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Rousseau théoricien de l’individualisme et philosophe de la misanthropie

1er septembre 2018, 06:28, par Robert Paris

Eh bien, justement oui, il l’a fait et cela démontre que cette attitude n’est pas en contradiction avec sa philosophie !!! Mais sa philosophie n’est pas celle qu’on lui prête : c’est celle d’un égocentrique forcené…

Il parle de ses enfants abandonnés dans « Emile », dans « Les Rêveries du promeneur solitaire » et dans « Les Confessions ».

« Emile » :

« Celui qui ne peut remplir les devoirs de père n’a point le droit de le devenir. Il n’y a ni pauvreté, ni travaux, ni respect humain qui le dispensent de nourrir ses enfants… Lecteurs, vous pouvez m’en croire. Je prédis à quiconque a des entrailles et néglige de si saints devoirs qu’il versera longtemps sur sa faute des larmes amères et n’en sera jamais consolé. »

« Confessions », livre huitième :

« Thérèse devint grosse pour la troisième fois. Trop sincère avec moi, trop fier en dedans pour vouloir démentir mes principes par mes œuvres, je me mis à examiner la destination de mes enfants et de mes liaisons avec leur mère sur les lois de la nature, de la justice et de la raison, et sur celles de cette religion pure, sainte, éternelle comme son auteur, que les hommes ont souillée en feignant de vouloir la purifier, et dont ils n’ont plus fait par leurs formules qu’une religion de mots, vu qu’il en coûte peu de prescrire l’impossible, quand on se dispense de la pratiquer…. Jamais un seul instant de sa vie Jean-Jacques n’a pu être un homme sans sentiment, sans entrailles, un père dénaturé… Je me contenterai de dire qu’en livrant mes enfants à l’éducation publique faute de pouvoir les élever moi-même ; en les destinant à devenir ouvriers et paysans plutôt qu’aventuriers et coureurs de fortune, je crus faire un acte citoyen et de père, et je me regardai comme un membre de la République de Platon. Plus d’une fois depuis lors, les regrets de mon cœur m’ont appris que je m’étais trompé, mais loin que ma raison m’ait donné le même avertissement, j’ai souvent béni le Ciel de les avoir garantis par là du sort de leur père, et de celui qui les menaçait quand j’aurais été forcé de les abandonner… Je n’y voyais aucun mal. Tout pesé, je choisis pour mes enfants le mieux ou ce que je crus l’être. »

« Les Rêveries du promeneur solitaire », neuvième promenade :

« Je comprends que le reproche d’avoir mis mes enfants aux enfants trouvés a facilement dégénéré avec un peu de tournure en celui d’être un père dénaturé et de haïr les enfants. Cependant il est sûr que c’est la crainte d’une destinée pour eux mille fois pire et presque inévitable par toute autre voie qui m’a le plus déterminé dans cette démarche. Plus indifférent sur ce qu’ils deviendraient et hors d’état de les élever moi-même il aurait fallu dans ma situation les laisser élever par leur mère qui les aurait gâtés et par sa famille qui les aurait fait des monstres. Je frémis encore d’y penser… Je savais que l’éducation pour eux la moins périlleuse était celle des enfants trouvés. »

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