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Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale
mardi 15 septembre 2009
Avec la crise, se sont multipliées les entreprises du privé dans lesquelles les salariés se battent contre des licenciements et des fermetures, les entreprises du public qui luttent contre le démantèlement des services publics et d’autres suppressions de postes. On a vu des salariés se révolter et tenter de faire reculer les patrons et l’Etat. Mais on a beaucoup moins conscience en France que ce combat se mène partout dans le monde.
Les New Fabris, les Molex comme les Continental ou les Caterpillar, on ne les trouve pas qu’en France. La colère ouvrière face aux mesures anti-ouvrières et anti-sociales ont lieu aux quantre coins de la planète.
Manifester, occuper une usine, se heurter aux forces de l’ordre, menacer les patrons et l’Etat, séquestrer un patron ou les dirigeants de l’entreprise, menacer de représailles en cas de fermeture ou de licenciements, on avu cela quasiment dan sle monde entier !
De même qu’on a vu à l’échelle internationale une classe ouvrière qui est frappée par des attaques de grande ampleur du fait de la crise du système capitaliste. Et ce n’est qu’un début ... tant pour la crise que pour ses conséquences.
C’est à l’échelle du monde, que des travailleurs ont appris du jour au lendemain que leur usine fermait, ont retrouvé leur bureau sans ordinateur ou ont reçu une petite lettre de licenciement à leur domicile.
C’est également un phénomène mondial qui voit les syndicats jouer un rôle anti-ouvrier pour empêcher, détourner, trahir les luttes ouvrières.
Et on a pu voir aussi un certain nombre de mouvements déborder les appareils syndicaux et leurs bureaucraties locales, régionales ou nationales.
Rapportons quelques uns de ces mouvements de l’année 2009, sans bien entendu prétendre les rapporter tous ...
COREE DU SUD (mai 2009)
Ssang Yong Motor à Pyeongtaek veut licencier 2600 travailleurs sur un total de 7100. Les travailleurs s’arment de barres de fer et de cocktails molotov, occupent l’usine et s’affrontent avec les forces de répression. Lutte suivie d’une dure défaite...
AFRIQUE DU SUD (mai 2009)
Cinq semaines (ce n’est pas rien !) de grève des 400 conducteurs de bus de Johannesburg pour des augmentations de salaire.
PEROU (mai 2009)
Trois cent travailleurs de la minde de cuivre de Casapalca ont fait neuf jours de grève pour les salaires avec barrages routiers en s’affrontant avec la police qui a fait 4 blessés.
COLOMBIE (mars 2009)
Six cent cheminots de la compagnie ferroviaire Fenoco des trains qui acheminent le charbon au port font trois semaines de grève qui se terminent par une intervention policière avec dispersion des piquets et des travailleurs et 18 arrestations.
LIBERIA (mars 2009)
Trois mille travailleurs de la plus grande plantation d’hévéas en grève séquestrent un sénateur qui tire dans la foule. Les forces de l’ordre attaquent violemment les manifestants pour le libérer.
BELGIQUE (mars-avril 2009)
Cytex (chimie) à Drogenhos licencie 165 travailleurs et déclenche ainsi une grève avec occupation et deux séquestrations des dirigeants.
BULGARIE (mai 2009)
Mille métallos de l’acierie Kremikotzi (entreprise d’Etat en faillite), menacés de licenciement, manifestent à Sofia devant le ministère de l’Economie, enfoncent les barrières et se battent avec les forces de l’ordre.
INDE (avril 2009)
L’usine Dunlop de Sahaganj (Bengale Ouest) ferme mettant à la porte 1200 travailleurs. Les travailleurs bloquent la voie ferrée et les rues avec des barricades.
LETTONIE (avril 2009)
Tous les salaires des services publics ont été réduits de 15% en janvier et le seront de nouveau de 20% en juin, les salaires de enseignants de 50%. De même les garanties maladie sont réduites ainsi que la durée des congés payés. Des milliers de manifestants contre ces décisions à Riga en avril puis à nouveau le 18 mais.
MEXIQUE (avril 2009)
Depuis juillet 2007, les travailleurs de la mine de cuivre de Cananea barricadent l’entrée de leur mine malgré le jugement ordonnant leur expulsion et leur licenciement.
