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Chronologie syndicale des luttes ouvrières en France et dans le monde - Les raisons de la défaite -

11 mars 2010, 09:12, par Robert Paris

La grève Total et les révolutionnaires

La CGT a appelé hier les salariés des raffineries françaises du groupe Total à cesser le travail le 15 avril. Cette date correspond au jour où doit se tenir, sous l’égide du gouvernement, une table ronde sur l’avenir du raffinage dans l’Hexagone. Dénonçant la fermeture de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque, le syndicat appelle les personnels à défendre l’emploi. La CGT réclame « une industrie du raffinage au service des besoins économiques et sociaux du pays et des bassins d’emploi ».

Lundi, lors d’un Comité Central d’Entreprise au siège du groupe, à la Défense, Total a présenté son projet de fermeture de l’établissement des Flandres, l’une des six raffineries françaises du groupe. S’engeant à ne procéder à aucun licenciement parmi les 370 salariés, la direction souhaite reconvertir le site en dépôt. Un centre de formation aux métiers du raffinage et un centre d’assistance technique aux opérations de raffinage seraient créés sur place, ce qui permettrait de maintenir à Dunkerque 240 postes. En parallèle, Total prévoit de reclasser 80 salariés dans d’autres raffineries et 30 sur d’autres types de structures du groupe en France. Enfin, 20 salariés pourraient bénéficier d’un départ anticipé à la retraite.

Dénonçant la fermeture de l’établissement des Flandres, les salariés, très mobilisés, avaient paralysé, le mois dernier, les raffineries et dépôts pétroliers du groupe. Mais ils avaient eu affaire aux stratégies des centrales syndicales.

Dès le début du conflit, la CGT avait chargé des responsables syndicaux centraux de le gérer. Prenant un air ultra-combatif, la centrale avait elle-même lancé le mot d’ordre de grève générale dépassant même le cadre de Total, pour finir par l’arrêter avant même que cette grève aie eu le temps de se développer.

En même temps, il apparaissait un accord entre Sarkozy et la direction CGT, ce qsi ressortait dans les discours du gouvernement qui trouvait normale la réaction de la CGT. Bizarre, bizarre : un syndicat appelel à la grève générale et menacerait de bloque r l’approvisionnement en essence du pays et le gouvernement de droite soutiendrait le syndicat...

Manipulation est certainement le mot et de tous les côtés.
C’est même de la raffinerie... tactique pour renouveler le jeu patron/Etat/syndicat qui commençait à s’user.
Pour en dire plus, il faut rentrer dans bien des détails scabreux...
Les travailleurs de cette raffinerie sont véritablement pris en otage, leur site menacé leur dit-on de fermeture puis on leur dit non puis oui, puis pas tout de suite puis pas avant cinq ans, puis toutes les raffineries sont menacées, puis le gouvernement affirme qu’aucune ne l’est, puis le dirigeant de Total, nullement indépendant du pouvoir, déclare qu’il verra, qu’il tentera de sauver des emplois, de proposer des alternatives, puis, puis, ...
Visiblement déjà tout ce petit monde joue un jeu. Lequel ? Ils veulent provoquer une lutte ou quoi ?
Puis la lutte démarre. Ou du moins ce qui est présenté comme tel.
Contre qui lutte-on devrait-on demander dans chaque lutte. Et ici plus que jamais !
Total, c’est la même chose que le gouvernement et ils ne disent jamais la même chose tout en faisant semblant de se concerter. Vous avez dit bizarre...
Les syndicats jouent un autre jeu, tout aussi compliqué. ils appellent une raffinerie, tout Total, toutes les raffineries, plus aucune, de nouveau Total, de nouveau plus aucune, finalement la seule paraît-il menacée. Oulala ! ça donne mal à la tête aux concernés, aux grévistes, aux non-grévistes qui ne savent pas si on les appelle encore ou non...
Pour
Quelle impression cherche-t-on à donner ? Que les syndicats ont mené une lutte alors qu’il y avait arrangement dès le départ, cela y ressemble bien.
Généraliser les luttes n’entre pas dans la stratégie de ces centrales. Quand elles font semblant, c’est assez désordonné et peu convaincant.
Et Sarkozy n’est-il pas en train de remercier ces syndicats en leur donnant le droit de se présenter comme une direction radicale.
Dans tout cela, il semble bien que personne ne se soucie du vrai problème : les menaces qui pèsent sur les salariés menacés de licenciements !!!!

Pour finir, la CGT annonce qu’elle a obtenu des choses de Total, grâce à une convocation du PDG par Sarkozy, entrevue secrète mais diffusée à la presse... En fait, tout ce que la CGT a obtenu c’est ….. des réunions de discussion alors qu’il y en avait déjà.

La Cgt a donc cassé une mobilisation contre des nèfles, contre sa bonne entente avec un gouvernement qui se dit d’accord avec ses revendications !

Comme si l’Etat français n’avait pas les moyens d’imposer sa politique à Total s’il n’était pas au service de ses trusts et ne jouait pas un jeu démagogique dans cette affaire.

Et les révolutionnaires là dedans ?

Vont-ils dénoncer les manœuvres des centrales syndicales ?

Pas du tout !

L’éditorial de Lutte Ouvrière soutient à fond les faux appels de Bernard Thibaut. Quand celui-ci les retire, sur le site de LO on trouve une espèce de justification disant qu’on ne sait pas pourquoi mais la Cgt a sûrement ses raisons de retirer son mot d’ordre... Caution complète.

La fraction de LO, dans et hors du NPA, écrit une phrase qui n’a aucun sens en guise d’explication (« 
Chez Total, bien sûr, où rien n’est terminé, après que les ouvriers de Dunkerque se sont invités lundi au siège du groupe à la Défense, malgré les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. « 
)

et surtout une phrase qui ne dénonce nullement les centrales syndicales.

