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Maghreb et monde arabe : réforme ou révolution ?

7 février 2011, 06:39, par Culture et révolution

Nous assistons en plein hiver à un début de « printemps des
peuples » au Maghreb et au Moyen Orient avec des
manifestations au Yémen, en Égypte et en Algérie.

Après le peuple tunisien, c’est maintenant au tour du peuple
égyptien de surgir sur la scène politique et sociale aux
cris de : « Moubarak dégage ! », « La Tunisie est la
solution ». A l’échelle de l’Égypte (80 millions
d’habitants), le régime peut se dire que les manifestations
sont numériquement modestes puisqu’il peut encore aligner
autant de flics que de manifestants. Mais ces dizaines de
milliers de manifestants dans les principales villes
égyptiennes sont pour la plupart des jeunes qui, en dépit
des tués, des blessés et des centaines d’arrestation, ont
vaincu la peur, le repli sur soi et le fatalisme. Il n’est
pas exclu, malgré les flics et l’armée de Moubarak, qu’ils
soient rejoints bientôt par nombre de ces gens qui vivent
avec moins de deux dollars par jour et qui constituent près
de 50 % de la population égyptienne. De la révolte désespérée
qui a conduit quelques personnes sans ressources à se donner
spectaculairement la mort, nous sommes passés en quelques
heures à une révolte collective porteuse d’espoir.
« Du pain, la liberté et la paix ! », voilà comment un vieux
manifestant au Caire formulait les choses hier. Des mots
simples et terriblement redoutables pour tous les profiteurs
en Égypte comme dans tous les pays du monde.

Quand des hommes et des femmes se redressent et agissent
pour exiger la liberté et des conditions décentes
d’existence, un avenir pour leurs enfants et pour eux-mêmes,
des relations fraternelles et pacifiées entre les gens, ce
sont les bases mêmes du capitalisme qui commencent à être
ébranlées.

Car le capital ne peut vivre et se reproduire qu’en prenant
et en exploitant le plus grand nombre, en spéculant sur les
denrées de premières nécessité comme sur les sources
d’énergie, en stimulant les replis individualistes, en
divisant les populations et en attisant les haines
collectives.

Les affaires prospèrent sur un terreau de dictatures
nationales et locales mafieuses ou au minimum, comme en
France, sur des régimes présidentiels de plus en plus
policiers, soudés et corrompus par les grands groupes
financiers, commerciaux et industriels.

La démocratie vivante qui s’épanouit dans la rue comme sur
Internet, qui prend en charge les aspirations sociales les
plus justifiées, devient une menace pour toutes les classes
dirigeantes. Quand on observe ce qui s’est déjà produit
depuis le renversement de Ben Ali le 14 janvier dans
différents pays, nous ne pouvons que dire à nouveau : Vive
la révolution tunisienne !

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