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Le socialisme dans un seul pays, une arnaque

21 décembre 2017, 09:48

Lénine¸Conférence de la province de Moscou du PC(b)R, 21 novembre 1920 :

« Tirer de là (du fait que nous sommes contraints d’entre en relations économiques avec les pays impérialistes) une preuve de la faillite du communisme, ce serait possible si nous avions promis ou rêvé de refaire le monde avec nos seules ressources. Mais notre folie n’a jamais été si grande, et nous avons toujours dit que notre révolution triompherait lorsqu’elle serait soutenue par les ouvriers de tous les pays. Il est arrivé qu’ils l’ont soutenue à moitié, puisqu’ils ont affaibli le bras levé contre nous, et que par là ils nous ont porté secours… Le communisme suppose le pouvoir des Soviets à titre d’organe politique donnant aux masses opprimées la possibilité de tout prendre en mains. Dans tout l’univers nous en voyons la preuve, puisque l’idée du pouvoir des Soviets et son programme remportent partout une victoire indiscutable… Du fait que le niveau de culture de notre paysan et de notre masse ouvrière ne correspondait pas à la tâche réclamée, et qu’en même temps nous étions pour les 99 % absorbés par les problèmes militaires et politiques, il s’est produit une renaissance de l’esprit bureaucratique. La chose est reconnue de tous. Le but du pouvoir des Soviets est de détruire entièrement l’antique appareil de l’État, comme il fut détruit en novembre 1917 pour transmettre tout le pouvoir aux Soviets : mais nous avouons déjà dans notre programme cette reconnaissance de la bureaucratie, et nous reconnaissons que les fondements économiques nécessaires à la vraie société socialiste n’existent pas encore. Les conditions de culture, d’instruction, et en général de niveau intellectuel nécessaires à la masse ouvrière et paysanne n’existent pas. La faute en est à ce que les exigences militaires ont accaparé toute l’élite du prolétariat. Le prolétariat a consenti de gigantesques sacrifices pour défendre la Révolution, des dizaines de millions de paysans y ont été sacrifiés, et il a fallu appeler à collaborer avec nous des éléments pénétrés d’esprit bourgeois, parce qu’il n’en restait plus d’autres. Voilà pourquoi nous avons dû déclarer dans notre programme, dans un document aussi important que le programme du parti, que la bureaucrate renaît et qu’il faut la combattre systématiquement. Évidemment, cette bureaucratie dans nos administrations soviétistes n’a pas pu ne pas exercer son influence néfaste au sein même de nos organisations communistes, puisque le sommet de notre parti est en même temps celui de l’administration soviétiste. Si nous avons reconnu le mal, si cette vieille bureaucratie a pu se glisser dans notre organisme communiste, il est clair et naturel que les organes de notre Parti portent tous les symptômes du mal. Et puisqu’il en est ainsi, la question a été mise à l’ordre du jour du congrès des Soviets ; elle occupe une grande partie de l’attention de la présente conférence, et fort justement, car la maladie reconnue dans notre parti par les résolutions de la conférence panrusse n’existe pas seulement à Moscou, mais s’étend à toute la République, elle est due à la nécessité où nous étions de tout donner au labeur militaro-politique, d’entraîner à tout prix les masses paysannes, sans pouvoir exiger un plan plus large, lié au développement de la culture paysanne et à l’élévation du niveau général des masses paysannes… Il est naturel que la difficile transition que nous accomplissons aujourd’hui dans l’épuisement de nos forces vives, que la république a été obligée d’enlever sans cesse au prolétariat et au parti pendant trois années de lutte, nous a placés dans une situation pénible vis-à-vis d’un problème que nous ne sommes pas même en état d’évaluer exactement. Mais cette opposition n’a rien de mauvais. Nous devons reconnaître que nous ne connaissons pas exactement l’étendue de la maladie, nous ne pouvons pas déterminer l’importance et la situation relative des groupements adverses. Le grand mérite de notre conférence aura été de poser la question, de découvrir le mal existant, d’attirer sur lui l’attention du parti et d’inviter tous ses membres à s’efforcer de le guérir. Il est trop clair que du point de vue du Comité Central et aussi, je pense, de l’énorme majorité des camarades (dans la mesure où je connais les opinions, que personne n’a reniées), cette crise de notre parti, cette opposition qui se manifeste non seulement à Moscou mais dans toute la Russie renferme beaucoup d’éléments sains, indispensables et inévitables aux époques de croissance naturelle du parti, à une époque comme la nôtre, où, après avoir eu toute notre attention réclamée par les problèmes politiques et militaires, nous abordons une ère de construction et d’organisation où nous devons embrasser des dizaines d’administrations bureaucratiques et où le niveau de culture de la majorité du prolétariat et des paysans ne correspond plus à la tâche. »

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