Quand les staliniens français étaient mobilisés contre le trotskisme, proclamé ennemi numéro un et agent du fascisme
31 mai 2014, 10:55
(suite) on imagine mal en 1937 l’IC faisant allusion à l’Italie après l’Appel aux fascistes lancé en août 1936 dans lo Stato operaio mais en réalité ce fut dès 1922 que commença un rapprochement que Mussolini reconnut lui-même devant les députés et à propos duquel il alla jusqu’à utiliser l’expression donnant, donnant : il ne poussa pas toutefois la franchise jusqu’à préciser en quoi consistaient les termes de l’échange -ce qui laissait supposer qu’il était de nature purement économique. Or, même s’il fallut attendre 1924 pour que les choses soient claires sur le terrain diplomatique (Angelica Balabanoff a rappelé dans ses Mémoires comment après le meurtre de Matteotti ce fut l’ambassadeur soviétique à Rome qui rompit la "mise en quarantaine" qui avait suivi, à l’égard du régime) ce fut dès 1922 que se dessina le deal : Mussolini comptait sur la neutralité bienveillante de Moscou, face à ses ambitions méditerranéennes et balkaniques ; et Moscou comptait sur l’Italie fasciste pour "enfoncer un coin" dans le club des vainqueurs de 1918 -club dont ce pays continuait de faire officiellement partie. On sait aussi comment Mussolini, qui caressait le rêve d’être le premier à reconnaître de jure le régime des Soviets, protesta lorsqu’il fut... devancé de quelques heures par la Grande-Bretagne.
(suite) on imagine mal en 1937 l’IC faisant allusion à l’Italie après l’Appel aux fascistes lancé en août 1936 dans lo Stato operaio mais en réalité ce fut dès 1922 que commença un rapprochement que Mussolini reconnut lui-même devant les députés et à propos duquel il alla jusqu’à utiliser l’expression donnant, donnant : il ne poussa pas toutefois la franchise jusqu’à préciser en quoi consistaient les termes de l’échange -ce qui laissait supposer qu’il était de nature purement économique. Or, même s’il fallut attendre 1924 pour que les choses soient claires sur le terrain diplomatique (Angelica Balabanoff a rappelé dans ses Mémoires comment après le meurtre de Matteotti ce fut l’ambassadeur soviétique à Rome qui rompit la "mise en quarantaine" qui avait suivi, à l’égard du régime) ce fut dès 1922 que se dessina le deal : Mussolini comptait sur la neutralité bienveillante de Moscou, face à ses ambitions méditerranéennes et balkaniques ; et Moscou comptait sur l’Italie fasciste pour "enfoncer un coin" dans le club des vainqueurs de 1918 -club dont ce pays continuait de faire officiellement partie. On sait aussi comment Mussolini, qui caressait le rêve d’être le premier à reconnaître de jure le régime des Soviets, protesta lorsqu’il fut... devancé de quelques heures par la Grande-Bretagne.