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Quelles perspectives, quels obstacles, quels pièges, quel avenir pour la révolte sociale en Algérie et en Tunisie qui touche au coeur toutes les capitales de Ammam à Rabat et de Beyouth à Damas

20 janvier 2011, 22:01, par saïd

Les Tunisiens veulent voir les pros Ben Ali jugés, mais certains prennent les devants de la justice.

Ils sont décidés à aller jusqu’au bout, comme si le moindre stigmate laissé par Ben Ali devait disparaître. Après avoir chassé Zine el-Abidine Ben Ali, à la tête du pays depuis 23 ans, la population veut aller encore plus loin et voir tous ceux qui ont bénéficié d’avantages sous le régime de Ben Ali payer pour le soutien qu’ils lui ont apporté. Une chasse aux sorcières qui pourrait coûter cher à la révolution du jasmin.
"Tous ceux qui ont collaboré doivent disparaître"

Exemple, dans les médias : les journalistes du quotidien la Presse de Tunisie ont limogé leurs dirigeants qui étaient proches du pouvoir. Au fil des ans, le journal était devenu un porte-voix du régime de Ben Ali. Les journalistes ont fini par reprendre les rênes et c’est un comité de rédaction composé d’une dizaine de journalistes qui décide du contenu du journal.

A la Caisse nationale de la sécurité sociale tunisienne le scénario a été un peu plus musclé. Les employés ont expulsé leur patron mercredi l’obligeant à fuir par la porte de derrière, rapporte l’envoyé spécial d’Europe 1 en Tunisie. Khaled, un des salariés, s’insurge contre son patron : "il a eu de pots-de-vin, c’est un collaborateur de l’ancien dictateur ! Il n’y aucune personne dans la haute administration qui n’a pas eu une relation directe avec Leïla [la femme du président] ou le clan Ben Ali. Tous ces hauts responsables sont les sbires de Ben Ali. Tous ceux qui ont collaboré avec ce régime doivent disparaître", conclut l’homme, en colère.
"On ne peut pas tous les chasser"

"Il est naturel qu’après la révolution vienne le temps du règlement de compte", analyse Antoine Sfeir, spécialiste du Maghreb, pour Europe1.fr. "Mais l’Histoire nous a montré que ce n’était pas la bonne solution. Il faut laisser se faire la période de transition, pour que vienne ensuite le temps des procès", ajoute-t-il. Une attente jugée trop longue par une partie des Tunisiens qui ont décidé de faire eux même "le ménage".

Mais l’ire de la rue pourrait avoir de graves conséquences pour le pays. "Il ne faut pas que la Tunisie parte dans une chasse aux sorcières", prévient Karim Douichi, directeur de publication de Maghreb Intelligence . "Si on veut jeter à la mer tous ceux qui ont bénéficié d’avantages sous le régime de Ben Ali alors on fait disparaître la moitié du pays", analyse le spécialiste du Maghreb. Un point de vue que partage Emna Benjemaa, bloggeuse et journaliste à Tunis. "On a un pays à reconstruire, mais on a besoin d’hommes d’affaires, de fonctionnaires", explique la jeune femme de 33 ans à Europe1.fr. "Même si on sait que la plupart ont eu des passe-droits sous Ben Ali, on ne peut pas tous les chasser, sinon il ne restera plus personne pour faire fonctionner l’économie".
Risque de division du pays

Mais Emna Benjemaa espère vivement que certains responsables seront jugés. "Je pense qu’il faudra du temps pour que la justice s’organise, mais cela se fera", confie la bloggeuse. Un premier pas a été fait en ce sens le 12 janvier dernier, date à laquelle le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé la création d’une commission chargée d’enquêter sur la corruption. C’est sur ses travaux que se basera la justice pour juger les responsables corrompus proches de l’ancien président.

La véritable préoccupation des Tunisiens aujourd’hui doit être "le devenir de leur révolution".

La réponse est l’organisation des travailleurs et du peuple en vue de sa prise du pouvoir...

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