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Une image réaliste de l’Etat : l’horreur de ses prisons...

7 octobre 2014, 22:41, par Max

GIP : La révolte de Toul (1971-1972)

Le 5 décembre 1971 éclate à la Centrale Ney de Toul une mutinerie.

Depuis quelques jours en effet, la tension s’est accrue dans cet établissement.

La suppression des colis de Noël par circulaire du ministre de la Justice René Pleven, sous la pression des principaux syndicats pénitentiaires à la suite de plusieurs tentatives d’évasion avec prise d’otages (dont l’épisode de Clairvaux), mais aussi la gestion arbitraire de l’établissement par Georges Galiana (ancien directeur de la prison d’Alger pendant la guerre d’Indépendance, puis directeur de la centrale de Nîmes lors de la révolte de 1966 où sa brutalité est alors soulignée) ont mis le feu aux poudres. La révolte est quasi inévitable. Et la prison explose à la suite du refus par la direction d’entendre un ensemble de revendications rédigées par les détenus en colère.

On connaît la suite : l’agitation à la centrale Ney se poursuit, les mutins prenant les toits et mettant en partie à sac la prison, puis s’achève par l’assaut des forces de l’ordre et le transfert d’un grand nombre de détenus. Si la révolte de Toul prend fin, d’autres mutineries éclatent dans l’ensemble de la France (Nancy, Nîmes, etc.). En outre, les événements de Toul et leur forte médiatisation obligent la Chancellerie à créer une commission d’enquête, la commission Schmelk, pour en établir les responsabilités.

À Toul, un Comité Vérité Toul (CVT) est créé par un groupe de maoïstes dont Robert Linhart, tandis que de son côté le Groupe d’Information sur les Prisons avec Michel Foucault propose une commission d’enquête indépendante et rassemble des témoignages. Ainsi, la psychiatre de l’établissement, le docteur Édith Rose, rend-elle publique une lettre au Président de la République, Georges Pompidou, où elle dénonce une série de violences sur des détenus. Foucault, comme pour les revendications des mutins, joue alors un rôle de relais et d’amplificateur de « cette critique personnalisée ». Le philosophe lit ainsi le rapport de cette psychiatre lors d’une conférence de presse en décembre à Toul, puis achète avec Simone Signoret une page du quotidien Le Monde pour le publier.
La suite sur un site d’archive Michel Foucault.

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