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Classes sociales en Haïti

11 avril 2016, 07:17

Suite au tremblement de terre de 2010, la dette extérieure a été pratiquement effacée. Mais le gouvernement Martelly a remis la corde autour du cou d’Haïti et la dette extérieure en 2016 est de 1.7 milliard US$. Signalons que la plus grande partie de cette dette qui provient du programme PetroCaribe (finançant des travaux superflus, fictifs et enfin à des prix gonflés) a été volée par les bandits au pouvoir . Nous avons déjà dénoncé cette arnaque en novembre 2014 dans une série de cinq articles publiés à AlterPresse ayant pour titre : La corruption rose et les fonds PetroCaribe. La politique fiscale de l’État était déjà du gangstérisme avec la taxation de la diaspora sans l’existence d’une loi votée au Parlement et sans une contrepartie au niveau de la représentation politique des Haïtiens en diaspora. La crise fiscale au niveau des recettes va connaître alors une nouvelle dimension au niveau des dépenses avec les fonds Petrocaribe.

La démangeaison des gangsters devant l’argent a atteint son paroxysme au point que le service de la dette de PetroCaribe n’a pas été fait. On est loin du bricolage de quelques petits escrocs. L’essence a été vendue, le prix encaissé et non versé au fournisseur vénézuélien pendant huit mois. Il s’agit du grand banditisme de truands d’envergure qui ont attaqué la pauvre Haïti et l’ont dépouillé. À cette fin, ils ont utilisé toutes les complicités pour extorquer au pays les maigres ressources mises à sa disposition. La densité de la corruption n’a jamais été aussi intense. On la sent, sous-jacente, dans chaque action. Elle envahit la société, dans chaque recoin, sous un visage différent.

En faisant le constat de la reproduction de la bêtise, nous tentons d’expliquer pourquoi le malheur est le plus fort. C’est la première étape pour tenter de limiter les dégâts. Qu’on se réfère à l’ascension de Martelly qui a caché longtemps derrière le credo de sa musique ses intentions inavouables. Prototype de l’absurdité, cette caricature contaminée du duvaliérisme jeanclaudiste, a été lâchée sur Haïti comme une bombe par les plus hautes autorités américaines. Comme l’expliquent les journaux Washington Post [1] et New York Times [2], Mme Hillary Clinton, Secrétaire d’État américain, a utilisé toute sa grâce pour affronter notre canicule et imposer l’incandescent Sweet Micky. Et, le venin dans les veines, nous avons accepté la danse délirante sans broncher. Pire, nous n’avons rien appris de notre étroitesse de pensée et d’action.

En effet, l’apologie de la douleur et de la destruction continue puisque les dirigeants du PHTK, au lieu de se retrouver derrière les barreaux pour escroqueries diverses, ont encore l’audace de vouloir participer aux élections. C’est grotesque et criminel ! Le désordre social règne avec des cyniques, des médiocres et des opportunistes décidés à perpétuer la souffrance historique du peuple haïtien. Qu’on ne se méprenne pas ! Les services secrets américains ne sauraient être ciblés comme les seuls responsables de la catastrophe haïtienne. On n’oubliera jamais l’incomparable écho que le président Bill Clinton a donné aux luttes démocratiques en condamnant les expériences réalisées par la CIA sur des milliers de cobayes humains dans les années 50 et 60.

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