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1984 : la révolution prolétarienne commençait en Haïti

16 janvier 2010, 09:43, par Robert Paris

Le désespoir a engendré de la violence, et l’angoisse s’est transformée en colère à Haïti, vendredi, où les survivants ont tenté par tous les moyens de mettre la main sur des denrées de base.

Dans un centre commercial à étages du centre-ville de Port-au-Prince qui s’est effondré, des pillards désespérant de trouver de la nourriture et de l’eau apparaissaient des décombres les bras chargés. Ils ont cependant été rapidement entourés par une bande d’émeutiers. De leur côté, les policiers haïtiens sont demeurés impassibles.

Alors que les travailleurs humanitaires poursuivaient leur besogne pour extirper des décombres des survivants au séisme qui a frappé Haïti mardi, la plupart des Haïtiens se faisaient plutôt du souci pour leur survie à long terme.

La caporale-chef Christine Briand, une policière de la Gendarmerie royale du Canada déployée avec l’Organisation des Nations unies (ONU), a qualifié la situation de tendue et de très fluctuante, mais tout de même stable.

"La situation est calme pour le moment, a-t-elle affirmé. Mais les choses peuvent changer en un instant ici."

La violence a gagné les bidonvilles situés en périphérie de Port-au-Prince, dont la notoire Cité Soleil, tandis que des résidants ont mis à sac des magasins, a indiqué la police canadienne.

Dans la ville, de longues queues se sont formées autour des quelques stations-service ayant réussi à demeurer ouvertes.

Le prix pour trois gallons d’essence s’élève maintenant à 50 $ US, contre 15 US $ il y a une semaine.

Craignant les voleurs, la plupart des autres magasins ont fermé leurs portes ou vidé leurs tablettes.

Des jeunes hommes et des adolescents armés de machettes et marchant en petites bandes dans les rues se sont approprié le moindre objet trouvé dans les maisons détruites.

"Ils prennent tout. Que peut-on faire ?", a déploré Michel Legros, âgé de 53 ans, alors qu’il attendait de l’aide pour tenter de retrouver sept proches ensevelis sous les décombres de sa résidence.

Invoquant l’insécurité générale, une équipe de recherches et de secours russe a suspendu son travail à la tombée de la nuit.

"La situation dans la ville est très difficile et tendue", a expliqué le chef de l’équipe, Salavat Mingaliyev, cité par l’agence de presse russe Interfax.

Le plus grand défi pour la communauté internationale est de parvenir à coordonner toute l’aide dans un pays où les télécommunications sont quasi inexistantes.

La plupart des véhicules de l’ONU sont utilisés pour escorter des convois ou transporter des victimes.

L’acheminement de l’aide alimentaire a souffert des importants dommages au quartier général du Programme alimentaire mondial (PAM), dont les employés ont été contraints de réorienter leurs efforts de distribution.

La crainte que la sécurité dégénère si les Haïtiens font face plus longuement à une pénurie de nourriture et d’eau est généralisée.

"C’est difficile parce que nous devons d’abord assurer la sécurité pour le PAM, a expliqué la caporale-chef Christine Briand. Mais c’est important pour la population de voir qu’il y a de la nourriture disponible."

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