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Face au tsunami des licenciements qui approche, les syndicats, organisations de gauche et d’extrême gauche ne nous y préparent ni ne s’y préparent absolument pas…

20 août 2015, 05:56

Les licenciements de masse arrivent dans le monde entier !

D’importantes multinationales, incluant Kraft, Motorola, Lenovo, Tyson et HTC ont récemment annoncé des licenciements de masse au même moment que les fusions et acquisitions d’entreprises augmentent radicalement et sont en voie d’atteindre un nouveau sommet cette année.

Le géant de l’alimentation Kraft Heinz Co a annoncé mercredi dernier qu’il éliminerait 2500 emplois en Amérique du Nord, ce qui correspond à 5 pour cent de sa main-d’oeuvre mondiale. L’annonce est le résultat de la fusion de 49 milliards de dollars entre Kraft et H.J. Heinz Co, lors d’une entente orchestrée par Berkshire Hathaway qui appartient à Warren Buffett.

Les mises à pied annoncées incluent 700 employés au siège de l’entreprise à Northfield en Illinois près de Chicago. L’entente prévoit des milliers de licenciements de plus, alors que l’entreprise a dit qu’elle était « sûre » qu’elle arriverait à atteindre les économies résultant de la fusion qui sont estimées à 1,5 milliard $ jusqu’en 2017.

Jeudi dernier, le fabricant chinois d’ordinateurs Lenovo a annoncé 3200 mises à pied, soit 5 pour cent de sa main d’œuvre mondiale. Les licenciements seront concentrés dans la filiale Motorola Mobility, qui a annoncé des licenciements initiaux de 500 employés la semaine dernière à son siège social dans la région de Chicago. Trois-cents autres employés perdront leur emploi avec la fermeture de son usine à Plantation en Floride. Lenovo a acquis Motorola Mobility de Google en 2014.
Jeudi dernier, le fabricant de téléphones intelligents HTC a annoncé qu’il supprimerait 2250 emplois, ou 15 pour cent de sa main d’œuvre mondiale d’ici la fin de l’année. L’entreprise tente de réduire ses dépenses de 35 pour cent.

Ces mises à pied ont lieu suite à l’annonce de Microsoft selon laquelle l’entreprise éliminerait 7800 postes, principalement de sa division de téléphones mobiles Nokia acquise en 2013. Seulement quelques semaines plus tard, l’entreprise de semi-conducteurs Qualcomm Incorporated qui siège à San Diego annonçait 4700 mises à pied.

Les licenciements de masse dans les secteurs alimentaire et technologique surviennent en plein carnage des emplois dans le secteur mondial de l’énergie. Vendredi dernier, Samson Resources Corp, un producteur de pétrole et de gaz qui siège à Tulsa en Oklahoma a déclaré faillite, menaçant plus d’un millier d’emplois. La faillite de l’entreprise a lieu après son acquisition en 2011 d’un fonds d’investissement privé KKR & Co.

Plus tôt ce mois-ci, Alpha Natural Resources, le deuxième producteur de charbon américain en importance, a déclaré faillite, mettant en péril les emplois des 8000 salariés de l’entreprise. Une firme-conseil de l’industrie pétrolière, Swift Worldwide Resources, a publié un rapport en juin indiquant que 150.000 emplois du secteur de l’énergie avaient été perdus mondialement depuis le début de la chute du cours pétrolier l’an dernier.

La déclaration de faillite de Samson suivait de près l’annonce de la multinationale pétrolière Royal Dutch Shell selon laquelle 6500 postes seraient éliminés cette année, ainsi que l’annonce du conglomérat britannique Anglo American, la cinquième société minière la plus importante au monde, qui éliminera 53.000 emplois.

La dernière vague de licenciements de masse est intimement reliée au boom mondial de fusions et d’acquisitions d’entreprises. Dans des conditions de ralentissement de l’économie mondiale, en plus des montants records de liquidités qui reposent dans les coffres des entreprises, Wall Street utilise les fusions et acquisitions afin de mettre de la pression supplémentaire sur les entreprises américaines et internationales pour réduire les coûts et augmenter les profits sur le dos des employés.

Les fusions et acquisitions mondiales se rapprochent d’un record cette année, d’après des données de Thomson Reuters. À un trimestre de la fin de l’année, la valeur des transactions atteint maintenant 2900 milliards de dollars, tout juste sous les 3000 milliards atteints en 2007, immédiatement avant la crise financière de 2008. Aux États-Unis, les fusions ont atteint 1400 milliards en 2015, ce qui représente une augmentation de 62 pour cent par rapport à l’année dernière.

Le 10 août, Berkshire Hathaway de Warren Buffett a annoncé l’une des acquisitions d’entreprise les plus importantes de l’année : l’achat de Precision Castparts pour 37 milliards de dollars, un fabricant de métal pour l’industrie aérospatiale et la défense qui embauche plus de 30.000 employés.

Le rythme croissant de fusions et d’acquisitions est rendu possible par l’injection constante d’argent bon marché des banques centrales mondiales qui ont transféré des milliers de milliards de dollars dans le système financier mondial pendant des années d’assouplissement quantitatif et de politiques à taux d’intérêt zéro.

Les fusions augmentent pendant que la croissance économique ralentit. D’après des prédictions du Fonds Monétaire International, 2015 est sur la voie de devenir l’année la plus lente en croissance économique depuis 2009. Les perspectives déjà pessimistes pour la croissance économique de l’année ont été revues à la baisse vendredi avec la publication de données économiques pour la zone euro montrant que la croissance de la région a seulement été de 0,3 pour cent lors du second trimestre de l’année, ce qui est inférieur à ce que prédisaient les analystes.

À cela s’ajoute la publication vendredi de résultats économiques négatifs pour la Chine : les exportations du pays ont chuté de 8,3 pour cent en juillet. La baisse des exportations a probablement contribué à la décision qu’a prise la banque centrale chinoise de dévaluer le yuan la semaine dernière, décision qui a tourmenté les marchés financiers mondiaux.
Le boom de fusions et d’acquisitions, loin d’améliorer la production et la croissance économiques, a pour but l’enrichissement des actionnaires à travers des licenciements et des baisses de salaires. Le résultat de ce cycle vicieux de stagnation économique et de parasitisme est l’enrichissement de l’oligarchie financière aux dépens de la classe ouvrière.

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