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Haïti : l’aide internationale à la reconstruction ... de l’Etat

25 janvier 2010, 22:03, par Robert Paris

Haïti, l’Etat disparaît tout doucement

Haïti : Il n’y a plus qu’un terrain vague au coin des rues Pavée et Magasins de l’Etat là où se trouvait, jusqu’au 12 janvier, le principal bureau de perception de la compagnie Electricité d’Haïti (EDH).

De l’EDH, il ne reste que des gravats et de la poussière. Si la ville est plongée dans le noir depuis le séisme, les archives commerciales de la compagnie sont éparpillées aux quatre vents.

Quelques centaines de mètres plus loin, le bâtiment du parlement, le Palais Législatif est comme coupée en deux. Une partie gît, monticule de ruine et une autre, blessée et éventrée, laisse apercevoir bureaux disloqués, classeurs ouverts et fauteuils sans dossiers.

Aucune mesure particulière ne semble prise pour saufgarder les documents ou les biens du corps législatif qui sont en ces lieux.

En face, près de la mer, c’est le mugissement des pelleteuses et la danse des gros camions du Centre National des Equipements (CNE) qui donnent vie à l’ancien local de la Chancellerie.

Quelques détrousseurs de cadavres s’activent à rechercher sac à main ou téléphone. Des récupérateurs de métaux éventrent un classeur aussitôt chargé sur une brouette qui attend d’être remplie pour partir vers une destination inconnue.

Là aussi aucune précaution ne semble être prise pour inventorier, protéger ou conserver les documents qui se trouvaient dans le bâtiment du ministère des Affaires Etrangères. Tout s’en va, fatras d’un temps révolu, dans les bennes des camions du CNE qui font un travail exemplaire de déblaiement.

Sur l’Avenue Charles Summer, le scenario est le même au local du ministère de la Justice. Une excavatrice, un bulldozeur et des camions s’esquivent, s’évitent, se servent dans l’immense pile de débris qui orne la cour de cette ancienne belle propriété qui fut jadis un hôtel.

Ici, aucun petit pillard ne rode autour des restes de cet important ministère. Les murs d’enceinte ne sont pas tombés, les agents de sécurité qui sont encore en poste et les policiers disséminés sur tout le périmètre donnent l’impression que tout se passe dans l’ordre le plus parfait. Cependant l’indifférence aux dépouilles des documents administratifs est le même. Personne ne récupère rien, comme si ici aussi il faut que l’Etat ancien disparaisse comme les morts du 12 janvier que l’on enterre à la va-vite.

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