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Lutte des classes en Angleterre en novembre 2011

20 juin 2017, 11:46

L’incendie de Grenfell Tower à Londres est un événement qui résume tout ce qui est pourri dans la société capitaliste contemporaine – pas seulement en Grande-Bretagne, mais dans le monde entier.

Plus de 100 personnes – le nombre définitif pourrait être beaucoup plus élevé – ont péri brûlées parce qu’elles étaient de la classe ouvrière et pauvres. Elles ont été assassinées en vue de certaines personnes parmi les plus riches du monde par une élite dirigeante motivée par un appétit insatiable d’argent approprié par l’escroquerie, le vol et le vandalisme social.

La propagation inexorable de l’inégalité sociale surpasse tout ce qui a été vu précédemment dans l’histoire. Près d’un tiers des londoniens vivent dans la pauvreté, et la plupart d’entre eux travaillent. Les riches et les pauvres vivent à proximité, mais ils pourraient aussi bien vivre sur d’autres planètes.

La spéculation mondiale sur l’immobilier à Londres est telle qu’il existe 20 000 « logements fantômes », valant chacun plusieurs millions, qui n’ont jamais été occupés par leurs propriétaires, alors que le prix moyen d’une maison, 675 000 £, la met hors de portée de millions de gens.

Les habitants de Grenfell Tower vivaient dans un piège mortel construit dans l’une des régions les plus défavorisées du Royaume-Uni, située dans la circonscription la plus riche, où le prix moyen d’une maison mitoyenne dépasse les 4 millions de livres sterling.

La municipalité dirigée par les conservateurs, au lieu de rendre Grenfell Tower plus sûre, a présidé à un lifting cosmétique pour rendre la bâtisse plus agréable à la vue des riches du quartier qui la considéraient comme une verrue susceptible de faire dégringoler la valeur de leur propriété.

Les entreprises impliquées, Rydon et Harley Facades, ont installé des panneaux en aluminium et en polyéthylène pas chers qui n’étaient pas résistant au feu – afin d’économiser 5 000 £. Aucun système de gicleurs n’a été installé.

Le ministre des Finances Philip Hammond a reconnu que les matériaux utilisés sont déjà interdits. Pourtant, c’est le gouvernement conservateur qui a créé le terrain pour ce genre de comportement criminel grâce à un processus de déréglementation de la sécurité dans la construction des logements et à la suppression d’une série de recommandations de sécurité faites après des incendies antérieurs.

Il y a trois ans, le maire de Londres d’alors, Boris Johnson, a fermé dix casernes de pompiers, avec la suppression de 552 postes de pompiers et 14 camions. Il a rétorqué à ceux qui ont mis en cause sa décision, « allez vous faire voir ».

Mais l’origine du meurtre de masse à Grenfell Tower remonte encore plus loin. Ceux qui se trouvent parmi les accusés comprennent Margaret Thatcher, qui a commencé le processus de transformation de la Grande-Bretagne en un désert social et de Londres en une aire de jeux pour les riches ; Tony Blair, qui s’est donné pour tâche de compléter la « Révolution de Thatcher », y compris par la vente d’un million de logements HLM tout en accumulant un portefeuille immobilier de 27 millions de livres sterling pour lui-même ; et David Cameron, qui a déclaré une « époque d’austérité » pour la classe ouvrière et qu’il allait faire un « bûcher des réglementations » pour ses amis financiers de la City, membres des conseils d’administrations britanniques et parmi les propriétaires fonciers qui infestent le Parti conservateur.

Pour rendre justice à l’infamie de tout cela, il faudrait un Engels moderne, l’homme qui a écrit :

« Et ce qui est vrai de Londres, l’est aussi de Manchester, Birmingham et Leeds, c’est vrai de toutes les grandes villes. Partout indifférence barbare, dureté égoïste d’un côté et misère indicible de l’autre, partout la guerre sociale, la maison de chacun en état de siège, partout pillage réciproque sous le couvert de la loi, et le tout avec un cynisme, une franchise tels que l’on est effrayé des conséquences de notre état social, telles qu’elles apparaissent ici dans leur nudité et qu’on ne s’étonne plus de rien, sinon que tout ce monde fou ne se soit pas encore disloqué. »

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