ARGENTINE (avril 2009)
80.000 enseignants du primaire en grève depuis onze jours. parmi eux, trente mille manifestent à Santiago : 47 arrestations et 5 flics blessés.
ESPAGNE (mai-juin 2009)
Des affrontements très violents ont lieu entre les ouvriers et les forces de l’ordre à Gijon (Asturies) dans les chantiers navals et à Vigo (Galice) dans toute la métallurgie. Dans les deux cas, les travailleurs qui essaient de se rassembler sont agressés par les forces de l’ordre.
RUSSIE (juin 2009)
Les travailleurs emploient les mêmes méthodes que les piqueteros argentins pour obtenir le paiement des arriérées de salaires. A Pikaliovo, les ouvriers frappés par la fermeture de trois usines et 4500 licenciements bloquent les routes. Les 2000 ouvriers du combinat cellulose et papier de Baïkalsk (Sibérie) fermé sans indemnité obtiennent gain de cause après 7 mois de lutte et de manifestations.
CHINE (mai 2009)
A Huining (Gansu, nord-ouest de la Chine), après un incident avec la police, plus d’un millier de travailleurs attaquent les flics à coups de briques. Des dizaines de flics sont blessés.
CHINE (juin 2009)
A Shishou (Hubei), 10.000 travailleurs se battent avec la police après le décès suspect d’un employé d’hôtel dont le patron est lié au pouvoir.
CANADA (juin 2009)
Le patron a lockouté l’entreprise Kellogg Canada Inc de London (Ontario) du fait du refus des 480 salariés d’un nouveau contrat impliquant l’absence d’augmentations de salaires.
BANGLADESH (avril 2009)
1500 travailleurs de la firme Asia Jute Manufacturing à Saidpur sont à la rue après la fermeture de leur usine sans avoir touché les salaires dus. Marche vers la résidence des dirigeants et affrontements avec les hommes de main des patrons.
En mai, de nombreuses luttes ouvrières sont agressées par les hommes de main des patrons, notamment le 11 mai les 1500 travailleurs de la confection qui manifestent à Narayanganj et à Savar à cause d’un lock out. 50 ouvriers sont blessés. La lutte des ouvriers tourne du coup à l’émeute violente avec usines incendiées et machines détruites.
On peut également citer les nombreux exemples de luttes détournées, trompées, trahies, cassées par les dirigeants syndicaux et aussi quelques luttes dans lesquelles les travailleurs ont débordé ces cadres syndicaux et se sont organisés eux-mêmes pour lutter ....
Rappelons d’abord qu’en France, il en va de même. Alors que les syndicats se déclaraient satisfaits par les déclarations de la ministre, les enseignants-chercheurs ont poursuivi leur mouvement dans tout le pays, dirigés par des coordinations et n’ont pas suivi les syndicats, contraints eux-mêmes de faire mine de suivre le mouvement...
Rappelons que dans les luttes des entreprises qui licencient, on a vu plusieurs fois les salariés dénoncer leurs dirigeants syndicaux qui leur proposaient des négociations avec les patrons pour se faire tromper.
Ce sont les syndicats qui avaient cassé la grève des prisons. Ce sont les dirigeants syndicaux qui cassent ou tentent de casser actuellement la grève du lait contre les industriels et les grandes surfaces.
Cela a été le cas par exemple lors d’un conflit qui a été montré par les média, celui de Caterpillar à Echirolles, près de Grenoble.
