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Lutte Ouvrière de Laguiller-Arthaud : « Voilà pourquoi nous ne sommes pas des gilets jaunes. » !!!!

vendredi 21 décembre 2018

Lutte Ouvrière : « Voilà pourquoi nous ne sommes pas des gilets jaunes. » !!!!

Lutte Ouvrière, organisation d’Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud, tout en se plaignant des syndicats après les avoir cautionnés, se situe en dehors du mouvement des gilets jaunes et place ses efforts pour que la classe ouvrière des grandes entreprises reste aussi en dehors, comme le souhaitent également gouvernement, syndicats, patrons et même le PCF et Mélenchon !!!

Voilà ce qu’écrit cette organisation dans sa revue mensuelle, fâcheusement intitulée « Lutte de classe » :

Les révolutionnaires et le mouvement des gilets jaunes

« Nous l’avons dit, ce mouvement n’est pas d’une ampleur exceptionnelle. Si l’on en croit les chiffres du ministère de l’Intérieur (287 000 manifestants le 17 novembre, 166 000 le 24 novembre, 136 000 le 1er décembre), il aurait même tendance à se tasser….

Depuis le début, il y a une importante limite numérique à ce mouvement : le plus grand nombre est resté passif et s’est contenté d’un coup de klaxon pour saluer les gilets jaunes. Le mouvement va-t-il tenir ?...

Il est trop tôt pour dire dans quel sens politique ce mouvement va peser. Comment peut-il évoluer politiquement ? Certains gilets jaunes voudraient se transformer en parti politique. Certains ont explicitement dit qu’ils préparaient une liste pour les élections européennes. Vu les difficultés de leur mouvement à se doter de porte-parole, cela paraît très ambitieux. Mais ce n’est pas impossible…

L’autre possibilité, c’est tout simplement que le mouvement se désagrège sous des pressions politiques contradictoires. Dans les médias, tous les partis d’opposition tentent d’instrumentaliser le mouvement pour tirer la couverture à eux. Et cela ne se passe pas que sur les plateaux de télé ! Il faut se comprendre sur l’expression mouvement spontané. Les gilets jaunes sont traversés par des influences politiques multiples. L’extrême droite y grenouille depuis le début. Certaines initiatives émanent d’ailleurs de militants de Debout la France (DLF) ou du Rassemblement national (RN). Cette influence, elle s’est vue sur le barrage de Flixecourt, dans la Somme, où le 20 novembre des gilets jaunes ont dénoncé six migrants cachés dans une citerne, et s’en sont vantés. Elle se voit avec la rumeur délirante sur l’accord de Marrakech qui forcerait la France à ouvrir ses frontières. Pour l’instant, ces prises de position antimigrants sont restées très minoritaires et les propos racistes ont souvent explicitement été rejetés par des gilets jaunes qui y étaient confrontés. Quant à l’omniprésence du drapeau tricolore, il ne serait pas juste de l’assimiler systématiquement à l’extrême droite. À l’opposé, on sent l’influence du PCF, de La France insoumise (LFI) ou de syndicalistes. En particulier dans les voix qui insistent sur les services publics.
Ce mouvement fait l’objet d’un combat politique et reflète les divisions qui existent dans la société. Qui tirera son épingle du jeu ? Mélenchon ou, à l’opposé, le RN ?...

La plupart des gilets jaunes qui sont des travailleurs salariés ne se voient pas du tout se battre contre leur patron. Nombre d’entre eux estiment que leurs intérêts vont de pair et que le combat est à mener, non pas contre le grand capital, mais contre Macron et l’État. De fait, ils sont très éloignés des idées de lutte de classe, voire les rejettent…

Autrement dit, nous n’appelons pas, comme le NPA, à « fédérer les colères », nous visons à les séparer. Nous visons à séparer les dynamiques de classe représentées d’un côté par les travailleurs exploités, et de l’autre par les petits patrons. Nous cherchons aussi à opposer notre politique à celle que le RN peut proposer, et qui consiste surtout à ne jamais parler des responsabilités des capitalistes, ni à dire qu’il faut prendre sur les profits pour augmenter les salaires et embaucher. Voilà pourquoi nous ne sommes pas des gilets jaunes…

