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1984 : la révolution prolétarienne commençait en Haïti

2 décembre 2013, 17:08

Plus de 10 000 personnes ont manifesté lundi 18 novembre à Haïti, dans la capitale Port-au-Prince, pour protester contre la misère, contre la politique du président Martelly qui défend ses propres intérêts, ceux des possédants, et qui est aussi corrompu que ses prédécesseurs.

Depuis plusieurs semaines, un mouvement de protestation touche non seulement la capitale mais d’autres villes, où des milliers d’habitants des quartiers pauvres descendent dans la rue, prêts à affronter la répression policière, comme le relate le journal de nos camarades antillais de l’UCI, Combat Ouvrier du 2 novembre, dont nous citons quelques extraits.

Durant le mois d’octobre, plusieurs manifestations ont été dirigées contre le pouvoir du président Martelly. Le 23 octobre, des jeunes de quartiers, des étudiants ont pris la rue à Port-au-Prince en soutien à l’avocat André Michel, qui a lancé une plainte contre la famille Martelly pour corruption. À proximité du Palais national, les étudiants ont demandé la démission du gouvernement. Ils ont été dispersés par la police, après des affrontements où les jets de pierre ont répondu aux gaz lacrymogènes.

Le 8 octobre, c’est parce qu’ils réclamaient la construction du port qui avait été promis par le maire de Fort-Liberté, commune du Nord, que des centaines d’habitants ont pris la rue. Le maire a fait intervenir la police avec ses gaz lacrymogènes. Mais les policiers ont aussi tiré à balles réelles et un homme a été tué d’une balle dans le dos. Les manifestants en colère ont alors mis le feu au sous-commissariat de police le plus proche.

Il y a des mouvements sporadiques qui réclament des mesures rapides pour améliorer les conditions de vie de la population, et les politiciens opposants à Martelly participent à ces mouvements en vue d’en tirer des bénéfices pour leurs partis. Ainsi, c’est la « Famni Lavalas » qui a appelé le 17 octobre des milliers de personnes à manifester à Port-au-Prince, dénonçant le prix de l’école, la cherté des produits de base, la nécessité d’être relogé, et pour réclamer la démission du président Michel Martelly. Les parlementaires ont pris la tête de la manifestation, où des portraits de l’ancien président Aristide ont été brandis. Pourtant, avant son départ, Aristide était tout autant au service des « grands-mangeurs » (des riches) que peut l’être Martelly.

Pour l’instant donc, le mécontentement s’est fait entendre le plus souvent dans le sillage de manifestations orchestrées par des politiciens qui ne défendent nullement les intérêts des travailleurs et des pauvres, mais qui cherchent à les utiliser. (...)

Ces manifestations, ces mobilisations de rue sont la voie d’avenir pour les travailleurs et la population pauvre d’Haïti et un exemple de combativité pour les travailleurs et les pauvres de la Caraïbe et des États-Unis. Mais les exploités ont toujours intérêt à ne compter que sur eux-mêmes, et pas sur les politiciens au service des riches.

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