Accueil > ... > Forum 24088

Les enjeux de l’affrontement en Ukraine

4 mars 2014, 16:11

Alors que les événements s’accélèrent en Ukraine et que la Banque centrale de Russie déploie des trésors d’énergie –elle y aurait déjà consacré 12 milliards de dollars– pour soutenir le cours du rouble, le prix des actions des entreprises russes a commencé à chuter, de 11% en moyenne selon le Washington Post, et de 12% pour le monopole russe du Gazprom.

Malgré la politique très active développée par Moscou depuis quelques années afin de varier les voies de transit du gaz russe vendu à l’Europe, la moitié des volumes que la Russie fournit à cette dernière transite encore par l’Ukraine. Le 4 mars 2014, le responsable de Gazprom Alexeï Miller a annoncé qu’à partir d’avril, les réductions de prix consenties à l’Ukraine sur le gaz russe qu’elle achète seraient supprimées. En effet, selon lui, l’Ukraine n’honore plus les engagements passés, aux termes desquels étaient consenties ces ristournes : Kiev aurait en effet informé Gazprom de son incapacité à payer la totalité des volumes de gaz livrés en février. Ce qui s’ajoute au fait que, sur l’année 2013, Kiev n’a été en mesure d’honorer que moins de la moitié de sa dette sur le gaz auprès du fournisseur russe. Cette décision de Gazprom a donc été approuvée par le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, qui l’a jugée « totalement justifiée ». Dans le même temps, le chef du gouvernement a chargé le ministère russe des Finances d’envisager la possibilité d’accorder à l’Ukraine un crédit de 2 à 3 milliards de dollars afin de lui permettre de payer ses achats de gaz...

De son côté, l’Ukraine envisagerait de fermer ses frontières avec la Russie et d’interrompre totalement ses achats de gaz auprès de Gazprom. Hypothèse qui entre en contradiction avec les déclarations du ministre ukrainien de l’Énergie Iouri Prodan, qui a tenté de rassurer les partenaires occidentaux en précisant que le transit de gaz russe par le territoire ukrainien ne serait pas mis en cause… puisque les gazoducs concernés ne passent pas par la Crimée.

La question des fournitures et du transit de gaz est envisagée dans le cadre des rencontres entre le gouvernement provisoire ukrainien et une délégation du FMI, qui se déroulent le 4 mars à Kiev : les experts occidentaux devraient présenter à l’Ukraine un plan de réformes radicales destinées notamment… à réduire sensiblement la consommation de gaz. Mais, dans l’immédiat, Kiev cherche surtout les 2,1 milliards de dollars qui pourraient lui permettre d’éteindre sa dette gazière auprès de Gazprom pour 2013 et février 2014. Sans grand espoir. Alors l’Ukraine s’intéresse à une autre option, qui consisterait à inverser les flux et à acheter du gaz en provenance de l’Ouest, l’idée étant, à terme et en cas de nécessité, de lui permettre de se passer du gaz russe. Alternative qui repose partiellement sur la Slovaquie, à qui Gazprom a précédemment interdit de procéder à des réexportations de gaz vers l’Ukraine.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.