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Révolutions de la Grèce antique

20 janvier 2013, 12:55

Genèse de la démocratie grecque
La « démocratie grecque », quand elle n’est pas présentée comme « naturelle », est souvent comprise comme un produit particulier de la culture régionale, alors qu’elle n’est autre qu’un produit de la lutte des classes particulièrement exacerbée d’une époque, une réponse politique. Voici ce qu’en dit l’encyclopédie internet Wikipedia : « Au 6e siècle av. J.-C, les cités du [monde grec antique furent confrontées à une grave crise politique, résultant de deux phénomènes concomitants : d’une part l’esclavage pour dette, touchant principalement les paysans non propriétaires terriens, fit croître entre les citoyens l’inégalité politique, la liant à l’inégalité sociale ; et d’autre part le développement de la monnaie et des échanges commerciaux fit émergé les artisans et armateurs qui formèrent une nouvelle classe sociale aisée, revendiquant la fin du monopole des nobles sur la sphère politique. Pour répondre à cette double crise, de nombreuses cités modifièrent radicalement leur organisation politique. À Athènes antique un ensemble de réformes furent prises, ce qui amorça un processus débouchant au 5e siècle av.J.-C. sur l’apparition d’un régime politique inédit : la démocratie. À partir du 7e siècle av. J.-C., la plupart des cités grecques sont confrontées à une crise politique. De plus en plus de paysans sont condamnés à être esclaves pour causes de dettes, les cités se combattent entre elles, et au sein d’une même cité les grandes familles se disputent le pouvoir. A cela s’ajoute une autre évolution : la révolution hoplitique. Au 6e siècle av. J.-C. apparaît la monnaie, en provenance du roi barbare de Lydie, Crésus, qui fut étroitement en contact avec les cités grecques avant sa défaite en 546 face au roi perse Cyrus II. Chaque cité grecque s’est emparée de cette notion pour frapper sa propre monnaie, qui devient un composant de l’identité national. Cette fabuleuse révolution se produit en concordance avec le développement extraordinaire du commerce méditerranéen. Ainsi une nouvelle classe de citoyens aisés, faite de commerçants et d’artisans (potiers), naît. Ces citoyens sont dorénavant suffisamment riches pour s’acheter des équipements d’hoplites : la guerre n’est plus l’apanage de l’aristocratie. Le système aristocratique basé sur la propriété agraire est battu en brèche face aux revendications égalitaires de ces nouveaux citoyens-soldats. On parle de révolution hoplitique. Cette nouvelle configuration des rapports de forces sociales fît émerger notamment deux modèles distincts, et destinés à s’opposer dans le siècle à venir : l’oligarchie militaire spartiate et la démocratie athénienne. Deux modèles résolvant ce problème émergèrent en Grèce au 6e siècle :
soit l’arbitrage d’un législateur, chargé, dans une sorte de consensus, de mettre fin à des troubles qui risquent de dégénérer en guerre civile ;
soit la tyrannie, qui, dans l’évolution de la Grèce archaïque, apparaît bien souvent comme une solution transitoire aux problèmes de la cité. Avec Solon, le législateur, puis avec les Pisistratides, Athènes fera successivement l’expérience de l’une et de l’autre. »
La crise sociale, les classes dirigeantes vont tenter d’y répondre par quatre grandes tentatives de « réforme politique et sociale » menées par les classes dirigeantes pour résoudre la crise en évitant qu’elle n’emporte tout l’édifice : Dracon en 621 avant J.-C, Solon en 594, Clisthène en 508 avant J.-C et Périclès au milieu du 5e siècle. « Au 4e siècle av. J.-C., la cité, puissance déchue, est considérablement appauvrie. Le succès populaire de la démocratie (qui est, rappelons-le, à l’origine une invention de politiciens aristocrates pour faire face aux revendications d’une petite bourgeoisie naissante) est critiqué. Les pauvres, de plus en plus impliqués dans l’exercice du pouvoir, sont plus sensibles aux arguments des démagogues. Ainsi la foule des citoyens, sous l’influence de la vindicte populaire, prend des décisions irréfléchies comme la condamnation à mort de l’exemplaire Socrate, le populisme est né. Il n’est donc pas étonnant que la critique intellectuelle de la démocratie apparaissent d’abord, sous une forme particulièrement sévère, chez le principal disciple de Socrate : Platon . Celui-ci hiérarchise dans la République les régimes politiques en plaçant la démocratie juste devant la tyrannie et derrière l’aristocratie, la timocratie, et l’oligarchie. »
La forme politique de domination est bel et bien inséparable des luttes de classes, comme le relève Engels dans « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat » : « Athènes présente la forme la plus pure, la plus classique. Ici, l’Etat prenant la prépondérance, naît directement des antagonismes de classes qui se développent à l’intérieur même de la société gentilice. (…) L’antagonisme de classes sur lequel reposaient les institutions sociales et politiques n’était plus l’antagonisme entre nobles et gens du commun, mais entre esclaves et hommes libres, entre métèques et citoyens. » » Dans l’« Anti-Dühring », il exposait : « L’Etat n’existe pas de toute éternité. Il y a eu des sociétés qui se sont tirées d’affaire sans lui, qui n’avaient aucune idée de l’Etat et du pouvoir d’Etat. A un certain stade du développement économique, qui était nécessairement lié à la division de la société en classes, cette division fit de l’Etat un nécessité. »

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