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Encore sur les révolutions dans l’Inde antique

23 juillet 2010, 23:11, par Chrono

Florissante de – 2500 à – 1800 dans la vallée de l’Indus et de ses affluents, la civilisation connue par les grands sites de Mohenjo Daro et de Harappa (distants de 650 km) demeure en grande partie une énigme. Correspondant à une civilisation urbaine évoluée, avec des cités étendues sur plusieurs centaines d’hectares, un plan urbain rigoureux orienté selon des critères astronomiques, un système d’évacuation des eaux très sophistiqué, une production agricole intensive et des croyances religieuses qui sont déjà très élaborées, ce foyer culturel contemporain à ses débuts de l’Égypte de l’Ancien Empire et de la Mésopotamie sumérienne comme de la première Crète minoenne vers sa fin, nous a laissé des centaines de sceaux témoignant de l’existence d’une écriture riche de plus de quatre cents signes mais qu’il est demeuré jusqu’à aujourd’hui impossible de décrypter. La découverte, en janvier 2002, de la civilisation dite « de la rivière perdue » est venue compliquer la question des origines de la culture de l’Indus. C’est dans le golfe de Khambat (l’ancienne Cambay, dans l’est du Gudjerat) que des vestiges engloutis sous les eaux de la mer d’Oman ont été identifiés. Des traces de constructions étendues sur près de neuf kilomètres sur les rives aujourd’hui submergées de l’ancienne rivière Sarasvati ont été repérées. La date de 7500 av. J.-C. a été avancée mais la prudence s’impose à propos d’une datation aussi haute. La civilisation concernée serait en tout cas antérieure à celles de Mohenjo-Daro et de Harappa, ce qui n’est pas véritablement surprenant quand on considère l’aire d’extension considérable des cultures de l’Indus, identifiées aujourd’hui sur tout le littoral de la mer d’Oman ainsi qu’au nord de Bombay et au sud de Delhi… Demeurée mystérieuse, la civilisation de l’Indus n’est pas à l’origine de la civilisation indienne classique apportée par les Indo-Aryens mais elle a laissé des traces importantes en matière de connaissances astronomiques ou dans le domaine des poids et mesures et l’on peut penser qu’un ancêtre du dieu Siva est déjà représenté à cette époque à travers certaines figurines. L’origine de cette civilisation commence à être mieux connue, notamment grâce aux fouilles effectuées dans le Baloutchistan sur le site de Mergahr remontant à -7000 et sur les sites plus récents d’Amri, de Kulli et de Kot Diji. Les découvertes récentes de Jiroft, dans le sud-est de l’Iran sont également intéressantes de ce point de vue. La conclusion à laquelle sont arrivés les chercheurs met en avant les parentés existant entre les sites les plus anciens étudiés au pied des monts Zagros, en Elam, et ceux qui, fouillés en Iran et au Turkménistan, correspondraient à une phase préparatoire au développement de la civilisation de l’Indus. L’origine des envahisseurs indo-aryens apparaît également mieux connue. C’est dans la future Bactriane, entre l’Hindou-Kouch et l’Amou Daria que les Aryens se seraient différenciés des Proto-Iraniens. Leurs mouvements vers l’ouest aboutiront à la formation du royaume du Mitanni, rival de l’Empire hittite et partenaire proche-oriental de l’Égypte du Nouvel Empire mais c’est vers l’est qu’ils bâtiront un espace de civilisation durable en pénétrant en Inde. On a eu tendance, au cours des dernières décennies, à rejeter l’idée d’une « invasion » indo-aryenne destructrice de la civilisation de l’Indus et il semble bien que celle-ci ait entamé son déclin auparavant – en raison peut-être de catastrophes climatiques ou à cause des bouleversements intervenus dans les régions avec lesquelles elle entretenait des relations commerciales ; cependant, l’hypothèse d’une invasion destructrice ne peut être totalement exclue et les épisodes analogues que connut l’Inde si souvent au cours des siècles ultérieurs tendent même à la confirmer. D’abord installés dans la vallée de l’Indus et au Pendjab, les nouveaux arrivants pénètrent ensuite dans la vallée du Gange mais les textes les plus anciens qui nous sont parvenus, notamment le Rigveda, témoignent bien de l’origine extérieure des fondateurs de la civilisation indienne. C’est l’époque qui voit se constituer le corpus de la tradition védique, mise par écrit beaucoup plus tard.

1000 – 800 avant J.-C. : Aryanisation de la plaine gangétique. Introduction et généralisation de la métallurgie du fer.

À partir des temps demeurés obscurs qui suivent la conquête indo-aryenne, divers royaumes proto-historiques se constituent en Inde du Nord, dont l’existence est évoquée par les Purana, des ouvrages sanscrits très anciens qui fournissent des listes de dynasties. Parmi les empires qui se constituent alors, le plus important semble être celui du Magadha dont le territoire correspond approximativement à l’actuel Bihar. Au temps de Bouddha, ce royaume s’étend au détriment de ses voisins et transfère sa capitale de Rajagriha à Pataliputra, sur le Gange ; il contrôlera au IVe siècle avant J.-C. un territoire allant de l’Indus au Bengale, apparaissant ainsi comme le premier grand empire indien, prédécesseur immédiat de celui des Maurya.

566-486 avant J.-C. : Vie supposée du Bouddha Sakyamuni

540 – 468 avant J.-C. : Vie de Mahavira, le fondateur du jainisme

Fin du VIe siècle avant J.-C. : Le souverain perse achéménide Cyrus conquiert la région de l’Indus où Darius crée ensuite une satrapie de l’Empire perse.

327-325 avant J.-C. : Alexandre, qui a détruit l’Empire perse, entreprend de conquérir ses possessions indiennes. Il bat difficilement le roi Poros, parvient à l’embouchure de l’Indus puis prend le chemin du retour vers Babylone à travers le sud-est de l’Iran pendant que Néarque conduit une flotte dans le golfe Persique.

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