Rappelons quelques éléments sur cette grève. Il y a eu la séquestration de quatre dirigeants de l’entre prise en mars 2009, suite à l’annonce de 733 licenciements. Les syndicats majoritaires ont essayé à plusieurs reprises d’imposer aux salariés des accords patronaux que les travailleurs ne voulaient pas accepter. Il s’en est suivi une franche hostilité d’une fraction importante des travailleurs à l’égard des syndicats. L’événement qui a été médiatisé est l’irruption de trois cent salariés en colère au cours de l’assemblée du 20 avril 2009 pour dénoncer l’accord établi le 19 avril au ministère des Finances entre les délégués syndicaux et le patron de Caterpillar.Une manifestation en résulte pour aller bloquer d’autres pourparlers syndicaux. Le 17 avril, dix-neuf salariés sont condamnés pour occupation illicite. S’ajoutant au dégoût et à la démoralisation, la politique syndicale mène à la division de salariés. Une partie d’entre eux reprend le travail. La ritournelle des négociations reprend parce qu’une partie des travailleurs n’est pas encore complètement découragée. Un nouvel accord syndicat-patron est rejeté par les salariés le 6 mai. Le 18 mai, les syndicats reviennent avec un autre accord signé avec la direction et le comité d’entreprise. Un délégué de FO est houspillé par les autres militants syndicalistes. Les heurts entre syndicalistes et salariés sont parfois violents. Les syndicats n’ont fait que casser le front de lutte des travailleurs au profit de Caterpillar. Le dernier accord en date, encore un nouveau !, ne fait aucune mention des 19 qui sont mis à pied et en procédure de licenciement... Le syndicalisme atteint là un sommet dans son rôle d’encadrement des travailleurs pour éviter que les luttes ne nuisent aux patrons !
Nous voudrions montrer dans la suite que tout cela n’a rien de particulier à la France. On retrouve les mêmes appareils syndicaux aux quatre coins du monde et ils jouent le même rôle, non seulement au niveau national mais aussi régional et local.
CANADA (février 2009)
Les syndicats ne sont pas parvenus à contrôler la grève de 3400 enseignants et assistants de Toronto York University contre les réductions de salaires et les licenciements. En même temps, la même chose se produisait avec les conducteurs de bus et les travailleurs municipaux.
INDE (mai 2009)
Le 29 mai, c’est grâce aux interventions syndicales que la grève de 3000 travailleurs des usines d’Arakonam et de Pondicherry (Tamil Nadu) du trust MRF (pneumatiques) s’est arrêté et malgré de nombreuses protestations des travailleurs. La grève avait entraîné 600 arrestations de travailleurs le 23 mai suite à une manifestation.
GRANDE-BRETAGNE (juin 2009)
Des travailleurs de Total ont fait grève malgré l’absence de soutien syndical et une campagne des syndicats et de la gauche travailliste contre les grévistes. La grève démarrée du fait du licenciement de 647 travailleurs s’est étendue en solidarité à 17 sites. dans chacun de ces sites, il n’y avait aucun soutien syndical... Plus de 4000 travailleurs ont été impliqués dans ces grèves, dites "sauvages".
ITALIE (février 2009)
Benetton a licencié 143 travailleurs. Sous le coup de la colère, la direction a été séquestrée. le syndicat CGIL a été débordé et les flics sont intervenus pour libérer les séquestrés.
FRANCE (mai 2009)
A Livbag (Pont-de-Buis - Finistère), le patron licencie 133 travailleurs sur 950. Le patron licencie avec les syndicats qui signent malgré l’opposition d’une partie importante des salariés qui continuent à tenir un piquet de grève. La grève a été cassée par la division et la confusion organisées par les syndicats.
ITALIE (mai 2009)
10.000 ouvriers de toutes lesusines FIAT manifestent à Turin contre la fermeture des usine sde Sicile et de Naples, suite à la fusion avec Chrysler. Les dirigeants du syndicat FIOM qui a soutenu les patron dans cette affaire sont conspués par les travailleurs.
TURQUIE (avril 2009)
Mille métallos envahissent les bureaux du syndicat Türk Metal, lié à la direction de l’acierie Eregli Iron Steel Factory (près de la mer Noire) qui sont en train de comploter avec le patron en vue de mutations et de diminutions de salaires et qui ont fait appel déjà aux escadrons de la mort des paramilitaires pour imposer ce syndicat aux ouvriers.
ARGENTINE (février 2009)
Après un vote tenu tenu malgré l’opposition des hommes de main du syndicat de branche, 70% des travailleurs du métro ont formé l’Association des travailleurs du métro qui se vbeut démocratique, transparente et sans bureaucratie.
ALLEMAGNE (mai 2009)
Le syndicat IG Metall a accepté le blocage des salaires et l’a imposé par des manipulations de vote et il a également accepté des diminutions d’emplois et de salaires.
