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Egypte : le maréchal Tantaoui, nouveau pharaon d’Egypte, prétend interdire les grèves ouvrières mais l’Egypte entière est en train de se mettre en grève. Il veut manipuler les soldats contre le peuple travailleur et il faut que les soldats, eux aussi, entrent en grève...

15 février 2011, 19:57, par Zohra

Trois jours après le départ du président Moubarak, les mouvements sociaux se sont multipliés en Egypte. Les grèves touchent des secteurs divers mais vitaux comme la finance, le transport, le pétrole et le textile. Les revendications des fonctionnaires tiennent en trois mots : plus d’argent !

Il est vrai qu’un salarié du secteur public touche en moyenne l’équivalent de 50 euros par mois. C’est peu, trop peu pour faire face à l’inflation. Au cours des dernières années, le prix du sucre a été multiplié par cinq.

Autre scandale, d’après les grévistes, l’important écart de salaire entre les employés et leur direction, accusée de surcroît de se remplir les poches avec de l’argent public. La colère contre ce système de corruption largement répandu dans le pays est immense et l’appel de l’armée à l’arrêt des grèves a donc peu de chances d’être entendu.

Selon le Centre des services pour les syndicats et les ouvriers, les grèves seront reconduites pour les prochains jours.

Des milliers de fonctionnaires égyptiens se sont mis en grève et ont manifesté lundi au Caire et dans d’autres villes du pays pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail, dans la foulée du soulèvement qui a poussé au départ le président Hosni Moubarak. L’armée désormais au pouvoir a rapidement réagi, appelant les contestataires à cesser le mouvement de grogne.

Des centaines de salariés des transports publics ont défilé près du bâtiment de la radio publique, alors que ceux de l’Organisation gouvernementale de la Jeunesse et des Sports manifestaient sur la désormais célèbre place Tahrir. Sur l’autre rive du Nil, dans la capitale, des centaines de conducteurs d’ambulance se sont également rassemblés avec des revendications similaires.

La Banque centrale d’Egypte, de son côté, a décidé de fermer ses bureaux dans tout le pays en raison de la grève des employés de la Banque nationale et de plusieurs autres institutions bancaires du pays. Un mouvement de grève affecte aussi la compagnie aérienne nationale EgyptAir, qui a programmé seulement 31 vols internationaux et 12 dessertes intérieures ce lundi, contre au total 145 liaisons quotidiennes. L’agence officielle Mena a fait état de manifestations dans d’autres villes, dont Assouan (sud) et Alexandrie (nord).

Pour la deuxième journée consécutive, par ailleurs, plusieurs centaines de policiers ont manifesté lundi devant le ministère de l’Intérieur, pour réclamer de meilleurs salaires mais aussi plaider leur cause. Nombre de ces policiers affirment ne pas être responsables de la répression qui a coûté la vie à de nombreux manifestants fin janvier. "C’est dur pour nous de retourner au travail, parce que les gens nous détestent", expliquait un capitaine. La police est honnie en Egypte, pour sa brutalité et sa corruption durant les années Moubarak.

Aux commandes du pays depuis la démission du président Moubarak, l’armée a rapidement fait comprendre qu’elle ne tolérerait pas que le mouvement de grogne prenne de l’ampleur. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, un porte-parole du Conseil suprême des forces armées en a appelé à la responsabilité de chacun pour qu’en cette "période cruciale" de l’Egypte, un climat apaisé puisse permettre la transition promise par les militaires vers un gouvernement civil élu.

La poursuite des grèves et manifestations, avertit l’armée, mettrait en péril l’économie du pays et permettrait à des "éléments irresponsables" de perpétrer des "actes illégaux". Le communiqué ne fournit pas d’autres détails.

Parallèlement, les généraux au pouvoir ont rencontré dimanche des représentants des groupes de jeunes et cyber-militants à l’origine du soulèvement.

Wahel Ghonim, qui a émergé comme un des porte-parole du mouvement, a jugé cet entretien encourageant. Les militaires, a-t-il expliqué sur sa page Facebook lundi, ont annoncé que des amendements à la Constitution -suspendue dimanche- seraient préparés dans les dix jours par un comité indépendant, puis soumis à référendum dans deux mois. "Nous avons senti un désir sincère de protéger les gains de la révolution et un respect sans précédent pour le droit des jeunes Egyptiens à exprimer leurs opinions", a déclaré Wahel Ghonim.

Les guides et professionnels du tourisme ont eux aussi manifesté lundi devant les pyramides, à Gizeh près du Caire, pour appeler les touristes à revenir en Egypte. "Dites à tout le monde que l’Egypte est sûre. Nous sommes prêts à accueillir des millions et des millions de gens comme avant. S’il vous plaît, revenez", a lancé Shahindar Adel, un guide.

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