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Nouvelle crise mondiale et limites du capitalisme

25 octobre 2008, 20:29, par Robert Paris

Merci de ta contribution.

Quelques soient nos désaccords, il va falloir nous poser les problèmes d’une situation tout à fait nouvelle, et le faire ensemble est une bonne chose. Nul ne peut donner une réponse à un problème d’une telle envergure seul, je veux dire seul dans son groupe, dans son organisation ou dans son regroupement international. Les révolutionnaires doivent discuter ensemble de leurs analyses et des réponses possibles. Même s’ils ne parviennent pas d’emblée à un point de vue commun. Ils doivent aussi discuter autour d’eux le plus largement possible. Même si les gens avec lequels ils discutent ne les croient pas. Penser à la fin du système leur semble aussi irrationnel que penser à la fin du monde...

Mais, d’abord, il faut une analyse de la situation. Le capitalisme connaît une crise, mais quelle est cette crise, quelle en est la cause et quelle en est la profondeur. Cependant, il y a d’emblée un problème. En sciences, - et nous souhaitons de la politique révolutionnaire ait l’ambition d’être une science -on ne peut se contenter de ce que l’on voit. Tu continues à payer ton pain et ton café et, sous ce prétexte, tu ne vois pas la mort du capitalisme. Bien ! Mais les plus grands capitalistes la voient depuis plus d’un an et c’est leur panique qui marque la crise. Les gens, les travailleurs, les petits et les moyens bourgeois et même les petits capitalistes veulent croire que cela va s’arranger. Les gros ne le croient pas. Ils misent leur argent sur ce qu’ils estiment probables. Et, ainsi, tous estiment probable sa chute. Ils misent sur l’effondrement. Et ce n’est là qu’un simple problème de confiance. Ils ont de solides raisons pour cela. La crise systémique est un problème objectif. La raison de fond, je l’ai exposée brièvement : il y a suraccumulation. Le problème ne se pose pas de la même manière à un capitaliste et aux autres hommes. Nous avons besoin de moyens pour vivre. Les riches souhaitent avoir beaucoup d’argent. les capitalistes ne sont pas seulement des riches. ce sont des investisseurs. S’il n’y a plus moyen de trouver où investir ils sont affolés.

Tu affirmes que le capitalisme ne s’écroulera pas sans intervention consciente du prolétariat. Il ne s’agit pas là de la même question. La classe dirigeante ne va pas quitter d’elle-même le pouvoir même si elle estime elle-même que le système ne fonctionne plus. Les Etats bourgeois ne vont pas céder la place. L’exploitation ne va pas disparaitre. Elle va seulement être bien plus barbare. Tous vont être plus violents que jamais.

Quel avenir ? En disant que le système capitaliste ne fonctionne plus, nous ne sommes pas en train de dire qu’une autre société va naître spontanément. Nous ne disons même pas que la société va changer et abandonner la loi du profit et l’exploitation. Nous ne pouvons pas dire quelle va être la suite. Et nous ne pouvons même pas dire que si nous laissons les capitalistes diriger, le capitalisme retrouvera une nouvelle prospérité... un jour. Car il va devoir d’abord détruire l’essentiel des richesses et une bonne partie des êtres humains ! Dire que le système en tant que fonctionnement a rendu l’âme ne signifie pas qu’il ait un automatisme qui permette de passer à une société nouvelle. L’histoire des grands empires le prouve. Un système peut même s’écrouler sans qu’il donne naissance à une société supérieure. Rien ne prouve, par exemple, que l’humanité survivrait à une nouvelle guerre mondiale. Alors quel est l’intérêt de dire que le capitalisme, dans son principe, est déjà mort ? Cela change la manière de discuter des perspectives. S’il y a une crise conjoncturelle, les travailleurs doivent éviter d’en payer le prix. Si la maison va s’effondrer, il faut en sortir avant ! Parler de fin du système n’est pas une manière de tromper les gens sur la situation mais au contraire une manière de les amener à se poser le principal problème : dans quel société voulons nous vivre ?

Car il ne suffit pas d’avancer des "revendications". Il faut qu’elles mènent en dehors du système actuel. C’est d’une perspective que les travailleurs et les peuples vont avoir besoin de manière urgente. C’est en l’absence d’une telle perspective que les peuples sont tombés dans le piège des fronts populaires puis des fascismes.

Notre responsabilité est grande. Elle nécessite d’avoir une boussole politique...

Robert Paris

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