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Faut-il parler de dialectique de la matière ?

27 septembre 2017, 11:45, par Robert Paris

Tu as raison que telles sont les apparences. Prenons la matière ordinaire, par exemple celle de la table. Elle ne semble ni électrisée négativement, ni électrisée positivement. Parce qu’elle est les deux à la fois, et que les deux se composent. Prenons alors une charge électrique. Elle est soit positive, soit négative, dis-tu, de manière exclusive et, là encore, tu as apparemment raison. Pourquoi seulement apparemment ? Parce que la charge est effectivement soit négative soit positive, si on ne s’en approche pas de trop près. Car, à proximité, il en va différemment. Il y a alors en œuvre un phénomène appelé l’écrantage de la charge. Cela signifie que la particule chargée s’entoure de particules et d’antiparticules du vide quantique, en couches successivement positives et négatives qui cachent (écrantent) la charge. Elle n’est donc pas exclusivement positive ou négative mais les deux se composent dès que l’on s’en approche.

La matière ne fait que s’attirer mutuellement par gravitation. Si cela était vrai toute la matière serait depuis longtemps déjà écrasée en un seul point ! Si ce n’est pas le cas, c’est bien qu’existent dans la matière des forces de répulsion. Et ce ne sont pas seulement les forces répulsives des charges électriques de signe contraire car sinon les charges de même signe s’écraseraient les unes sur les autres puisqu’elles ne subiraient que des attractions mutuelles. La matière ne s’agglomère pas. Les galaxies ne s’écrasent pas les unes sur les autres. Les étoiles ne se concentrent pas en un point sous l’attraction de leur énorme masse. Les molécules ne s’écrasent pas sur elles-mêmes, pas plus que les atomes ni les noyaux. Les électrons ne chutent pas dans le noyau. Il y a bel et bien des répulsions qui combattent sans cesse les attractions. Et le ballet des deux construit, à chaque échelon de la matière, des structures plus ou moins durables. C’est bel et bien une construction dialectique, bâtie sur des contraires qui se combattent sans cesse sans se détruire définitivement. Les atomes s’attirent à longue distance et se repoussent à courte distance. C’est le combat de l’attraction et de la répulsion, et pas des liens solides, qui détermine une distance moyenne entre les atomes au sein des molécules. C’est le produit d’un équilibre dynamique, sans cesse détruit et reconstruit, objet de modifications en permanence par des vibrations des atomes au sein des molécules, avec parfois l’arrachage par l’énergie d’un atome. Pas d’attraction ni de répulsion dans la lumière, dis-tu ? Mais la lumière exerce une pression répulsive sur la matière. Un exemple : la pression exercée par le rayonnement des soleils et qui compense la gravitation de la masse des soleils. Et la lumière exerce aussi une force attractive puisque les interactions électromagnétiques sont de même nature que la lumière et que les particules qui interagissent échangent pour cela des photons lumineux. Quant au vide quantique, il est le siège même de cette dialectique d’attractions et de répulsions, puisqu’on y trouve toutes les particules et antiparticules sous forme éphémère et que c’est leur ballet qui fonde l’ensemble de la matière et de la lumière. A grande échelle, on a le même ballet dialectique entre la gravitation et l’expansion des galaxies.

Quant au vivant, il est par excellence le domaine du caractère dynamique des contradictions dialectiques, notamment celles de l’attraction et de la répulsion puisqu’il se fonde sur les liaisons légères, stéréochimiques, entre molécules qui s’attirent, s’attachent puis se repoussent, se détachent. Ce sont les attachements et les ruptures des protéines et des ADN qui sont l’un des grands pilotes du vivant !

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