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En souvenir de 1943, une révolution il y a 70 ans !

10 juillet 2013, 16:23, par Robert Paris

Pour ceux qui estiment que le massacre des Juifs d’Europe de l’Est était imprédictible : il faut lire les écrits de Trotsky :

Décembre 1938 : « La bourgeoisie juive est restée fidèle au principe : ne rien donner. (Il s’agissait du refus de donner de l’argent à la lutte révolutionnaire y compris la lutte contre le fascisme - note M et R) Même aujourd’hui, quand c’est de sa tête qu’il s’agit. Étouffant dans ses contradictions, le capitalisme dirige des coups forcenés contre les Juifs et en outre une partie de ces coups tombe sur la bourgeoisie juive en dépit de tous ses “ services ” passés rendus au capitalisme. Des mesures de nature philanthropique pour les réfugiés deviennent de moins en moins efficaces en comparaison de l’immensité des maux qui accablent le peuple juif. (…) Le nombre de pays qui expulsent les Juifs ne cesse de croître. Le nombre de pays capables de les accueillir diminue. En même temps la lutte ne fait que s’exacerber. Il est possible d’imaginer sans difficulté ce qui attend les Juifs dès le début de la future guerre mondiale. Mais, même sans guerre, le prochain développement de la réaction mondiale signifie presque avec certitude l’extermination physique des Juifs. (…)Les éléments progressistes et perspicaces du peuple juif doivent venir au secours de l’avant garde révolutionnaire. Le temps presse. Un jour, aujourd’hui, équivaut à un mois ou même à une année. Ce que tu fais, fais le vite ! »
Trotsky dans « La bourgeoisie juive et la lutte révolutionnaire »

En mai 1940, il écrivait :

« A l’époque de sa montée, le capitalisme a sorti le peuple juif du ghetto et en a fait l’instrument de son expansion commerciale. Aujourd’hui, la société capitaliste en déclin essaie de presser le peuple juif par tous ses pores : dix-sept millions d’individus sur les deux milliards qui habitent la terre, c’est-à-dire moins de 1% ne peuvent plus trouver de place sur notre planète ! »

Trotsky dans le Manifeste pour la conférence d’alarme de la quatrième internationale
En février 1934, il déclarait déjà dans une interview pour Class Struggle :

« L’Etat fasciste allemand tout comme le conflit judéo-arabe confirment avec évidence le principe que la question juive ne peut être résolue dans le cadre du système capitaliste. J’ignore si la population juive sera reconstituée en tant que nation. En tout cas, il ne fait aucun doute que les conditions matérielles nécessaires à l’existence des juifs en tant que nation indépendante ne pourraient être offertes que par la révolution prolétarienne. L’idée qu’une nation peut prétendre plus qu’une autre au droit à un pays nous est complètement étrangère.
On ne peut concevoir cette installation de base territoriale pour les juifs en Palestine ou dans tout autre pays qui ne s’accompagne de migrations d’importantes masses humaines. Seul le socialisme victorieux peut se charger de pareille tâche. On peut prévoir que cela se produira soit sur la base d’une compréhension mutuelle, soit avec l’aide d’une sorte de tribunal prolétarien international qui pourrait prendre en main cette question et la résoudre.
La voie sans issue où se trouve engagée la population juive en Allemagne, est, tout comme le sionisme, indissolublement liée à la voie sans issue du capitalisme mondial dans son ensemble. Les travailleurs juifs ne seront préservés du pessimisme et du désespoir que lorsqu’ils auront une vision claire de cette interrelation. »

Trotsky ne risquait pas de croire, comme tous les démocrates, que la montée de l’antisémitisme était due à l’opinion publique, lui qui cassait cette fausse idée de « l’opinion raciste » déjà en novembre 1913. voir ici

Trotsky avait été un des rares à saluer la première réaction des Juifs contre les nazis même si celle-ci s’était faite par la voie du terrorisme que Trotsky désapprouvait d’une manière générale : voir ici

Quand Staline et Hitler se sont partagé la Pologne, Trotsky ne diffusait aucune illusion sur la différence entre la domination stalinienne et la domination nazie : voir son texte sur les étoiles jumelles dans lequel il traité Staline et Hitler de jumeaux. Cela en dit long puisque, dès le 19 septembre 1939, Heydrich, adjoint de Himmler, avait annoncé la décision de “nettoyer les Juifs, l’intelligentsia, le clergé et la noblesse” en Pologne. Le 9 octobre, 550 000 Juifs étaient déportés à l’Est de la Vistule. Le 9 novembre, étudiants et enseignants de l’Université de Cracovie étaient envoyés au camp de Sachsenhausen.
Quant à l’antisémitisme de Staline, Trotsky ne laissait aucun doute, écrivant même dans son ouvrage « Staline » :

« Mentionnant la prédominance des juifs dans la fraction menchéviste au congrès de Londres en 1907, Koba écrivit : « A ce sujet, un des bolchéviks remarqua en plaisantant (je crois que c’était le camarade Alexinsky) que les menchéviks étaient une fraction juive, tandis que les bolchéviks étaient une fraction vraie-russe et que nous, bolchéviks, nous aurions peut-être à faire un pogrome dans le parti » Il est impossible de ne pas s’étonner, même aujourd’hui, que dans un article destiné aux ouvriers du Caucase, où l’atmosphère était empoisonnée de différences nationales, Staline ait jugé possible de citer une plaisanterie d’un goût aussi douteux. » voir ici

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