Ce n’est évidemment pas nous qui pouvons orienter politiquement ce mouvement. Et, encore une fois, ce n’est pas du tout notre but. Notre but est de nous adresser politiquement au monde du travail de ces villes moyennes et d’essayer de faire progresser leur conscience politique…

Toute notre politique consiste à faire en sorte que le centre de gravité de la combativité se déplace et que le prolétariat en devienne le centre. Mais dans l’état actuel des choses où le gros du prolétariat ne se sent pas vraiment impliqué, nous n’avons ni la taille ni le crédit pour influer dans ce sens. Mais notre priorité reste le prolétariat concentré dans les grandes entreprises. Ces ouvriers sont attirés par les gilets jaunes, à l’exception peut-être des travailleurs immigrés, qui ont le sentiment de ne pas avoir leur place dans un mouvement majoritairement blanc, et dont ils craignent qu’il soit en partie raciste.
On connaît dans bien des entreprises des ouvriers qui, après le boulot, foncent sur tel ou tel barrage, ne serait-ce que pour y passer un peu de temps. Autant ils se posent le problème de participer aux gilets jaunes, autant mener la bagarre dans leur entreprise, contre leur patron, leur semble encore impossible. Nous ne savons pas si le mouvement des gilets jaunes peut, comme la révolte étudiante de 1968, déboucher sur une grève générale, mais il faut en défendre la nécessité auprès des travailleurs, qui prennent justement 1968 comme référence…

Dans les entreprises, le mouvement des gilets jaunes permet d’avoir des discussions avec un milieu qui n’est pas politisé d’ordinaire. Dans beaucoup de sites, cette période se télescope avec les élections aux CSE. Il y a un tas de choses à faire sur le terrain syndical et nous ne pouvons y échapper. Mais nous devons faire de la politique.

Que l’on soit bien d’accord. Il ne s’agit absolument pas pour nous de demander aux confédérations syndicales de prendre la tête de ce mouvement. Nous sommes pour que les grévistes s’organisent eux-mêmes et dirigent eux-mêmes leurs grèves. Et ce n’est pas contradictoire avec le fait que nos camarades d’entreprise, militants ou responsables syndicaux, se bagarrent contre l’attitude timorée des confédérations, en discutent et prennent des initiatives en tant que militants de la lutte de classe… »

Conclusion : Lutte Ouvrière va faire de… la politique, c’est-à-dire se mobiliser pour les élections bourgeoises en plein mouvement social et insurrectionnel de masse qu’elle affirme ne pas intégrer sous prétexte qu’il ne serait pas pur et contiendrait aussi des patrons ou qu’une partie des travailleurs n’y adhère pas encore !!!

Tout en affirmant que l’essentiel serait que les gros bataillons de la classe ouvrière entrent en lutte, ils ne les y appellent absolument pas en restant eux-mêmes en dehors du combat !!!

On remarquera que, si ces opportunistes se prémunissent d’un développement du mouvement dans les entreprises en disant tout et son contraire, jamais, au grand jamais, la perspective révolutionnaire de classe, celle consistant à former des comités de travailleurs n’est même évoquée par l’organisation Lutte Ouvrière !!!
Drôles de révolutionnaires qui se placent en dehors de la révolution sociale dès ses premiers balbutiements !!!

La suite

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Le débat avec Lutte ouvrière sur les gilets jaunes

Messages

  • Jaunes plutôt que gilets jaunes !!!

    Lutte Ouvrière : « Voilà pourquoi nous ne sommes pas des gilets jaunes. » !!!!

  • je ne vois pas ce qu’il y a de contradictoire dans cette prise de position politique qui pèse tous les éléments d’un mouvement que tout le reconnaît comme composite.

