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L’élan révolutionnaire des municipales

28 mars 2014, 22:27

L’épisode communal de Laon s’inscrit dans un climat général de bouleversements sociaux aux XIe et XIIe siècles (Le Mans en 1070, ... Noyon en 1108). Deux raisons expliquent l’importance particulière des événements de Laon. Tout d’abord, la révolte a entraîné l’assassinat d’un évêque et, de plus, un témoin, Guibert de Nogent, a retranscrit les faits dans son Autobiographie en leur donnant un aspect apocalyptique qui a longtemps influencé les historiens.

Les tensions et les excès proviennent du double pouvoir, royal et épiscopal, qui s’exerce sur la ville. Le roi et l’évêque se sont attaché un certain nombre d’hommes qui, riches de nouveaux domaines, rassemblent leurs propres partisans. La situation de la population de Laon devient alors de plus en plus confuse. En 1098, à la mort de l’évêque Hélinand, collaborateur du roi, son successeur, Enguerrand de Coucy, partisan de l’aristocratie locale, sépare le pouvoir épiscopal du pouvoir royal. En 1106, l’élection de l’évêque Gaudry renforce le climat de tension qui s’est installé en ville.

À la suite d’une querelle, l’évêque fomente une conjuration contre Gérard de Quierzy, châtelain royal et le fait assassiner dans la cathédrale en 1111. Le roi, avec les hommes de l’abbaye Saint-Jean, châtie ceux qui avaient osé troubler la paix de Dieu et souiller l’église cathédrale. Ce meurtre révèle la concurrence entre les aristocrates, l’évêque et le roi. Dans ce climat, les seigneurs proches de l’évêque décident d’instituer une commune. L’évêque et le roi l’acceptent à contrecœur, car ils sont partagés entre la perte de pouvoir que cela implique et les compensations financières qui en résultent.

L’évêque, dilapidant les revenus procurés par cette institution, provoque l’exaspération des bourgeois qui forment une nouvelle conjuration. Le 25 avril 1112, l’insurrection éclate. L’évêque Gaudry, le châtelain Guimar et le vidame Adon sont assassinés et un incendie éclate, provoquant des dégâts dans le palais épiscopal, dans la cathédrale et dans des maisons du quartier canonial.

Les désordres, répressions et vengeances ne cessent pas avant 1115, date à laquelle le roi envoie Etienne de Garlande pour pacifier la cité. Un peu avant, le souverain a imposé un nouvel évêque, Hugues, sacré le 4 août 1114, dont l’action rapproche de nouveau les deux pouvoirs. La documentation est quasi muette sur la mise en place d’un nouvel ordre social et économique. Le successeur d’Hugues, Barthélemi de Jur, est élu sans intervention extérieure. Le calme revenu dans la ville, le roi, Louis VI accorde à Laon et ses faubourgs une charte de Paix en 1128.

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