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Editorial 17-01-2010 - Les grandes puissances s’inquiètent pour Haïti !!!

21 novembre 2010, 11:27, par WSWS

Dans la foulée du séisme de janvier dernier, la réaction de l’administration Obama a été en parfaite continuité avec cet héritage honteux. Sa réponse immédiate fut de déployer une force militaire de 12.000 soldats américains pour prendre contrôle de zones stratégiques de la capitale et empêcher qu’un soulèvement populaire ne vienne remettre en cause la domination des États-Unis et le pouvoir de la riche oligarchie haïtienne. Quand il est devenu clair que la sécurité pouvait être assurée, cette force fut rappelée, laissant le chaos en Haïti.

Rien n’a été fait pour remplacer l’infrastructure en ruine d’Haïti, qui était déjà dans un état désastreux avant le tremblement de terre. À peine 2 pour cent des débris de Port-au-Prince ont été nettoyés, préalable essentiel pour toute reconstruction.

De plus, alors que des millions de gens ordinaires aux Etats-Unis et internationalement ont répondu avec force à l’appel pour aider Haïti, pratiquement rien de cette aide ne s’est rendu au peuple haïtien.

Moins de 2 pour cent des 5,3 milliards de l’aide promise par les gouvernements mondiaux pour 2010-2011 a été livrée. Washington a donné l’exemple en ne livrant pas même un sou des 1,15 milliard qu’il avait promis. L’échec criminel de tenir ces promesses a laissé le peuple haïtien largement sans défense vis-à-vis l’épidémie de choléra.

Une partie de l’aide qui est arrivée en provenance des Etats-Unis n’a qu’approfondi la crise en Haïti. Washington a subventionné l’exportation de riz bon marché dans ce pays, vendant ainsi moins cher que les fermiers locaux et menaçant de couler le secteur agricole haïtien, duquel 66 pour cent de la population dépend pour survivre.

C’est une partie d’une politique de longue date dans laquelle l’« aide » est employée par Washington comme un moyen pour accentuer la subordination d’Haïti au capitalisme américain et pour défendre les intérêts stratégiques américains dans la région.

Ces méthodes ont joué un rôle très direct dans la présente épidémie de choléra. Dans une tentative d’affaiblir le gouvernement du président Jean-Bertrand Aristide, qui fut renversé par un coup d’État appuyé par les Etats-Unis en 2004, Washington a bloqué des prêts provenant de la Banque interaméricaine de développement qui étaient destinés au développement de l’infrastructure d’Haïti pour l’eau, incluant l’approvisionnement d’un aqueduc sécuritaire pour le département de l’Arbonite, l’épicentre de la présente épidémie.
Le sort du peuple haïtien n’est pas unique. Des milliards d’humains partout sur le globe connaissent de semblables conditions de pauvreté abjecte et sont la proie de vieilles maladies que l’on peut contrôler absolument au moyen de la technologie moderne.

Les Nations unies ont rapporté la semaine dernière qu’au Nigeria 1500 personnes avaient perdu la vie à cause du choléra, alors que trois autres pays africains subissent une recrudescence des cas. Le Pakistan et le Népal ont aussi rapporté des éclosions de la maladie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu’il y a entre trois et cinq millions de nouveaux cas annuellement et que parmi ceux-ci, 100.000 à 120.000 en mourront. Ce nombre est augmentation selon l’OMS et cela est une des manifestations des conditions de plus en plus désespérées résultant de la crise du capitalisme.

Les données sur l’ensemble des maladies transmises par l’eau sont encore plus renversantes. Selon l’OMS, elles tueront 1,4 million d’enfants cette année, 90 pour cent de ces derniers n’ayant pas atteint l’âge de cinq ans. En d’autres termes, 4000 enfants meurent chaque jour parce qu’ils n’ont pas accès à de l’eau potable et à des conditions hygiéniques élémentaires.

Ces conditions, que l’on trouve à Haïti comme ailleurs dans le monde, sont une condamnation sans équivoque du système de profit, qui subordonne toute l’activité humaine à l’enrichissement d’une petite élite financière et condamne des millions de personnes à mourir.

Sans une transformation fondamentale de l’ordre social existant, ces millions de personnes continueront à perdre la vie à cause de maladies que l’on peut prévenir et guérir. L’éradication de la pauvreté est impossible dans le cadre du système de profit.

La lutte qui est posée en Haïti comme dans tous les pays est celle de mettre fin au système capitaliste et de réorganiser la vie économique mondiale en la libération de la subordination au profit et en l’orientant pour qu’elle satisfasse les besoins de toute la population mondiale.

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