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Quelques thèses sur la question syndicale en vue d’un large débat

14 novembre 2009, 13:53, par Robert Paris

Toujours de Barta :

AU MATERIEL TELEPHONIQUE
Pas d’unité sans démocratie

Si les ouvriers du L.M.T., après avoir voté, quelques semaines auparavant, contre la grève, sont entrés en lutte, c’est dû, en partie, à leur situation actuelle, mais, avant tout, à l’ampleur que paraissait prendre le mouvement. Les responsables cégétistes ayant promis une grande lutte généralisée, avec toutes les garanties.

Seuls quelques ouvriers continuèrent à travailler, dont plusieurs méfiants, qui attendaient un mouvement effectif pour s’y joindre. Un ancien délégué du 473 était du nombre. Mais la majorité des grévistes restèrent chez eux. Quant aux autres (pour la plupart des cégétistes), plus combatifs, ils organisèrent la défense de l’usine, dressèrent des barricades, formèrent des équipes de garde, etc.

Mais au bout de trois semaines de grève, l’inquiétude finit par gagner les grévistes malgré les bals et les tombolas. La police et le renvoi ne les effrayaient pas. Au contraire, tous étaient prêts à lutter, mais l’unanimité, qui est tout, n’existait pas et chaque gréviste se sentait impuissant contre cela.

– Il faut s’unir à la base, disait un délégué.

– Si tous les gars marchaient, reprenait un ouvrier, nous ferions des manifestations.

– Si toutes les corporations arrêtaient en même temps, ça ne durerait pas si longtemps, ajoutait un autre, énervé.

Quant au délégué cégétiste Deveau, qui sentait de quel côté venait le vent, il avait découvert les coupables et déclara, dans une assemblée générale : "Si le mouvement n’est pas unanime, c’est la faute de ceux qui criaient à la grève, avant, et qui, maintenant, font les jaunes".

Mais qu’avait dit M. Deveau à cette époque-là ? "Un tel mouvement se heurterait à la police et à la réaction fasciste. La classe ouvrière n’est pas prête."

Que pouvaient penser les ouvriers du L.M.T. quand ce même Deveau, ces jours derniers, envisageait l’intervention de la police pour faire voir comment les ouvriers savent se battre (sic), alors que ceux-ci étaient divisés, affaiblis et que certains d’entre eux, après avoir écouté la C.G.T., parlaient de reprendre le travail isolément parce qu’ils se sentaient trahis. Quand, dans une réunion, un délégué cégétiste, après un laïus interminable sur la force d’un grand mouvement généralisé, déclarait à un ouvrier que le bureau confédéral était contre ?

Le bluff des girouettes cégétistes du L.M.T. n’aura pas trompé les ouvriers. Les défaites changées en victoires ne peuvent que les détourner davantage de la lutte.

En réalité, même des délégués cégétistes, au L.M.T., arrivèrent à comprendre que seul un regroupement démocratique de tous les ouvriers à la base peut assurer l’unanimité, gage essentiel de leur victoire.

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