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Editorial 17-01-2010 - Les grandes puissances s’inquiètent pour Haïti !!!

17 janvier 2010, 21:26, par Toto

Témoignage posté le 24 novembre 2004

de Michael Brewer, Haitian Street Kids, Inc.

haitianstreetkids@rescueteam.com

Je m’appelle Michael Brewer, citoyen américain vvant à Port-au-Prince, où j’ai une organisation et une maison d’accueil pour les enfants des rues et les enfants domestiques en fugue. Etant très familier du problème des enfants sans abri, Je crois de mon devoir de faire savoir une tendance très troublante qui commence à refaire surface en Haïti.

Des véhicules d’hommes présentés comme des "anciens militaires", qui sont en réalité les membres de l’armèe démobilisée, ont commencé à patrouiller les rues de Port-au-Prince et assassinent sans discrimination les enfants des rues, juste pour le sport. Ces hommes rodent dans les rues par groupes de 6 à 10 armés de fusils de guerre, d’assaut, d’armes à feu et de pistolets 9mm, portant tous des uniformes tout noirs et des masques noirs sur la tête pour cacher leurs identités.

Nettoyer les rues des vagabonds

Ils justifient l’assasinat de ces gamins en les présentant comme des "vagabonds", en disant qu’ils "nettoient les rues" . Un exemple de ce massacre impitoyable de ces enfants a eu lieu le jeudi 11 novembre 2004, entre 7:pm et 8:pm du soir, dans un parc bien connu à Pétionville, près de Port-au-Prince, appelé Plais Bois.

Un grand nombre de garçons sans abri de tous âges dorment dans le parc, la nuit, à cause du manque d’assistance et d’abris pour eux et pour les organisations qui essaient de s’occuper d’eux. A environ 7:pm du soir, un véhicule des "ex-militaires", que les gens appellent à tort "police", pénétra dans le parc et s’arrêta à l’endroit où 20 à 30 enfants dormaient.

Ceux qui étaient éveillés alertèrent les autres, et tous ont commencé à courir. Trois d’entr’eux ont été attrapés par ces hommes : un âgé de 7 ans du nom de Linxson, un autre de 12 ans et un troisième âgé de 15 ans. Ces gosses furent d’abord férocement battus. Des sacs noirs furent ensuite placés sur leurs têtes et attachés autour de leurs cous, et enfin ils furent tués par balles.

Cadavres jetés à l’arrière des véhicules

Les corps sont placés à l’arrière des véhicules et transportés ailleurs. Une semaine avant, un garçon de neuf ans appelé Emmanuel fuyaient un groupe de ces hommes qui l’avaient appelé. lls lui ont tiré des balles à la jambe avec un fusil d’assaut pour le stopper. Trois de ces hommes se dirigèrent avec désinvolture vers l’endroit où l’enfant était étendu et pleurait.

Ils se moquèrent de lui, puis lui tirérent encore quatre fois des balles au pistolet et au fusil. L’un de mes enfants, de 14 ans un garçon nommé Makinzi, a été tué au moment où il descendait le trottoir de la rue, il y a trois semeaines. Son visage était terriblement marqué par les mauvais traitements dont il avait souffert, auparavant, en dormant dans la rue, avant d’arriver chez nous. Pendant son sommeil les rodeurs lui avaient versé un liquide enflammé sur le visage et sur les épaules, lui causant des cicatrices épaisses et noires de brûlures au troisième degré.

On a entendu ces exécuteurs déclarer qu’ils pensaient que l’enfant portait un masque, et supposaient qu’il devait être un voleur. J’ai attaché une photo de Makinzi, aussi bien qu’une photo d’un autre de mes enfants qui avait été brutalement maltraité quand il était dans les rues. Les incidents que j’ai donné en exemple sont juste un très petit nombre des meurtres quotidiens de ces enfants commis par ces groupes d’hommes, chaque jour et nuit, partout dans la ville.

Il existe des fosses communes où pourrissent des cadavres de gosses qu’on peut voir tous les jours de la semaine. J’en ai vu beaucoup. C’est un génocide flagrant. Les atrocités impitoyables commises sur ces enfants des rues innocentes, sans défense, inoffensifs se déroulent de façon complètement discrète, non signalée, non investiguée. La terreur, l’insécurité et la misère étant imputées à ces enfants, dont les vies sont déjà plus difficiles et douloureuses que ce que nul autre enfant n’ait jamais enduré, atteignent aujourd’hui un niveau sans précédent.

Aucune aide, aucune protection

Ces gosses n’ont personne vers qui se tourner pour obtenir aide et protection, sauf des gens comme moi, et des organisations comme la mienne, qui n’ont en réalité aucun pouvoir d’arrêter le massacre. Notre soutien est à un point maintenant, où depuis plusieurs jours nous sommes incapables de nourrir nos enfants plus d’une fois par jour, et nos efforts pour améliorer les choses produisent très peu de résultats.

Les forces des Nations Unies ne font rien et ignorent totalement cette crise. Il n’y a pas de police pour s’occuper de cela vu que les enfants n’ont pas les moyens de payer les services ou la protection de la police. Je trouve aussi très ironique que les forces militaires brésiliennes, constituant le plus gros de la présence onusienne en Haïti, viennent du pays même, bien connu pour les meurtres des enfants de rue dans leur propre pays. Leur inaction et leur indifférence face à ces actes malveillants ne sont pas difficiles à comprendre vues dans ce contexte.

Si vous connaissez tout moyen de faire connaitre cette tragédie en cours qui est devenue une épidémie, aidez à faire circuler cette histoire. Ou bien faites-moi savoir ce que je pourrais faire. Je suis actuellement aux Etats-Unis pour peu temps essayant de faire mon possible pour chercher une solution à ce problème et à d’autres. C’est la première fois que je suis retourné aux USA depuis 6 ans, et je l’ai fait seulement à cause de la nature urgente et critique de ce problème.

Merci avec l’espoir de vous entendre bientôt. Respectueusement, Michael W. Brewer, RN Haitian Street Kids, Inc.

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