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Editorial 29-11-2010 - Choléra en Haïti : la responsabilité des classes dirigeantes

2 décembre 2010, 21:31, par Ayiti

Comme des vautours s’acharnant sur leurs proies, des dizaines d’organisations non gouvernementales (ONG) ont posé leurs tentes en Haïti au lendemain du séisme du 12 janvier 2010 dernier. Leurs flottes de véhicules tout-terrains flambant neufs s’aperçoivent partout et provoquent parfois des embouteillages aux abords de certains camps d’hébergement.

Elles sont venues s’ajouter aux nombreuses autres ONG qui fonctionnaient de façon permanente déjà en Haïti. On les rencontre un peu partout dans le pays et plus particulièrement à Port-au-Prince. Fonctionnant avec une absence totale de transparence, il est difficile pour la population de savoir les tenants et les aboutissants de ces missions dites humanitaires, mais qui bien souvent cachent des projets inavoués. Ces ONG drainent parfois seules, parfois avec l’État haïtien les prêts ou les dons faits en faveur du pays. Comme le sirop attire toujours les fourmis, on comprend pourquoi toutes ces organisations cherchent à apporter « leur aide au peuple haïtien ».

Haïti a bénéficié au lendemain du drame du 12 janvier d’un large élan de solidarité à l’échelle internationale. Çà et là, des collectes de fonds ont été organisées pour venir en aide aux rescapés du séisme. Aux USA, en France, à Saint-Domingue, etc, les gens n’ont pas hésité à donner de l’argent, de la nourriture, du linge. L’émotion et la solidarité ont été presque à la hauteur de la destruction qu’avait occasionnée le séisme, au point que certaines âmes trop crédules se mettaient à rêver de la reconstruction d’une autre Haïti. Mais les réalités ont la tête dure. Le contraste est énorme entre la vie des gens dans les camps d’hébergement et les rêves de plus d’un sur une éventuelle amélioration de la situation à court et à moyen terme.

Dans la tourmente d’un pays en plein chaos où les autorités brillent par leur absence et leur inutilité, les ONG pêchent en eau trouble. Sur les cadavres des centaines de milliers de personnes, au nom des millions de blessés et de sans-abri, des professionnels de l’aide humanitaire concoctent des plans dans tous les domaines : santé, éducation, agriculture, environnement, etc. pour ne pas rater le train ; entendez par là les centaines de millions de dollars qui sont disponibles pour Haïti.

Travaillant sans aucune coordination les unes avec les autres, parfois en se faisant concurrence, il est difficile de voir l’impact des travaux de ces ONG sur la situation générale du pays. Certes leur présence correspond à un certain besoin, la majorité de la population étant livrée à elle-même, l’État étant complètement absent quand il s’agit d’offrir des services à la population. Il n’est pas inutile de rappeler par exemple que plus de 70 % de la population ne sait ni lire ni écrire. Dans certaines communes, l’existence d’une petite école primaire est à mettre à l’actif d’une ONG ou des missionnaires, il en est de même pour l’eau courante, la santé. Dans des zones reculées du pays, la présence d’une fontaine d’eau, d’un dispensaire, d’une petite canalisation est l’ouvre d’une ONG.

Le prix à payer pour ce minimum est toutefois énorme. Ces ONG en général sont des officines qui cherchent à enrichir leurs principaux responsables quand elles ne couvrent pas de véritables actions sordides contre la population au profit de certaines sectes, de certains gouvernements de pays riches notamment.

La présence controversée des ONG n’est pas un bon signe pour une population. Plus ça va mal, plus il y a d’ONG à tourner autour.

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