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La chasse aux sorcières à la fin du Moyen-Âge : une vraie guerre de type fasciste pour démolir les droits des femmes

8 décembre 2016, 08:49

Nela a 9 ans, les cheveux courts et crépus, de grands yeux noirs. Elle vit dans un orphelinat de Viana, à la périphérie est de Luanda, la capitale de l’Angola.
Pourtant, ses parents sont bien vivants. Mais ils ne veulent plus la voir. Ils l’ont bannie de leur famille et de leur vie parce qu’ils l’accusent d’être une sorcière.

La rupture a eu lieu, il y a trois ans. Nela a alors six ans, une petite sœur de deux ans et un frère encore nourrisson. La mère est fragile et rencontre des difficultés. Elle consulte le marabout du village.

Ce dernier cherche la cause du mal et il la trouve en la personne de Nela et de son frère. Il les accuse de porter en eux de mauvais esprits, d’être le mal. Il traite Nela de « bruxa », c’est-à-dire « sorcière » en portugais.

« Ma mère m’a accusée d’être une sorcière, elle s’est mise à me battre et elle voulait me tuer parce qu’elle avait parlé avec son marabout. Sur ses conseils, elle a tué mon frère. Elle l’a tué. Ils nous accusaient tous les deux d’être des sorciers alors elle l’a pris, elle l’a noyé et il est mort », raconte Nela d’une toute petite voix.

Les cas d’enfants accusés de sorcellerie comme Nela sont concentrés dans le nord de l’Angola, à la frontière avec la République démocratique du Congo. Et pour cause, le phénomène est originaire de cette zone, celle du bassin du Congo sur des territoires appartenant à l’aire culturelle Kongo.

On le retrouve donc également en République démocratique du Congo (RDC) et au Congo-Brazzaville et dans quelques pays voisins, mais de façon plus sporadique.

Les conflits et déplacements de population, nombreux dans cette zone, ont contribué à diffuser ces pratiques. Toutefois, en Angola comme dans les pays voisins, il est impossible de savoir le nombre d’enfants concernés.

En avril 2010, un rapport de l’Unicef sur le sujet soulignait que 23.000 enfants étaient contraints de vivre dans les rues de Kinshasa, en raison d’accusations de sorcellerie.

Toujours selon ce même rapport, ils étaient 423 dans une ville du nord de l’Angola d’après les estimations des autorités locales.

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