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Quelques questions sur l’argent.

7 avril 2009, 20:41

Article du « Financial Times » du 3 avril 2009, qui s’intitule lui-même « journal du business » :

« Ce que la Révolution française peut apprendre à l’Amérique

« Il faut bouffer du riche ! », les termes féroces utilisés par certains manifestants la veille di sommet du G20 à Londres évoquent les pires excès de la Révolution française. La colère anti-capitaliste à l’Ouest ne se limite pas à l’Europe. (…) Certes, l’Amérique de 2009 n’est pas la France de 1789, peu avant la prise de la Bastille (cette prison qui symbolisait la nature oppressive du régime monarchique et dont la chute a symbolisé le début de la révolution). La chute de la banque Lehman Brothers, en septembre 2008, n’a rien de commun avec la prise de la Bastille et les symboles du profit ne devraient pas être confondus avec des symboles d’oppression. Il n’y a pas de guillotine qui nous attend au coin de la rue et il faudrait beaucoup d’imagination pour comparer le président Barack Obama à Louis XVI, ou Michelle Obama à Marie-Antoinette.
Cependant, (…), je sens la peur, l’anxiété et un profond sentiment d’injustice, comme à la veille de la Révolution française. Il suffit de remplacer les expulsions de paysans par les enclosures par les licenciements, les aristocrates par les banquiers, et les nobles privilégiés par les aristocrates de la finance qui n’ont pas à payer d’impôts pour leurs stock-options. (…)
L’explosion de révolte populaire qui a accompagné le scandale de l’assureur AIG (…) dévoile la souffrance de l’Amérique profonde. Le peuple de la rue est aussi scandalisé que l’étaient le petit peuple de France au 18ème siècle. La peur pour leur présent et pour leur avenir se combine à la colère contre ceux qu’elle considère comme les responsables de la crise et qui en subissent beaucoup moins les conséquences. Les dirigeants des banques d’aujourd’hui ne sont-ils pas comme les aristocrates d’hier, eux dont les privilèges ne sont plus justifiés par leurs fonctions sociales. Les uns n’avaient plus la fonction d’être les seuls à défendre leur roi avec leur épée et les autres n’ont plus celui de créer et de distribuer les richesses.
Le problème avec l’équipe en économie du nouveau président, c’est que, comme la cour du roi de France dans la période pré-révolutionnaire, il a hérité tous les mauvaises habitudes de l’Ancien régime, mêlant une sympathie excessive pour la logique dépassée du monde de la finance, qu’il a aidé à construire, à une insensibilité aux émotions des gens ordinaires, qu’il tâche d’ignorer. (…)

Si Obama échoue, l’ensemble des lois économiques actuelles d’aujourd’hui va se retrouver en face de la même destinée tragique que celle qui a frappé les droits féodaux de l’Ancien régime. »

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