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Révolutions dans l’Afrique antique

13 avril 2009, 22:59

Cher camarade,

Désolé qu’un message tel que le mien t’ai blessé. La réponse se trouvait pourtant dans mon message : le lien indiqué (s’il fonctionne) renvoit vers un discours de Victor Hugo, qui a prononcé ces paroles en 1879.

Les provocations du président de la France ne me touchent pas car elles cherchent à attiser le nationalisme et le renforcer. L’afrique, l’asie, la france, l’allemagne, je m’en moque, je ne sais pas ce que sais, comme quelqu’un l’a dit ci-dessus. Ces catégories servent à nous diviser. La seule catégorie valable est celle de classe sociale. Je suis du côté des prolétaires et souhaite mettre mon combat au service de ma classe. Je suis de ce parti-là.

Lorsque Kagame, pour qui ne n’ai aucune sympathie, accuse la France d’avoir commandé le génocide rwandais, je dis que c’est tout à fait juste. Je ne suis pas blessé. Là où je ne suis plus d’accord, c’est lorsqu’il laisse entendre (aout 2008) que le président actuel de la france n’a rien à voir avec les gouvernants de 1994, alors que ce même président était ministre du budget, de la communication et porte-parole du gourernement Balladur qui a assumé endossé les responsabilités de Mittérand et Védrine. Tous les dirigeants français d’alors ou d’aujourd’hui ont de près ou de loin du sang sur les mains dans le génocide : coupables, responsables, directs ou indirects soit par l’implication gouvernementale, soit par leur silence, soit par leur approbation des opérations de communication cherchant à nier ou cacher la responsabilité de la france. La france a du sang sur les mains, la france est un pays génocidaire. Je ne me sens pas blessé si tu me dis cela.

Je pense que celui qui est blessé parce qu’il a l’impression d’être insulté, quand on l’attaque sur la nationalité qu’une administration bourgeoise lui a donné ou d’après le sol où il est né, n’a rien compris. Le français qui se sent attaqué parce qu’on dit "sale français" cède à des pressions nationalistes. Je me méfie de lui, et me dit qu’il n’est pas du même côté que moi. Il sera prêt à céder à une cause nationale voire nationaliste au lieu de voir le monde avec des lunettes de classes sociales.

Tout ce que tu dis est exact : l’Afrique est le berceau de l’humanité. Non seulement elle a une histoire, mais l’histoire du monde ne peut se faire sans l’histoire de l’Afrique et sans faire l’histoire de l’entrelacement des histoires de peuples qui se sont rencontrés des deux côtés de la méditerranée, ou de la mer Rouge (en Asie mineure, péninsule arabe, Égypte, etc.). Je pourrais même dire, dans l’état actuel de mes connaissances, que les premières révolutions de l’humanité et de l’antiquité ont eu lieu en Afrique (sous les Pharaons du Nil). Tous les continents ont une histoire, d’ailleurs, parce que le monde a une histoire. Ce n’est pas le problème.

Le problème, c’est de décortiquer pourquoi les propos de l’un cherchent à insulter l’Afrique, pourquoi ça fonctionne, et pourquoi les excuses sont formulées par une autre, et pourquoi ces excuses fonctionnent. Être touché par l’un ou par l’autre discours signifie que l’on croit à la parole de ces gens-là alors qu’ils n’ont rien à voir avec nous, les travailleurs.

Moi, je raisonne en scientifique, en communiste révolutionnaire, en marxiste. Donc, je me moque des discours des dirigeants politiques de la bourgeoisie. Je ne me sens pas affecté par eux. En revanche, je les prends en compte pour mon analyse de la situation. Rien d’autre.

Ma démarche, quand je découvre qu’une phrase qui fait parler a été citée par un autre près de 130 ans plus tôt, il me semble utile et même nécessaire de le dire.

Hugo a prononcé ces mots dans une période de crise économique profonde : depuis 1873, la grande dépression avait commencé. Elle a duré plus de 20 ans et s’est "résolue", pour l’Europe, par la colonisation de l’Afrique (1880-1914). Hugo par son discours et par cette phrase a semble-t-il, cautionné idéologiquement cette colonisation. Rappelons que cette colonisation de l’Afrique s’est soldée par une guerre mondiale qui a fait 10 millions de morts (1914-1918).

Si dans un contexte de crise où plus aucun continent ne paraît libre à coloniser, 130 ans plus tard, un dirigeant Européen répète les mêmes mots, que cela signifie-t-il ? Que les appétits européens se préparent à reproduire la colonisation des années 1880-1914 ?

Voici ce à quoi l’information donnée me fait penser, très superficiellement pour le moment.

Je n’ai aucune réponse, mais je me pose des questions dans tous les sens depuis que je sais que NS a cité V. Hugo. Creusons ces questions ensemble, mon camarade, plutôt que se sentir insulté par des provocations bien calculées.

Voir en ligne : Hugo - Actes et paroles - Depuis l’exil - 1879 - Discours sur l’Afrique - Le dimanche 18 mai 1879, au banquet commémoratif de l’abolition de l’esclavage réunissant 120 convives, chez Bonvalet.

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