  • Aucun contradiction dans le fait qu’un courant qui se dit révolutionnaire prolétarien reconnaisse qu’il existe en France une fraction du prolétariat qui est en train d’agir par lui-même en développant sa conscience et son intervention de manière radicale et que ce courant se tienne complètement à l’extérieur du mouvement, en se contentant de demander à ses militants de discuter avec les gilets jaunes mais en affirmant ne pas souhaiter que leur organisation influence le mouvement, ne pas souhaiter que la classe ouvrière dirige le mouvement.

    Et puis, il y a une autre contradiction puisque LO affirme que ce qui manque, c’est que la classe ouvrière des grandes entreprises ne participe pas en masse au mouvement mais seulement par quelques individus et en même temps affirmer qu’elle n’y appelle nullement, sous le prétexte que les travailleurs sauront bien tout seuls s’ils souhaitent le faire et quand ils souhaiteront le faire.

    En somme, c’est à se demander à quoi peut bien servir une telle organisation dite révolutionnaire, à part distribuer des bons et des mauvais points à droite et à gauche e à jouer les moralistes de la révolution.

  • d’accord, il y a contradiction, mais qu’aurait dû faire LO face à un mouvement qui ne veut pas être manipulé par des organisations politiques et syndicales ?

  • LO prétend que son rôle essentiel réside dans ce qu’elle fait et dit dans les grandes entreprises. Eh bien, elle dit à ses militants : nous ne sommes pas des gilets jaunes et non pas nous sommes les militants gilets jaunes au sein de l’entreprise, nous tentons de les structurer sur place, de construire des comités de gilets jaunes de l’entreprise et nous militons pour que cette conscience prolétarienne qui se développe gagne les entreprises.

    Non ! LO attache beaucoup plus d’importance à son rôle dans les syndicats bureaucratiques et les élections bourgeoises pour agir ainsi !!!

    Quand il s’agit de ces deux domaines privilégiés de cette organisation prétendument révolutionnaires, là LO n’écrit pas "nous ne sommes pas"....

    • oui entièrement d’accord avec robert, car même si l’article de la LDC parait un peu critique pour 1 fois des directions syndicales, c’est pour mieux se démarquer des prolos racistes (l’auteur posent la question) , petits bourgeois (là il l’affirme), bref tous ces gens qui ne veulent pas quoi ? se battre ? contre l’Etat ? leur patron quand ils en ont un ? Foutaise de Lutte ouvrière qui sait très bien que les travailleurs n’ont jamais attendu ni les révolutionnaires ni les syndicalistes pour mener la lutte de classe au quotidien. PAr contre , s’organiser contre les syndicats avec des comités de grèves élu démocratiques , oui il fut un temps ou les courants trotskyste anarchiste, moreniste, gauche communiste , le défendaient. Et voilà ce que ces organisations dites révolutionnaires ont fini par oublier : leur propre passé !

  • citation de LO dans la LDC : "Notre conviction de marxistes est qu’il ne peut pas y avoir d’issue positive pour le monde du travail si la classe ouvrière n’intervient pas sur la base de ses intérêts de classe et surtout sur la base de ses perspectives de classe. Le prolétariat organisé dans les grandes entreprises est le seul à même de porter le combat contre la bourgeoisie et l’ordre capitaliste, à porter les perspectives révolutionnaires pour toute la société. Le paradoxe, c’est que les travailleurs qui peuvent le plus se battre sont, en ce moment, ceux qui le veulent le moins. Mais les choses ne sont pas figées. Quand cela commence à bouger, bien des perspectives s’ouvrent non seulement pour ceux qui sont dans l’action mais aussi pour ceux qui regardent. Alors il nous faut tout à la fois nous adresser aux travailleurs des entreprises où nous militons et à ceux qui participent au mouvement des gilets jaunes."
    "Ceux qui le peuvent le plus , le veulent le moins " ah oui et pourquoi ? d’après LO ? Nous serions bien curieux de le savoir.. pourquoi la classe ouvrière s’organise partout sauf là ou les centrales syndicales dominent le mouvement ouvrier et nous envoient dans le mur depuis des lustres ?
    La réponse est évidemment que ces vieilles organisations sont comme le capitalisme, usées et incapables d’inspirer la moindre lutte offensive à nous travailleurs. Nous ne voulons même plus rien leur demander ou exiger de ces fossiles.
    Par contre , nous gilets jaunes devons importer nos propres comités de lutte à l’intérieur des multinationales et des entreprises en général, pour devenir des comités de grèves permanent. A nous de les décider et de les organiser , travailleurs non syndiqués et syndiqués en élisant nos propres délégués sans attendre aucune élection patronale ou étatique sous aucune loi bourgeoise. Vive l’auto organisation des gilets jaunes dans toutes les entreprises , vive les piquets de travailleurs et leurs comités, vive l’extension des luttes internationales en dehors des syndicats. Vive les ouvres boites vives les sans manches !

