Accueil > ... > Forum 24066

Quand et pourquoi l’Algérie a basculé de son alliance française vers celle de la Chine ?

28 février 2014, 21:14

BP et Statoil déclarent qu’elles ne reviendront pas à Tiguentourine tant que n’auront pas été mises en place les conditions de sécurité telles qu’elles les ont fixées. Statoil dit : « Nous ne pouvons pas nous prononcer actuellement sur la date du retour à In Amenas, car les dispositifs sécuritaires dans la région ne sont pas encore suffisants » et que « les recommandations de notre rapport formeront la base du renforcement de l’organisation de la sécurité. » C’est clair, c’est net.

BP envisage de confier la protection des installations de Tiguentourine et d’In Salah à des compagnies privées de sécurité. Dans sa livraison du 29 octobre dernier, Le Soir d’Algérie nous informait que « Stirling, l’agence britannique de sécurité de BP, vient de conclure un partenariat stratégique avec Olive, une autre société britannique basée aux Emirats, réputée pour le recours à des armées de mercenaires pour assurer la sécurité des sites et des personnes qui lui sont confiées. » Si BP réussit à imposer cette option – et tout porte à croire qu’elle réussira, sinon elle n’aurait pas conclu ce partenariat – les autres compagnies pétrolières présentes en Algérie en feront autant. Que lui répond-on du côté de la Sonatrach, après avoir poussé des cris d’orfraie comme quoi la sécurité relevait de la souveraineté de l’État ? Qu’elle pouvait faire appel à des consultants ; donc à des spécialistes de la sécurité, étrangers bien entendu, qui dicteront aux forces de sécurité algériennes la manière de faire. Elle est où la souveraineté de l’État dans ce schéma ?

BP et Statoil jouent certes les premiers rôles, mais ne sont pas les seules à exiger des changements. Ce sont maintenant toutes les compagnies pétrolières qui demandent une nouvelle révision de la loi sur les hydrocarbures, car disent-elles, les coûts liés à la sécurité auraient augmenté de 15 %. En d’autres termes, ce qu’elles veulent c’est une baisse des impôts qu’elles paient en Algérie.

Au total, les compagnies étrangères veulent fixer elles-mêmes les normes de sécurité à mettre en place sur les installations pétrolières algériennes, privatiser la lutte contre le terrorisme en faisant appel à des mercenaires pour protéger ces mêmes installations et imposer leurs propres conditions financières pour leurs opérations en Algérie.

Il semble bien que, dans ces conditions, l’Algérie ait choisi durablement... la Chine !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.