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Quoi de neuf dans la lutte des cheminots ?

4 juillet 2010, 16:52, par marek abdel

Suite grève de 1986

La méfiance vis-à-vis des directions syndicales

Ce que l’ensemble des cheminots pouvait aussi constater, d’un autre côté, c’était la mauvaise volonté des directions syndicales, l’inefficacité des journées d’action qu’elles organisaient, se succédant sans perspectives ni efficacité, sans lien les unes avec les autres. Depuis le début septembre 1986, quatre journées se succédèrent ainsi. Le 30 septembre et le 21 octobre, on avait vu les fédérations donner plus d’importance à leurs querelles de boutiques qu’aux problèmes des cheminots eux-mêmes.

Et puis, il y avait aussi le souvenir particulièrement présent chez les cheminots, de la période de la participation du Parti Communiste au gouvernement, de mai 1981 à août 1984, la responsabilité de Fiterman comme ministre des transports, et l’attitude de l’ensemble des organisations syndicales. La CFDT comme la CGT s’étaient transformées alors en défenseurs de l’entreprise, peignant en rose la situation, applaudissant à une prétendue « nouvelle SNCF » inaugurée par Mitterrand, mais tournant le dos aux cheminots quand ils entraient en lutte pour leurs revendications. Ceux du triage de Villeneuve-Saint-Georges avaient été qualifiés de provocateurs par Fiterman en novembre 1981. Les aiguilleurs et les autres cheminots en travail posté avaient été dénigrés en cœur par Krasucki, Bergeron et Bérégovoy lors des grèves de mai 1984 à propos de l’application des 35 heures.

La méfiance était donc profonde parmi les cheminots vis-à-vis des organisations syndicales et de leur politique.

Les expériences de comités de grèves

En mars 1976, un comité de grève fut constitué au dépôt de Paris-Sud-Ouest, lors d’une grève nationale de cheminots.

En décembre 1978, un comité de grève impulsé par des militants de Lutte Ouvrière mena une grève de 10 jours au dépôt de Villeneuve-Saint6Georges sur un problème de jours de repos. En janvier 1979, Daniel Vitry (militant de LO) constituait avec deux cent cheminots du chantier de manœuvre de la gare d’Austerlitz un Comité de Grève pour mener les quatorze jours de leur mouvement, sur les conditions de travail. En novembre 1981, le service intérieur du dépôt d’Ivry menait lui aussi une grève de quatorze jours avec son Comité de Grève, sur un problème de salaires.

Et en mai 1984, plusieurs Comités de Grève locaux se constituèrent lors des grèves à propos de l’application des 35 heures : à la manœuvre d’Austerlitz, à Bécon (réseau Ouest), à l’atelier du Landy, à La Chapelle.

La grève de décembre 1986-janvier 1987 a bénéficié de toutes ces petites expériences, nées de la politique et de la volonté des militants révolutionnaires, essentiellement de LO, de faire en sorte que l’organisation de leur mouvement et le pouvoir de décision réel et total soit entre les mains des grévistes eux-mêmes. Et sans doute aussi d’autres expériences similaires menées dans d’autres secteurs par des militants et des cheminots d’autres tendances.

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