  • Lutte Ouvrière écrit : "Autrement dit, nous n’appelons pas, comme le NPA, à «  fédérer les colères  », nous visons à les séparer."

    ET COMME DIT LE PROVERBE : DIVISER POUR MIEUX REGNER . Au mieux, LO confond dictature du prolétariat sur la bourgeoisie avec dictature du prolétariat sur la petite bourgeoisie , ce qui est très grave .
    Au pire LO fait sciemment la politique stalinienne et réformiste de braquer les ouvriers contre la petite bourgeoisie.
    Etant donné que LO est une organisation qui sait ce qu’elle écrit ...la deuxième option est LO tente de prendre la place du PCF et copie sa politique des années 30.

  • Nathalie Arthaud, invitée de la Midinale :

    « Je ne dirais pas que le mouvement des gilets jaunes est un nouveau mouvement ouvrier. »

    « Le mouvement des gilets jaunes est essentiellement constitué de travailleurs, au chômage, en activité, temps partiel, travailleurs à la retraite… mais ses revendications ne sont pas que prolétariennes. »

    « Il y a aussi des revendications de petits artisans, de petits patrons. »

    « Le centre de gravité du mouvement des gilets jaunes n’est pas sur le terrain du combat de la classe ouvrière. »

    « Se limiter à des revendications aussi vagues que ”à bas les impôts”, ça nous amènera dans une impasse. »

    Au lycée Le Corbusier, plusieurs enseignants, parmi lesquels l’ex-candidate à la présidentielle Nathalie Arthaud (LO), se sont mis en grève : "les événements de Mantes-la-Jolie nous ont encouragés à dire notre opposition à cette répression qui monte en banlieue". Le mouvement des gilets jaunes ne l’avait pas encouragée ?!!!

  • Se tenir sur ses gares, se méfier, refuser d’en être, refuser de participer, refuser de proposer une politique, voilà ce qu’une bonne partie de l’extrême gauche a fait et ce qu’elle pouvait faire de pire. On le sait désormais : il suffira qu’il y ait quelques participants petits bourgeois, ou nationalistes ou encore d’extrême droite pour qu’ils en prennent prétexte de ne pas participer à la révolution sociale !!! Curieux révolutionnaires qui récusent la révolution quand elle est là !!!

  • Vous pouvez croire que Lutte ouvrière est dans le mouvement des gilets jaunes, puisqu’il est dans la rue ou dans les réunions, mais vous remarquerez que :

    1°) les militants LO se refusent à porter le gilet jaune

    2°) les militants LO se refusent à diffuser les tracts gilets jaunes

    3°) les militants LO se refusent à porter des banderoles gilets jaunes

    4°) les militants d’entreprise de LO se refusent à appeler les travailleurs à constituer des comités gilets jaunes

    5°) les militants LO discutent avec les gilets jaunes sans défendre leur point de vue sur les perspectives du mouvement et se contentent de faire connaissance pour se mettre en position ensuite d’y recruter pour leur organisation

    6°) les militants LO ne se démarquent pas clairement des bureaucraties syndicales qui continuent à calomnier notre mouvement

    7°) Lorsqu’ils débattent avec des gilets jaunes, ils ne disent pas clairement qu’ils n’en sont pas alors que c’est marqué sur leurs écrits. Et, si on le leur fait remarquer, ils mentent en affirmant qu’ils n’ont jamais écrit ça !!!

