis devraient se concentrer d’abord sur la Russie ou bien sur la Chine. Le barrage constant des accusations contre les liens allégués de l’administration Trump avec la Russie est motivé par l’opposition à ses efforts pour réorienter la politique étrangère des États-Unis vers une confrontation avec Pékin plutôt qu’avec Moscou.

La pression constante de Washington sur Pékin par rapport à la Corée du Nord-Est, en partie, une réponse aux signes croissants selon lesquels le « pivot vers l’Asie » de l’administration Obama – qui était destiné à isoler et encercler militairement la Chine – se défait. La prise de distances entre Washington et les Philippines, sous le président Rodrigo Duterte, et le virage de ces dernières vers des relations plus étroites avec Pékin, est le signe le plus évident de dérives similaires ailleurs en Asie et à l’étranger pour profiter des opportunités économiques en Chine.

Les États-Unis sont également confrontés à des défis en Europe, le plus ouvertement de la part de l’Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a déclaré, après la réunion du week-end du G7, que « nous, les Européens, devons vraiment prendre notre destinée en mains » plutôt que de compter sur les États-Unis. Plus tôt ce mois-ci, la Chine a formellement lancé son ambitieuse initiative One Belt, One Road, un plan pour des investissements d’infrastructure massifs dans les routes, les ports, les pipelines, les liaisons ferroviaires et les télécommunications à travers l’Eurasie, reliant la Chine à l’Europe. Fait significatif : l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui ont tous deux cherché à renforcer leurs relations économiques avec la Chine, ont été fortement représentées à la réunion à Pékin.

Incapables de surpasser la Chine économiquement, les États-Unis se préparent à utiliser leur force militaire pour miner la position d’un concurrent potentiel et afin de perturber les relations de leurs rivaux avec Pékin, et ce n’est pas la première fois. En 2002, le président Bush a déchiré un accord avec la Corée du Nord pour qu’elle dénucléarise et l’a stigmatisée en l’incluant dans l’« axe du mal », avec l’Iran et l’Irak. Ce faisant, il a effectivement saboté la prétendue Sunshine Policy de la Corée du Sud qui, avec le soutien de la Chine et des puissances européennes, était un plan pour transformer la péninsule coréenne en un conduit de transport et de pipeline pour relier l’Europe et l’Asie de l’Est.

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