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Révolutions de la Grèce antique

23 janvier 2013, 05:35

La fin du HR III B1 est marquée par quelques destructions, notamment à Mycènes. Au HR III B2, on remarque une augmentation des systèmes de défense des sites mycéniens, signe que l’insécurité augmente. Mais il ne s’agit pas d’une période de crise, car ces niveaux ont fourni un matériel archéologique qui témoigne d’un niveau de richesse qui n’a rien à envier à celui des précédents. La fin de cette période est néanmoins marquée par de nombreuses destructions sur une grande partie des sites mycéniens de Grèce continentale.

Le HR III C voit une baisse du nombre de sites en Grèce, qui peut être très importante dans certaines régions (9/10e des sites de Béotie disparaissent, 2/3 de ceux d’Argolide). Mais certains sites comme Mycènes ou Tirynthe sont toujours habités, et la culture matérielle qu’on y retrouve présente toujours des traits mycéniens, qui font que le HR III C est considéré comme un niveau de la civilisation mycénienne. On note cependant l’apparition d’un nouveau type de céramique, dite « barbare » parce qu’elle a jadis été attribuée à des envahisseurs extérieurs, et aussi une poursuite de l’augmentation de la pratique de la crémation.

Quelles sont les causes du déclin de la civilisation mycénienne à cette période ? Plusieurs explications ont été avancées. Celles concernant des facteurs naturels (changement climatique, tremblements de terre) sont aujourd’hui rejetées. Restent deux grandes théories : celles des mouvements de population et celle des conflits internes. La première attribue la destruction des sites mycéniens à des envahisseurs. On invoque tantôt les Doriens, tantôt les Peuples de la Mer. On pense désormais que les premiers étaient déjà présents en Grèce continentale auparavant, et on a donc tendance à ne plus accepter l’ancienne théorie d’une « invasion dorienne » abattant la civilisation des Achéens. Les mouvements de peuples se produisant depuis les Balkans jusqu’au Proche-Orient à cette période, mentionnés dans les inscriptions égyptiennes désignant les envahisseurs sous le nom de « Peuples de la Mer », sont eux bien certains. On sait que ces peuples sont responsables de nombreuses destructions en Anatolie ou au Levant. La mention d’un peuple nommé Eqwesh (qui rappelle le terme « Achéen ») dans un texte égyptien du XIIe siècle a fait supposer à des spécialistes que des Mycéniens auraient pris part à ces invasions (ce qui n’est pas certain). Il n’en reste pas moins que cela ne nous donne aucune certitude pour ce qui se passe dans le monde grec.

Reste la seconde théorie, qui fait choir la civilisation mycénienne au cours de conflits sociaux internes, entraînés par un rejet du système palatial par les couches sociales les plus défavorisées, qui s’appauvriraient à la fin de l’Helladique Récent. Cette hypothèse rejoint parfois la précédente, quand on essaie de mêler les divisions sociales à des divisions ethniques.

Quelles qu’en soient les causes, la civilisation mycénienne disparaît définitivement après le HR III C, quand les sites de Mycènes et de Tirynthe sont détruits à nouveau, et perdent leur importance. Cette fin, à dater des dernières années du XIIe siècle , se produit après un lent déclin de la civilisation mycénienne, qui a mis de nombreuses années avant de s’éteindre. Le début du XIe siècle ouvre un contexte nouveau, celui du proto-géométrique, début de la période géométrique, les « siècles obscurs » de la tradition historiographique.

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