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Quelle était la raison du génocide rwandais ? Pour les classes dirigeantes rwandaises ? Et pour l’impérialisme français ?

7 avril 2014, 16:02

L’ancien Premier ministre Edouard Balladur (1993-95), qui était à Matignon au moment du génocide au Rwanda a qualifié de « mensonge intéressé » les accusations de Paul Kagame impliquant Paris dans cette tragédie. Sur Europe 1, il a regretté qu’il ait été envisagé d’envoyer un ministre à Kigali pour les commémorations du massacre, car « les incidents qui se produisent étaient prévisibles compte tenu de ce qu’est M. Kagame et sa pratique constante ». « Il cherche sans cesse à mettre en cause la France alors que lui-même n’a pas réussi, au bout de vingt ans, à rassembler le peuple rwandais », a poursuivi le responsable UMP.

Selon lui, « la France n’est en rien complice du génocide, au contraire elle est de tous les pays du monde le seul qui ait pris l’initiative d’organiser une opération humanitaire pour éviter un massacre généralisé ». « Le gouvernement que je dirigeais a, dès qu’il a été installé, mis fin à toute livraison d’armes au Rwanda et retiré les troupes françaises », a-t-il poursuivi. « Il fallait surtout que la France ne soit pas prise en tenaille dans une guerre civile qui se développait et qu’on ne pouvait pas arrêter », a-t-il encore fait valoir.

Guillaume Ancel a donné, lui, un autre son de cloche. Cet ancien officier français engagé en 1994 au Rwanda a contesté lundi le caractère officiellement « humanitaire », au moins à ses débuts, de l’opération Turquoise lancée cette année-là par la France sous mandat de l’ONU pour tenter de mettre fin aux massacres dans le pays. « Je suis parti avec l’ordre d’opération de préparer un raid sur Kigali. Quand on fait un raid sur Kigali, c’est pour remettre au pouvoir le gouvernement qu’on soutient, pas pour aller créer une radio libre », a affirmé Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée de Terre, sur France Culture.

« L’ordre que j’ai reçu pour partir au Rwanda était extrêmement offensif », dit-il. L’ex-militaire affirme avoir ensuite reçu, entre le 29 juin et le 1er juillet, un autre ordre, qui « était d’arrêter par la force l’avancée des soldats du FPR » : « On n’est toujours pas dans une mission humanitaire ». Alors qu’il était dans l’hélicoptère qui décollait « pour aller déclencher les frappes aériennes sur le FPR » - le Front patriotique rwandais, rébellion tutsie de l’époque -, les militaires français auraient reçu l’ordre de stopper leurs préparations de combat. « On nous a annoncé qu’en fait on avait trouvé un accord avec le FPR et que nous allions protéger une zone humanitaire », affirme Guillaume Ancel.

Selon lui, la France aurait ensuite continué à soutenir le gouvernement génocidaire rwandais et son armée en rendant, vers la mi-juillet, « à ce qui restait des forces armées rwandaises, les dizaines de milliers d’armes » que les militaires français avaient confisquées dans la zone humanitaire. « On a clairement été à l’origine d’une continuation des combats qui a duré pendant des années, qui a fait de nouveau des centaines de milliers de morts », affirme-t-il.

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