  • Dans sa campagne des européennes, Arthaud a déclaré dans un meeting à Dijon : "Je ne suis pas gilet jaune, je suis communiste révolutionnaire", acclamée par l’assistance !!!

    Faux radicalisme ! Comme si elle déclarait : "Je ne suis pas gréviste, je suis communiste révolutionnaire".

    Aucune étape de la lutte ne doit être opposée à la prétendue "lutte finale" !

    Mais la même se garde de déclarer : "Je ne suis pas pro-Martinez, je suis communiste révolutionnaire".

    Sa propagande appelle aux journées d’inactions de la CGT, soutient Martinez. Il suffit d’écouter le second porte-parole de Lutte Ouvrière, Mercier, bureaucrate CGT !

    D’ailleurs les éditos de LO pour les européennes ne mentionnent même plus le mot "gilets jaunes" !!!

  • L’éditorial de LO du 8 avril proclame : « Pour préserver nos conditions d’existence, il faut augmenter les salaires, les pensions et les allocations, et les indexer sur les prix. Contre le chômage, il faut interdire les licenciements et créer des emplois, en répartissant le travail entre tous, sans perte de salaire. ... Il faudra de puissantes luttes collectives du monde du travail pour inverser le rapport de force et imposer les exigences du camp des travailleurs. Mais dans ces élections, nous pourrons au moins l’affirmer en votant pour la liste Lutte ouvrière conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier. »

    Ces appels lancés par des partis à la botte des appareils syndicaux pour mobiliser les travailleurs sont pétris de mauvaise foi. D’abord, ils laissent de côté les questions internationales auxquelles est confronté le prolétariat. Il y a non seulement les dangers de guerre en Iran ou ceux liés à la militarisation de l’UE, mais aussi l’explosion de luttes ouvrières à travers le monde—enseignants américains, plantations de thé sri-lankaises, fonctionnaires portugais ou enseignants polonais—avec lesquelles il faut construire une unité en lutte, dépassant le cadre national étriqué des syndicats.

    Et quand une puissante lutte collective des travailleurs et de couches opprimées des classes moyennes s’est développée en France contre Macron – les « gilets jaunes » – LO, le NPA et les appareils syndicaux y ont été hostiles. Le NPA a traité les « gilets jaunes » de « foire poujadiste » et même d’ « ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier. » En même temps, les appareils syndicaux où LO et le NPA ont leurs troupes cassaient des grèves de routiers et de dockers appelées par solidarité avec les « gilets jaunes ».

    Quant à Mercier, c’est le syndicaliste qui a dirigé en 2013 la fermeture de PSA-Aulnay, en organisant une petite grève symbolique de la CGT dans l’usine sans mobiliser plus largement les autres lieux de travail contre la fermeture d’Aulnay. Isolée et abandonnée des ouvriers qui n’avaient aucune confiance en elle, cette grève a rapidement abouti à rien.

    Et pendant la campagne européenne, la féministe et prof de gestion Arthaud ne n’est pas privée du plaisir de prendre les « gilets jaunes » de haut pour les attaquer. Le 9 mai, à un meeting à Dijon, elle a dit : « Je ne serai jamais ‘gilet jaune’, je suis communiste révolutionnaire. Je veux renverser la bourgeoisie, et ça va bien au delà des revendications des ‘gilets jaunes’. Les ‘gilets jaunes’ sont en train de se faire avoir par des mesurettes, par une baisse d’impôts. Nous, on est allé discuter avec des ‘gilets jaunes’. On leur a dit que si c’est pour dire ‘Macron démission’, ça ne sert à rien. »

    La déclaration d’Arthaud que c’est une « communiste révolutionnaire » qui se tient sur la gauche des « gilets jaunes », et qui veut renverser la bourgeoisie, n’est qu’une fraude politique. LO est un outil politique de sections des appareils syndicaux et de forces politiques proches du PS inspirées par le mouvement étudiant d’après 1968. Leurs dirigeants sont très conscients du fait qu’ils sont achetés par la bourgeoisie et hostile envers toute lutte indépendante, comme celle des « gilets jaunes ».

