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31 mars 2014, 15:18
« Soudain ils furent devant moi
Il faisait clair comme le jour pourtant personne que moi ne les vit
Ils étaient une escouade
En bottes vestes pantalons
Ils avaient des bras et sur les bras des croix gammées
Ils avaient des épaules ils avaient des casques
Mais ils n’avaient pas de têtes
Entre leurs épaules et leurs casques c’était le vide
Ils avaient bien des cols ils avaient bien des nuques
Ils étaient de ces soldats dont on ne pleure pas la mort
Et nous avons marché
On voyait bien qu’ils avaient peur comme des bêtes
On ne peut pas dire qu’on voyait la peur dans leurs yeux
Il faut une tête pour avoir des yeux
On voyait bien qu’ils avaient peur qu’ils avaient peur comme des bêtes
Ça se voyait à leurs bottes
La peur se voit-elle aux bottes ?
Chez eux ça se voyait
Ils avaient peur ils avaient peur comme des bêtes
De peur ils se mirent à tirer tirer sans fin et sans arrêt
Tirer sur les maisons tirer sur les autos et sur tout ce qui vit
Sur toute voix toute lueur ils faisaient feu
Rue Chopin ils tirèrent même sur une affiche au poisson bleu
Et pas un morceau de plâtre ne tombe pas une vitre ne se brise
Les bruits des balles il n’y a que moi pour l’entendre…. »
Nazim Hikmet (1961)
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« Soudain ils furent devant moi
Il faisait clair comme le jour pourtant personne que moi ne les vit
Ils étaient une escouade
En bottes vestes pantalons
Ils avaient des bras et sur les bras des croix gammées
Ils avaient des épaules ils avaient des casques
Mais ils n’avaient pas de têtes
Entre leurs épaules et leurs casques c’était le vide
Ils avaient bien des cols ils avaient bien des nuques
Mais ils n’avaient pas de têtes
Ils étaient de ces soldats dont on ne pleure pas la mort
Et nous avons marché
On voyait bien qu’ils avaient peur comme des bêtes
On ne peut pas dire qu’on voyait la peur dans leurs yeux
Il faut une tête pour avoir des yeux
On voyait bien qu’ils avaient peur qu’ils avaient peur comme des bêtes
Ça se voyait à leurs bottes
La peur se voit-elle aux bottes ?
Chez eux ça se voyait
Ils avaient peur ils avaient peur comme des bêtes
De peur ils se mirent à tirer tirer sans fin et sans arrêt
Tirer sur les maisons tirer sur les autos et sur tout ce qui vit
Sur toute voix toute lueur ils faisaient feu
Rue Chopin ils tirèrent même sur une affiche au poisson bleu
Et pas un morceau de plâtre ne tombe pas une vitre ne se brise
Les bruits des balles il n’y a que moi pour l’entendre…. »
Nazim Hikmet (1961)