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Editorial 8 janvier 2011 - Vive la révolte sociale en Algérie et en Tunisie ! A bas la dictature de l’oligarchie des profiteurs !

11 janvier 2011, 07:19, par saïd

Depuis trois semaines en Tunisie, une semaine en Algérie, les jeunes sont dans la rue pour protester contre l’absence totale de perspective à laquelle leur sort les condamne. Pas d’emploi. Pas de logement. Pas d’argent. Pas de liberté d’expression. Pas de visas pour l’Europe. Pas d’alternance politique, même lointaine, à espérer. Ces deux pays, pourtant si différents par leur histoire, leur économie et même leur tempérament (si les pays en ont un), réservent à leur jeunesse une potion dont elle ne veut plus : la stagnation.

En Tunisie, la colère est partie d’un geste désespéré. Celui de Mohamed Bouazizi, un vendeur abusif de fruits et de légumes de la ville de Sidi Bouzid. Il s’est immolé, le 18 décembre, parce que la police venait de lui saisir sa marchandise. Cet homme de 26 ans, diplômé, n’était pas en règle, mais nourrissait dignement sa famille dans un contexte de corruption généralisée. Son geste a fait office d’étincelle. Des comités de soutien sont nés. Des manifestations se sont multipliées. Des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes, réprimées très violemment par le pouvoir.

La Tunisie de Ben Ali, chérie par des millions de touristes, n’est pas aussi douce qu’il n’y paraît. Censure, surveillance policière, torture. L’ordre apparent, imposé depuis vingt-trois ans par le successeur d’Habib Bourguiba, est, au fil du temps, devenu un trompe-l’oeil. La justification d’un état policier par la nécessité de constituer un rempart contre l’islamisme a pu rassurer à l’étranger ; elle a été synonyme de répression des libertés et a asséché les forces vives du pays.

En Algérie, le contexte est différent. Plus que la police, c’est l’armée qui est centrale dans le dispositif de l’État. Les terribles années 1990, lorsqu’une frontière de sang entre légalistes et islamistes a divisé le pays jusque dans les familles, sont encore dans toutes les mémoires. Ce qui a pu servir, un temps, le président Bouteflika. De plus, l’économie repose, pour une bonne part, sur la richesse considérable des hydrocarbures, même si ses bénéfices échappent, pour l’essentiel, à la population.

Mais, à Alger comme à Tunis, les jeunes sont désoeuvrés et les pouvoirs autocratiques usés. Les bonnes performances de ces deux économies n’ont pas permis d’éviter la montée du chômage. La crise pèse sur une population très majoritairement jeune. La flambée des prix de certains produits de base (sucre, huile) a alimenté la propagation de la révolte à Oran et à Alger. Une révolte qui n’est pas inédite, mais qui restait, jusqu’ici, isolée à telle ou telle localité. Cette fois, la génération Internet défie ouvertement le pouvoir et la censure.

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