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Vers la 4ème guerre mondiale Chine-USA ?

27 octobre 2010, 16:25, par Jérémy

Inde et Japon s’unissent contre la Chine

Le Premier ministre indien s’est envolé ce dimanche pour Tokyo. Il se rendra ensuite en Malaisie puis au Vietnam. Ce voyage, placé sous le signe de la coopération économique - et nucléaire pour ce qui est du Japon - marque aussi la volonté de Delhi de se positionner auprès de pays stratégiquement importants pour l’Inde face à la Chine.

La "Look-East Policy" a été lancée dans les années 1990 par le Premier ministre P.V. Narasimha Rao. A cette époque l’économie indienne est en pleine libéralisation, et Delhi se tourne tout naturellement vers les "petits dragons" d’Asie du Sud-Est. Un club que l’Inde rêve alors d’intégrer. La crise asiatique de 1997 met brutalement fin à ses aspirations. Il faudra attendre 2005 pour que Manmohan Singh, nommé Premier ministre un an plus tôt, ravive l’idée d’un accord de libre-échange entre l’Inde et les pays de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). Quant au Japon, il est le "nouveau partenaire stratégique dans la région que s’est découvert New Delhi", selon les termes de Nitin Gokhale, journaliste spécialisé dans les questions de Défense à la chaîne de télévision NDTV. "Aujourd’hui, la ’Look-East Policy’ est en train de se transformer en un partenariat militaire plus solide avec des nations importantes de la région", affirme-t-il. Même si les relations économiques sont, elles aussi, en passe d’être ravivées, force est de constater que les "partenariats stratégiques" sont effectivement à l’ordre du jour entre l’Inde, les pays de l’Asean et, donc, le Japon.

Le 28 septembre, une délégation militaire indienne s’est rendue à Tokyo pour des entretiens avec des responsables de l’armée japonaise. Une première. "Cette visite faisait suite aux discussions que A.K. Antony, le ministre indien de la Défense, avait eu à Tokyo, l’an dernier. A cette occasion, les deux pays s’étaient engagés à favoriser une coopération bilatérale et régionale, en d’autres termes à forger des partenariats stratégiques régionaux visant à contrer l’influence grandissante de la Chine", explique l’analyste.

Nitin Gokhale n’est pas le seul à penser que pour Delhi, l’objectif est de freiner l’ambition de la Chine dans l’Océan indien et au-delà. Pékin construit des ports un peu partout : en Birmanie, au Sri Lanka, au Bangladesh... et au Pakistan, à Gwadar, dans la province du Baloutchistan. Les Américains ont donné un joli nom à cette stratégie de l’encerclement de l’Inde : "le collier de perles" assemblé par la Chine pour étrangler l’Inde dans sa "mare nostrum"..

Un collier que l’Inde s’efforcerait de briser grâce, notamment, à sa "Look-East Policy".

Le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, les Philippines, l’Indonésie, la Thaïlande... Les voyages de responsables indiens dans tous ces pays se sont précipités au cours des derniers mois. Parmi eux, le Vietnam est un cas d’école. Les deux pays ont toujours entretenu de bonnes relations. Surtout, ils ont tous deux vécu une guerre avec la Chine. En 1962 pour l’Inde, en 1979, pour le Vietnam.

Les relations indo-chinoises, qui s’étaient considérablement améliorées il n’y a pas si longtemps, ont subi un coup de froid récemment. En cause, des incidents à la "Line of Actual Control" (LAOC), en clair la frontière disputée entre l’Inde et la Chine. Pékin réclame un territoire de 90.000 km2 en territoire indien. En outre, la Chine prend de plus en plus de place au Pakistan, ce qui déplaît beaucoup à New Delhi, mais aussi à Washington.

L’Inde est prête à un conclure un contrat dans le nucléaire civil avec le Japon et à renforcer ses liens commerciaux avec ce pays, a déclaré dimanche le Premier ministre indien Manmohan Singh avant de partir pour une visite de trois jours au Japon. "J’ai bon espoir que nous puissions conclure un accord (sur un contrat de nucléaire civil), qui sera bénéfique pour nos deux pays" a déclaré M. Singh à un groupe de médias japonais avant de partir pour Tokyo où il doit s’entretenir avec son homologue japonais.

L’Inde aimerait que Tokyo soit son partenaire dans le domaine de l’énergie nucléaire, a dit le Premier ministre indien, soulignant que le Japon disposait "des technologies nucléaires les plus avancées et les plus performantes" dans ce domaine.
New Delhi a déjà conclu des accords de coopération dans le domaine nucléaire avec les Etats-Unis, la France, la Russie et le Canada. Pour soutenir la vigoureuse croissance de son économie, l’Inde envisage de se doter d’un parc de centrales d’une capacité de 60.000 mégawatts dans les 15 prochaines années, pour un montant total évalué à quelque 100 milliards d’euros.

Le Japon a ainsi entamé en juin dernier des négociations avec l’Inde en vue d’un traité de coopération nucléaire qui permettrait l’exportation de technologie et de matériel nucléaire civil nippon vers la troisième économie asiatique.
Mais le Japon, cible de deux bombes nucléaires pendant la seconde guerre mondiale, a averti l’Inde que si ce pays procédait à de nouveaux essais nucléaires, cela l’obligerait à cesser toute coopération nucléaire civile, l’Inde n’ayant pas signé le traité de non-prolifération. L’Inde détient officiellement l’arme nucléaire depuis 1998, mais n’a pas encore signé le traité de non-prolifération.

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