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Aux lois qui fabriquent des illégaux, des "sans-papiers", répondons que nous sommes des prolétaires sans frontières !

1er juillet 2009, 23:19, par Robert Paris

Après quatorze mois passés dans les locaux de la Bourse du Travail à Paris, les travailleurs sans-papiers en ont été délogés, mercredi 24 juin, par des gaz lacrymogènes. A l’origine de ce coup de force ? Le service d’ordre de la CGT. Puis les sans-papiers ont été évacués par les CRS mais l’initiaitve vient de la CGT Paris, les deux cents sans-papiers africains qui avaient élu domicile dans les locaux syndicaux de la rue Charlot (III e ) depuis près de quatorze mois ont été évacués au moment où nombre d’entre eux étaient absents, en train de manifester. Ils ont d’abord été éjectés manu militari par le service d’ordre de la CGT. Entourés d’un cordon de plusieurs dizaines de CRS chargés de bloquer les accès, les occupants ont été contraints de vider les deux étages du site dans une atmosphère électrique : à plusieurs reprises, des bousculades musclées ont éclaté entre les policiers et des militants associatifs venus apporter leur soutien aux sans-papiers.

Des dizaines de CRS

L’opération préparée par la CGT depuis plusieurs jours a débuté peu avant midi, alors qu’une majorité des occupants s’était absentée pour la traditionnelle manifestation du mercredi en direction des Halles. Des membres de la CGT ont alors demandé aux sans-papiers restés à la Bourse de quitter les lieux. « On leur a demandé de sortir, mais il y a eu des résistances, explique Patrick Picard secrétaire de l’union départementale CGT Paris. Peu après, ceux qui revenaient de la manifestation ont commencé à casser des carreaux. » Au même moment, des dizaines de CRS, chargés d’encadrer la manifestation du mercredi, assistent à la scène et décident d’intervenir. « Depuis plusieurs mois, nous essayions de trouver un accord avec les représentants des sans-papiers, mais sans succès, affirme le leader syndical. Cette occupation durait depuis trop longtemps, et n’a abouti qu’à une poignée de régularisations. Il fallait y mettre un terme. » La situation sur place est restée tendue jusqu’en fin d’après-midi. Les sans-papiers présents au début de l’opération ont été contraints d’entreposer sacs et valises à même la rue, tandis que la majorité des occupants, retenus derrière un cordon de sécurité, assistaient impuissants à l’opération. « La France nous laisse tomber, enrage Demba, 49 ans. C’est la CGT qui nous a dit de venir ici. Et maintenant ils nous mettent dehors ! » « J’ai travaillé pendant sept ans, et j’ai effectué toutes les démarches pour avoir des papiers, mais ça n’a jamais abouti, soupire Diakite, 36 ans. Aujourd’hui, j’ai perdu tout espoir. » En milieu d’après-midi, beaucoup de sans-papiers avouaient ne pas savoir où ils allaient passer la nuit. « En tout cas, moi, je reste devant la Bourse », promettait une jeune Malienne.

Voici l’info

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