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Quelques questions épineuses aux banksters ! Questions for the banksters

8 juin 2018, 16:47

Calme trompeur sur le front bancaire. Depuis la crise de 2007-2008, et sous la pression très ferme des régulateurs et des marchés, les groupes bancaires de la planète ont en moyenne doublé leurs matelas de fonds propres : autant d’amortisseurs destinés à absorber d’éventuels chocs économiques et ne pas vivre un nouveau traumatisme financier. Pourtant, à en croire une récente étude du cabinet Oxford Economics, cette réussite de la régulation n’est que partielle.

Les auteurs de l’étude estiment en particulier que le « ratio de solvabilité », le critère habituel utilisé pour vérifier qu’une banque est suffisamment capitalisée est « assez peu prédictif » pour anticiper une faillite bancaire. Tout d’abord parce que ce ratio permet aux banques de moduler le montant des fonds propres nécessaires selon le type d’actif présent à leur bilan : cela donne du « jeu » aux banques, estiment les auteurs de l’étude. Davantage dans la tradition américaine, ces derniers préfèrent un indicateur plus fruste, mais moins facile à manipuler : le ratio de levier (qui mesure les fonds propres de la banque rapportés au total des actifs de la banque, indépendamment de leur niveau de risque, NDLR). L’image devient alors moins flatteuse puisque certaines banques ne détiennent que de 3 ou 4 dollars de capital pour 100 euros d’actifs (contre de 12 à 18 dollars pour le ratio de solvabilité). Surtout, rappelle l’étude, le renforcement des bilans bancaires est en partie illusoire car il « a coïncidé dans certains pays avec une hausse rapide des créances douteuses.

Les banques souffriraient donc encore des séquelles d’une crise vieille de dix ans ! Mais c’est surtout la prochaine crise que voudrait anticiper Oxford Economics. Pour l’institut, l’environnement de taux faibles mis en place par les banques centrales afin de soutenir l’économie risque de pousser les banques vers de nouvelles difficultés, encore difficiles à apprécier. D’un côté, les taux faibles incitent certaines banques à allonger la durée sur laquelle ils prêtent, et à raccourcir celle à laquelle ils empruntent. Prêter sur 20 ou 25 ans - si le risque est maîtrisé - permet en effet à la banque d’aller capter un surcroît de rémunération, les prêts de longue durée étant plus onéreux pour l’emprunteur. Du côté du refinancement, la banque est bien sûr tentée d’aller chercher des durées très courtes, les liquidités étant actuellement abondantes et bon marché. « Mais ces banques se retrouveraient en danger si les coûts de financement à court terme devaient s’envoler », prévient l’étude. Théoriquement, les ratios de liquidité (les banques devant détenir suffisamment de liquidités pour soutenir une crise de liquidité) ont toutefois été conçus pour limiter la survenue d’un tel risque.

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