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Les liens des centrales syndicales, de la grande bourgeoisie et de l’Etat bourgeois en France

14 octobre 2013, 16:31

L’ancien patron de l’UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, a confirmé lundi au tribunal correctionnel de Paris que les syndicats étaient bien les bénéficiaires des enveloppes d’argent liquide de la puissante fédération patronale de la métallurgie.

La justice s’interroge sur la destination de quelque 16 millions d’euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l’Entraide professionnelle des industries et des métaux (Epim), une structure de l’UIMM destinée à apporter « un appui moral et matériel » à ses adhérents subissant un conflit du travail.

Arnaud Leenhardt, un de ses prédécesseurs à la tête de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (1985-1999), avait affirmé mercredi que les bénéficiaires des enveloppes d’argent liquide étaient « les cinq syndicats représentatifs ». « Ce sont bien les syndicats, comme il l’a dit », a acquiescé Denis Gautier-Sauvagnac, qui s’était jusqu’alors toujours refusé à se prononcer sur ce sujet.

« Ces contributions étaient une forme d’appui que depuis des décennies l’UIMM apportait à des organisations de salariés et patronales », a-t-il ajouté. Il a précisé que ces aides se présentaient sous deux formes. La première, sous forme de chèques, « concernait des achats d’espaces publicitaires à prix d’or ou des locations de stands, également à prix d’or, ou encore par l’achat de journaux syndicaux », a énuméré l’ancien patron en précisant qu’il s’agissait là en réalité « d’une façon d’habiller les contributions » de sa fédération.

« Mais, cela n’était pas suffisant, c’était un prétexte qui avait ses limites », a-t-il poursuivi en expliquant que le reste des aides étaient données « en liquide » de façon « plus discrète ». Interrogé sur le nom de ses interlocuteurs, Denis Gautier Sauvagnac a réaffirmé qu’il ne souhaitait pas « trahir leur confiance ». « Ce n’est conforme ni à mes convictions, ni à mes valeurs. Je suis coincé. Je ne peux pas aller plus loin », a-t-il estimé.

Interrogé sur l’existence d’éventuelles compensations en échange de l’argent versé, l’ex-homme fort du patronat a affirmé qu’il n’y avait « aucune complaisance » de la part des syndicats. « C’était en quelque sorte une forme d’abonnement. Mon prédécesseur m’avait indiqué les montants qu’il fallait verser et je m’y suis tenu », a-t-il expliqué, en racontant qu’un des bénéficiaires lui avait même dit un jour : « Vous êtes plus radin que votre prédécesseur. »

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