Le NPA se dit pour la lutte sans jamais explique ra manœuvre... Qui n’explique pas cautionne !!!!

ANNEXE

lutte ouvrière écrit dans son éditorial :

Vive la lutte des travailleurs de Total !
Les travailleurs de Total ont répondu de la seule façon juste et appropriée à la décision révoltante du trust pétrolier de fermer l’usine de Dunkerque : par la grève illimitée de toutes les raffineries.
Total est le groupe industriel le plus riche du pays. Cette année encore, malgré la crise, il a dégagé près de huit milliards de profit. Une fraction modeste de ce profit suffirait à financer le maintien de l’emploi sans diminution de salaire, quitte à répartir le travail entre les différentes raffineries existantes et leurs travailleurs. Mais il n’en est pas question pour la direction de l’entreprise.
Dans une période de crise et de chômage massif, fermer la raffinerie de Dunkerque, c’est pousser vers la pauvreté ceux qui ont fait marcher l’usine et qui ont contribué à la richesse du trust. Et, aux travailleurs mis à la porte de Total, s’ajoutent ceux des sous-traitants, sans parler de ceux dont les revenus dépendent des dépenses des salariés.
Les dirigeants de Total comme leurs semblables sont des criminels irresponsables. Et les ministres qui s’agitent mais ne font rien pour contraindre Total à revenir sur son projet apparaissent pour ce qu’ils sont : de tristes pantins chargés de justifier l’injustifiable.
L’action des travailleurs de Total est plus que légitime, elle est nécessaire. En réagissant non pas au niveau d’une seule usine, celle dont les travailleurs sont directement attaqués, mais au niveau de l’ensemble des raffineries, en mettant en cause l’approvisionnement de l’ensemble des stations-service, ils menacent les actionnaires là où il sont sensibles : au profit.
La grève ne mobilise pas, pour le moment, l’ensemble des travailleurs du secteur pétrolier. Mais elle montre la voie. C’est en allant jusqu’au bout sur cette voie qu’il est possible d’interdire les licenciements, en empêchant les licencieurs de licencier.
Il y a de quoi être indigné, révolté, devant la coïncidence, cette semaine, d’annonces de profits énormes dans les banques et dans les grandes entreprises, et de plans de licenciements et de projets de fermeture ou de délocalisation.
Six milliards de bénéfice pour la seule banque BNP, une des banques responsables de la crise financière ! Huit milliards pour Sanofi ! Près de quatre pour Axa ! Ajouter ces bénéfices les uns aux autres aboutit à des sommes largement suffisantes pour maintenir les emplois et en créer de nouveaux. Mais pas un centime de ces sommes ne sert à cela. Elles sont distribuées aux actionnaires, souvent de grandes sociétés, qui ne les investissent pas mais les placent en opérations spéculatives.
Cette situation ne peut pas durer. Elle ne durera pas. On ne peut que souhaiter que ceux de Total ou encore ceux d’Ikéa soient les hirondelles qui annoncent un printemps de lutte. Seules des luttes larges et massives feront reculer le grand patronat et le gouvernement.
Mais il est important que l’indignation qui monte dans le monde du travail et dans les classes populaires s’exprime aussi dans les élections qui viennent. Ce n’est pas que les résultats des régionales changeront les choses sur les questions qui sont vitales pour les travailleurs, comme les licenciements et les bas salaires. Mais il n’y a aucune raison de laisser la campagne électorale ronronner autour de discours de politiciens, sans même que se fasse entendre une voix dissonante venant du monde du travail.
Les listes Lutte Ouvrière présentes dans ces régionales ne participent en rien à la rivalité entre les partis politiques pour se répartir les directions des régions. Le vote pour les listes Lutte Ouvrière sera interprété comme un cri de colère venant de ceux, salariés, chômeurs, retraités, qui sont victimes de la crise et conscients que ce n’est pas à eux de la payer alors que la responsabilité en incombe totalement aux banquiers, aux grands capitalistes.
Ce sera aussi un vote en faveur d’objectifs qu’il serait souhaitable de mettre en avant dans les luttes futures. Il faut interdire les licenciements et répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Il faut soumettre au contrôle de la population laborieuse les dirigeants actuels de l’économie, les grands patrons licencieurs et les banquiers irresponsables.
Alors, exprimez la colère qui monte dans le monde du travail en votant pour les listes Lutte Ouvrière !
Arlette Laguiller

 
DECLARATION DU NPA :

Il y a douze raffineries en France. Les salariés des six raffineries françaises du groupe Total sont en grève depuis mercredi à l’appel de la CGT et de Solidaires. Les salariés de deux raffineries Exxon Mobil à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ont d’ores et déjà annoncé qu’ils se mettraient en grève mardi. Les autres raffineries appartiennent à Ineos, Petroplus et Lyondell Basell.
L’enjeu de ce bras de fer est décisif pour tous les travailleurs. Au-delà de l’agitation journalistique sur le risque de pénurie d’essence à l’occasion des congés d’hiver (est-ce bien le rôle du secrétaire général de la CGT d’agiter le chiffon rouge de la pénurie ?), c’est la possibilité de gagner sur l’emploi qui est aujourd’hui ouverte. Après la quasi-relaxe des Conti, le désaveu de la direction de Philips par la justice, les « Total » peuvent faire la preuve qu’il est possible de faire reculer l’un des plus grand groupes internationaux, en sauvant l’emploi.
Les salariés de Total montrent la voie. À chaque étape des provocations de la direction, ils ont répondu par l’élargissement de la mobilisation. Leur bataille devient nationale et politique. Préparons-nous à tous nous retrouver à leurs côtés.

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