GRANDE-BRETAGNE
Le syndicat BALPA des pilotes de British Airways ("représentant" 95% des pilotes) a accepté une réduction de salaires de 5%, 178 suppressions de postes au "volontariat" et queqlues autres mesures d’austérité !
HOLLANDE
Le principal syndicat des pilotes de KLM a accepté que les pilotes soient utilisés pour s’occuper des bagaes pour éviter d’embaucher des bagagistes.
etc, etc...
On n’a pas cité des cas flagrants comme celui des syndicats de l’automobile américaine qui ont participé aux mesures des patrons et de l’Etat contre les salariés.
Et bien sûr, les centrales syndicales en France qui ont orchestré des "journées d’action" pour promener les salariés sans aucune perspective, sans aucun objectif réel et qui se proposent ... de remettre ça !!!
suite à venir ...
Messages
1. Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale, 17 septembre 2009, 16:13, par dac dac
je pense que la classe ouvrière bouge dons touts les payes du monde .le problème c est les organisations ouvrière qui recule et bloque et n incite pas les ouvriers a la concisions de classes
comme fors contre le patronat et la bourgeoisie. vive les ouvrier et le prolétariat c est nous la fors .et vive les producteurs de lait et vive les luttes du monde
1. Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale, 19 septembre 2009, 17:13, par Robert Paris
Je suis d’accord avec toi : les organisations ouvrières ossifiées et adaptées à la société actuelle se retournent contre leur origine et contre leur classe. Dans ces conditions, non seulement il faut critiquer les politiques menées par les directions syndicales mais il ne faut donner aucune illusion sur les objectifs réels de ces organisations.
Il ne faut jamais même sembler offrir comme perspective politique au prolétariat de pousser ces organisations à intervenir plus radicalement contre les patrons.
Car le problème n’est absolument pas que ces organisations syndicales ou réformistes ne seraient pas assez radicales, seraient un peu trop timorées, etc. Non, c’est qu’elles ne sont plus du tout dans le même camp que les travailleurs. Et que, du coup, les travailleurs eux-mêmes ont perdu toute notion des camps en présence. L’existence d’organisations qui cherchent un terrain d’entente avec les patrons et l’Etat bourgeois est une entreprise de destruction méthodique et quotidienne de toute conscience de classe.
Et cela à un moment où la conscience de classe est un élément des plus vitaux non seulement pour les travailleurs mais pour l’avenir du monde....
Robert Paris
2. Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale, 20 septembre 2009, 12:58, par bianco
Suicides à France Télécom
Le ministre du Travail, Xavier Darcos, s’est déclaré « préoccupé » par la série de suicides de salariés de France Telecom (23 en 18 mois) et a convoqué le PDG de cette entreprise.
En fait, depuis plusieurs années, les syndicats de France Télécom dénoncent la façon dont la direction multiplie les pressions, les restructurations permanentes au cours desquelles les salariés doivent retrouver eux-mêmes un poste, toutes sortes de méthodes qui visent à faire craquer les salariés et à les amener à quitter « volontairement » l’entreprise.
Le ministre qui fait aujourd’hui semblant de découvrir ces pratiques et de s’en émouvoir pourrait y mettre un terme du jour au lendemain car l’Etat demeure encore l’actionnaire principal de France Télécom. Une hypocrisie écœurante !
3. Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale, 4 novembre 2009, 22:41
Quelques informations sur des luttes en Inde et en Argentine :
Et aussi
(fait par des copains allemands en contact avec les précédents, ce sont des
ex de Wildcat)
Il y a aussi prol-position
ET sur l’Argentine, beaucoup moins riche, mais si tu vas à "videos" il y a 3
reportages sur des usines
Yves C.
4. Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale, 4 novembre 2009, 22:43, par Robert Paris
Pour informations, Yves C. a aussi édité dans le dernier numéro de "Ni patrie ni frontières" la brochure de la lutte des sans papiers de Viry Chatillon.
5. Travailleurs, nous faisons partie d’une classe opprimée qui existe et se bat à l’échelle internationale, 21 avril 2011, 18:29, par Fabrice
D’ailleurs la crise de la métallurgie n’es toujours pas fini en galice ?