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La lutte et la grève des sans-papiers de Viry-Chatillon

28 novembre 2009, 18:03, par bianco

« L’identité nationale », la droite, la gauche, et les révolutionnaires

La définition de ce qui fonderait l’identité nationale est variable, en fonction des courants politiques qui utilisent cette notion.

Pour l’extrême droite catholique, les choses sont simples. Sur un site Internet baptisé Chrétienté info, on trouve cette définition :« Ce qui fait l’identité de la France (c’est) son ethnie, sa catholicité, son histoire, sa culture, sa langue. » Bref, protestants, juifs, musulmans, agnostiques et athées, passez votre chemin, vous n’êtes pas français !

Traditionnellement, la gauche se réclame d’une définition de l’identité nationale qui se veut plus ouverte, faite des apports de tous les nouveaux venus qui se reconnaîtraient dans les valeurs de la République.

En fait, comme on a pu le voir dans le débat actuel, droite et gauche, suivant les besoins du moment, vont piocher dans ces différentes approches. Mais celles-ci ont en commun de présenter les choses comme si, dans le cadre de la nation, les bourgeois et les prolétaires, les exploiteurs et les exploités, avaient des intérêts communs, alors qu’en cette période de crise économique, plus encore qu’en toute autre, c’est sur la paupérisation des seconds que les premiers continuent à entasser des fortunes.

Quand l’éditorialiste de L’Humanité conclut son article le 29 octobre en disant qu’il faut « faire prévaloir la lutte des classes sur l’impasse de la haine des « races » », il a parfaitement raison. Mais alors, pourquoi avoir intitulé son billet : « L’identité nationale » contre la nation » ? Pourquoi le Parti communiste français parle-t-il sans arrêt de « l’intérêt national » ?

Les trahisons de la social-démocratie française, ouvertement ralliée à la défense des intérêts de son propre impérialisme depuis 1914, les trahisons du stalinisme, converti en France en défenseur du système capitaliste depuis 1935, la politique menée depuis cette date par le PCF au nom de la défense de « l’intérêt national », la démoralisation de la fraction la plus militante de la classe ouvrière causée par l’éclatement de l’URSS et la disparition des Démocraties populaires, tout cela a fini par anéantir pratiquement toute conscience de classe. C’est pourtant cette conscience de classe, cette identité sociale commune à tous les exploités, qu’il faut opposer à tous les discours sur l’identité nationale.

Faire ressurgir cette conscience que les travailleurs ont des intérêts opposés à ceux de la bourgeoisie à laquelle ils vendent leur force de travail, des intérêts qui sont les mêmes que ceux des exploités de tous les pays, ne dépend pas seulement des efforts propagandistes de quelques poignées de militants restés fidèles à l’internationalisme prolétarien. La conscience de classe ne pourra s’épanouir de nouveau que dans le feu des combats que la classe ouvrière sera bien obligée de livrer un jour si elle veut cesser d’être la seule à supporter l’essentiel du poids de la crise économique. Mais cette conscience ne renaîtra pas non plus s’il n’existe pas alors des militants combattant sous le drapeau de l’internationalisme prolétarien.

C’est pourquoi, dans ce faux débat sur « l’identité nationale », nous devons, nous, rappeler que, comme Marx l’affirmait en 1848 dans le Manifeste communiste, « les prolétaires n’ont pas de patrie ». Ce n’était pas un slogan. C’était la constatation d’un fait, qui débouchait sur tout un programme, résumé en une phrase : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

Un programme qui n’était pas la simple manifestation de bons sentiments prêchant la concorde entre tous les travailleurs. Mais un programme qui signifiait que la classe ouvrière ne pourra se libérer de l’esclavage salarié, et libérer du même coup toute l’humanité, qu’en s’unissant par-dessus les frontières, par-delà les différences de couleur de peau, de langue, d’ethnie ou de nationalité.

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