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Une évolution linéaire et continue d’homo erectus à homo sapiens sapiens ?

28 novembre 2014, 09:15, par Robert Paris

Humains, chimpanzés, orang-outans et bonobos sont de proches cousins... C’est connu. Mais y a-t-il un ordre de proximité bien établi par la génétique ?

Dans un article pionnier de 1975, Mary-Claire King et Allan Wilson démontraient que la divergence génétique entre l’homme et le chimpanzé était bien plus faible que ne laissait penser leur apparente différence morphologique. Après avoir comparé 12 séquences de protéines et les fréquences alléliques de variants de 44 autres protéines, ils concluaient à une ressemblance génétique de près de 99 pour cent entre l’homme et le chimpanzé. Le chimpanzé gagnait définitivement son statut de cousin de l’homme. Pour expliquer pourquoi il nous ressemble si peu morphologiquement tout en étant si proche génétiquement, les auteurs imaginaient l’intervention de quelques gènes de régulation.

Près de 30 ans plus tard, les méthodes performantes de séquençage ont conduit à affiner ce constat, sans le remettre en cause, sur la base de comparaisons de génomes presque complets. Ainsi, un premier alignement de séquences d’ADN d’homme et de chimpanzé le long de 2,3 millions de paires de bases (sur 3 milliards pour le génome humain) a montré une divergence globale de 1,22 pour cent, très proche des premières...

« Le génome des gorilles est important car il nous éclaire sur l’époque où nos ancêtres ont divergé. Il nous permet aussi de découvrir les similitudes et les différences entre nos gènes et ceux du gorille, le plus grand des primates », explique Aylwyn Scally qui a étudié la proximité avec les gorilles qui s’avère plus grande que prévue !

Les biologistes considèrent traditionnellement que, dans l’arbre de l’évolution des primates, les chimpanzés et les hommes ont un ancêtre commun plus récent que celui qui relie chacun d’entre eux au gorille. Par conséquent, pour n’importe quelle séquence génétique humaine, c’est chez son "cousin" chimpanzé qu’on devrait retrouver la séquence la plus proche. D’après les analyses effectuées par M. Scally et ses collègues, cela se vérifie, certes, mais seulement dans 70 % des cas.
En réalité, 15 % du génome humain est plus proche de celui du gorille que de celui du chimpanzé. Et 15 % du génome du chimpanzé est à son tour plus proche de celui du gorille que de celui de l’homme, révèle l’étude de Aylwyn Scally, du Wellcome Trust Sanger Institute (Royaume-Uni).
Les gorilles auraient divergé des humains et des chimpanzés voici environ 10 millions d’années, la séparation entre l’espèce humaine et celle des chimpanzés remontant quant à elle à quelque 6 millions d’années.

Résultat surprenant, les humains ont 3 % de la partie de leur génome étudié proche de ceux des bonobos, ou des chimpanzés, ce qui est plus que la proximité génétique de ces deux espèces de singes entre eux.

Les résultats de l’étude des chercheurs du Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology de Leipzig en Allemagne, sur les bonobos, dévoilés dans la revue Nature, font apparaître que l’ADN du bonobo et celui du chimpanzé sont à 99,6 % semblables, tandis que celui de l’homme ne se distingue de chacun d’eux que d’environ 1,3 %. Autrement dit, la proximité génétique de l’être humain avec ces deux grands singes (98,7 %) est parfaitement égale. Toutefois, et c’est sans doute le plus intrigant, les caractéristiques communes ne sont pas nécessairement les mêmes... Ainsi l’homme est-il tantôt plus proche de l’un, tantôt plus proche à l’autre. Tant et si bien que, pour 3 % de leur ADN, l’un et l’autre sont plus similaires à l’homme qu’à leur cousin le singe.

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