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L’explosion de la nouvelle bulle spéculative va-t-elle emporter le système ?

22 janvier 2010, 22:32, par Marcus

Extraits d’un article du monde du vendredi 22 :

Car des "bulles" spéculatives sont en formation partout dans le monde, comme l’illustre le comportement des éleveurs de porcs chinois. Nombre d’entre eux achètent du cuivre, soulignait l’organe professionnel britannique Metal Bulletin, fin 2009. Ils trouvent plus rentable d’utiliser les prêts consentis généreusement par les banques pour acheter des contrats à terme de métaux sur le Shanghai Futures Exchange plutôt que de moderniser leurs porcheries.
Cela paie puisque, mercredi 20 janvier, le prix de la tonne de cuivre se stabilisait sous les 7 500 dollars, alors qu’il se traînait à 2 800 dollars peu avant Noël 2008.
Une jolie "bulle" parmi d’autres qui se caractérisent par une forte augmentation de valeur d’un actif sans rapport avec le jeu normal de l’offre et de la demande ; elle est causée par des investisseurs qui anticipent une hausse et achètent massivement avec l’espoir de revendre plus cher. Sous cette poussée, le renchérissement se réalise et attire de nouveaux spéculateurs, etc.
Cette spirale se termine toujours mal. L’oignon de tulipe devenu à Amsterdam, en 1637, aussi onéreux qu’un immeuble ou les "jeunes pousses" Internet, bâties sur du vent en 2000, se sont effondrées instantanément ruinant les imprudents qui avaient parié sur ces fausses valeurs.
Plusieurs secteurs sont investis par la spéculation, les matières premières en tête. "Les banques centrales injectent massivement des liquidités, analyse Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis. Une partie est investie en obligations et l’autre dans deux classes d’actifs : les matières premières non alimentaires et les actions des pays émergents." La bulle est patente, selon lui, puisque, écrit-il dans une note du 11 janvier, "le prix du pétrole serait aujourd’hui accru de 35 % par la spéculation et celui des métaux non précieux de 70 %".
Pierre-Noël Giraud, professeur à Mines ParisTech, estime, lui aussi, que "les investisseurs sur le papier font monter les cours, ceux du pétrole ou du nickel et même celui du soufre qui ne vaut rien en principe - c’est un sous-produit des raffineries -, mais dont le prix augmente pourtant en ce mois de janvier".
Les Bourses aussi subissent cette pression : l’indice boursier mondial MSCI a augmenté de 71 % en 2009 et le brésilien Bovespa de 82,66 %, alors que l’économie mondiale n’est toujours pas tirée d’affaire. Il semblerait que des mouvements de "carry trade" contribuent à ces ascensions, les spéculateurs empruntant dans une monnaie dont le rendement est faible comme le dollar pour acquérir devises et actions des pays émergents plus rémunérateurs.
On détecte aussi un regain d’irrationalité sur les marchés immobiliers. Celui de Londres toujours mal assaini serait reparti à la hausse aux environs de 15 % et les prix du mètre carré à Shanghaï ou Shenzen enfleraient de 15 % à 20 %.
Dernière "bulle", la Chine à elle toute seule. "Effrayées par la récession annoncée et les risques de manifestations populaires, les autorités chinoises ont ouvert les vannes du crédit de façon délirante", commente Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities.

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