Accueil > ... > Forum 2425

Quelques thèses sur la question syndicale en vue d’un large débat

12 novembre 2009, 09:23, par Max

bonjour à tous,

je voudrais discuter d’un point précis à partir de la 1er réponse d’Yves C.

Extrait suite à la caractérisation "catastrophiste" de la thèse de crise systèmique mondiale pour définir la situation actuelle :

"Mieux vaut faire des analyses plus précises, chiffrées, délimitant des zones différentes dans le développement ou le non développement des luttes de classe, dans le développement des crises (en en précisant à chaque la nature, l’extension, la durée), dans l’intensité et la gravité variables des problèmes écologiques, la mise en place de lois dites sécuritaires (comme si toutes les lois ne l’étaient pas !), dans le démantèlement total ou partiel des amortisseurs sociaux, etc. que de se livrer à des prédictions catastrophistes universelles".

je voudrais savoir si le fait de faire uniquement une analyse, c’est à dire pour toi une description sur certains critères, est un gage de quoi que soit pour parler de lutte de classe ou d’autre chose d’ailleurs.

Nos petits petits petits fils, filles, qui seraient des chercheurs ou des passionnés d’archéologie, d’histoire technique etc.., s’ils tombaient sur la brochure du comité de grève de Viry, sur le livre sans patrie ni frontière du mois d’octobre 2009, pourraient se poser longtemps les problèmes du lien et des contradictions entre la politique de la CGT et celle des sans papiers dans un comité de grève.
Pourquoi ? à mon avis si nos petits enfants s’en tiennent à ses 2 évènements sans chercher ce qui les entourent et en même temps sans tentatives théoriques d’explications de la situation économique, sociale, ils ne pourront jamais espèrer comprendre le tableau général.

Et surtout les 2 problèmes vont ensemble : les évènements et leur interprétations. On ne pas les dissocier.
Alors évidemment on peut se tromper, mais ça c’est déjà se mouiller et c’est le plus important car cela pousse à se remettre en question sur les méthodes théoriques et descriptives.

Par exemple en musique les harmoniques sont une qualité vibratoire d’un instrument et de son utilisateur, qui est assez complexe a aborder pour un simple musicien.
J’ai jouer pendant des années du violon en prenant plaisir à faire des harmoniques...mais sans comprendre le phénomène physique de résonnance.
En réalité je ne dis pas que j’ai tout compris aujourd’hui, mais avant je n’avais même l’idée du phénomène.

Autre exemple, en tant que salariè d’une multinationale, j’ai vécu une grève importante et qui a concerné beaucoup de travailleurs(euses) qui ne faisaient jamais grève. Et bien j’estime que mon intervention n’est pas seulement le produit d’un militantisme général, mais comme tu l’as dit plus haut, d’un choix : celui de privilégier à tout moment l’auto-organisation car nous avons fait le choix d’analyser sous un certain angle ce que sont les syndicats, ce qu’ils ont été, et ce qu’ils ne peuvent pas être dans la période actuelle.
(j’ai aussi écrit une histoire de cette grève assez précise je pense, que je peux te passer)

3 émé exemple : l’art paléolithique qui me passionne.
Je trouve que c’est un domaine qui est un exemple parfait ou les descriptions de ce que l’on voit sont elle même conditionné par nos idées, préjugés.
Une des premières interprétations des gravures, peintures rupestre, étaient que les hommes préhistoriques ne pouvaient pas faire de tels chefs d’oeuvres (trop bêtes) et il a fallu attendre que les paléothonlogues montrent que ces hommes, qui ont 50000,20000, ou 8000 ANS sont les mêmes qu’en 2009 pour qu’on se penche plus sérieusement sur leurs passés autres que "barbares" ;
une autre interprétation était que les peintures servaient de passe temps à des hommes qui pouvaient se le permettre n’étant pas dans des sociétés industrialisées !
jean Clottes a bien compris ce problème qui serait de masquer nos idées derrière une descrition dit "neutre ou objective".

Je le cite : " Toutes ces significations sont envisageables lorsqu’on traite d’un art préhistorique, d’un art « fossile » qui ne peut plus être expliqué dans ses nuances et ses complexités par ceux qui l’ont créé ou par leurs successeurs. On conçoit la difficulté de l’entreprise lorsqu’il s’agit d’approcher ces questions de signification des millénaires après la disparition des sociétés qui ont donné naissance à cet art.

Les difficultés sont telles que la tentation est forte d’abandonner tout essai en ce sens. Des positions pessimistes à des degrés divers ont été exprimées, surtout depuis quelques années. « La connaissance précise des significations est hors du domaine de l’archéologie de l’art préhistorique qui doit modestement se satisfaire d’appréhender des structures plutôt qu’à proprement parler le sens des figurations qu’elle étudie »1. Certains vont plus loin encore et prônent l’abandon de toute recherche dans ce domaine : « Un nombre croissant de chercheurs ont décidé d’abandonner la vaine quête des significations »2, pour éviter de « travailler pour rien »3. « L’interprétation de l’art reste en dehors des possibilités de la science, et il est à présumer qu’il en sera toujours ainsi »4, car « la connaissance empirique du monde physique est la seule forme de connaissance qui nous soit accessible »5.

La solution proposée par les pessimistes, se contenter de décrire « objectivement » des faits, voire des structures, et d’en tirer des explications immédiates le plus simples possibles, non seulement n’est pas satisfaisante par son manque d’ambition, mais est dangereuse par son empirisme trompeur. Les empiristes, en effet, prétendent à l’objectivité et ils affirment leur liberté vis-à-vis de toute hypothèse préalable, mais ils se leurrent. « L’observation absolument objective est à ranger parmi les mythes et fantasmes majeurs de la science, car nous ne pouvons voir que ce qui a déjà sa place dans notre espace mental, et toute description inclut une interprétation. »6 Confrontés à l’infinité de la réalité matérielle, il est impossible de faire un choix parmi les innombrables alternatives qui s’offrent à nous sans avoir auparavant admis que tel paramètre sera important et que tel autre ne le sera pas, c’est-à-dire avoir préféré une hypothèse à une autre.

L’on constate ainsi que le danger de l’empirisme est double : d’une part, la prétendue objectivité qu’il revendique n’est en fait que la mise en application implicite, sans discussion, d’hypothèses et théories communément acceptées ; d’autre part, il entraîne une certaine stérilisation de la recherche, réduite au « quand ? », au « comment ? », ou à des dénombrements stériles, sans jamais s’attaquer au « pourquoi ? ».

pour lire l’article en entier, cliquer ici.

voilà mes réfexions pour l’instant, qui sont aussi pour beaucoup défendues largement sur le site.

Max

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.