  • La fête de Lutte ouvrière a été une nouvelle occasion pour cette organisation de dénigrer et de mépriser le mouvement des Gilets jaunes, parlant de lui au passé, réaffirmant que LO n’en faisait pas partie « parce que nous sommes communistes révolutionnaires », comme si l’être empêchait de participer à des luttes, qui plus est à des luttes sociales et politiques, débordant les appareils bureaucratiques !!!

  • « Le léninisme ne saurait se concevoir sans envergure théorique, sans une analyse critique des bases matérielles du processus politique. Il faut sans cesse aiguiser et appliquer l’arme de l’investigation marxiste. C’est en cela précisément que consiste la tradition, et non dans la substitution d’une référence formelle ou d’une citation fortuite à l’analyse. Le léninisme ne saurait se concilier avec la superficialité idéologique et la négligence théorique. »

    Léon Trotsky, Cours nouveau

  • Pourquoi l’organisation Lutte ouvrière mise sur l’aile gauche des militants ouvriers réformistes et pas sur le prolétariat révolutionnaire ? C’est un manque de confiance dans la révolution sociale ?

  • Pourquoi Lutte Ouvrière se dit « trotskiste » ?

    Sa réponse est là

    On pourrait s’attendre qu’elle trouve dans le trotskisme la boussole pour renverser le capitalisme et mettre en place le pouvoir des conseils ouvriers afin de supprimer définitivement l’Etat capitaliste et impérialiste et en finir avec la propriété privée des moyens de production. On pourrait s’attendre à une explication du fait que seules les idées de Trotsky (révolution permanente, développement inégal et combiné, pouvoir des conseils, extension internationale de la révolution, programme de transition, etc.) sont une telle boussole et un guide pour l’action.

    Mais ce n’est pas tout à fait cela : vous verrez vous-mêmes en le lisant.

    Le but affiché est « rester fidèles aux idées communistes ». La fidélité, c’est joli mais ce n’est pas nécessairement révolutionnaire…

    Le seul paragraphe qui pourrait s’y rattacher est bien maigre :

    « Aujourd’hui où le monde capitaliste s’enfonce à nouveau dans la crise, l’ensemble de ce capital politique transmis par Léon Trotsky et bien des objectifs de combat proposés aux travailleurs en lutte dans le Programme de Transition sont pleinement d’actualité. »

    Pas l’ombre d’une critique de la démocratie bourgeoise et de ses institutions, des syndicats notamment.

    Aucun éloge de l’auto-organisation et des soviets.

    Pas même l’idée de la perspective de la dictature du prolétariat !!!

    Pas étonnants qu’ils affichent : nous ne sommes pas des Gilets jaunes !!!

  • Pour Lénine, la lutte des classes sous pouvoir capitaliste, c’est seulement les grèves, c’est seulement la lutte économique revendicative ? nous demande un lecteur...

    Lénine :

    « Lorsque les grèves se propagent largement parmi les ouvriers, certains d’entre eux (et quelques socialistes) en viennent à s’imaginer que la classe ouvrière peut se borner à faire grève, à organiser des caisses et des associations pour les grèves, et que ces dernières à elles seules suffisent à la classe ouvrière pour arracher une amélioration sérieuse de sa situation, voire son émancipation. Voyant la force que représentent l’union des ouvriers et leurs grèves, même de faible envergure, certains pensent qu’il suffirait aux ouvriers d’organiser une grève générale s’étendant à l’ensemble du pays pour obtenir des capitalistes et du gouvernement tout ce qu’ils désirent. Cette opinion a été également celle d’ouvriers d’autres pays, lorsque le mouvement ouvrier n’en était qu’à ses débuts et manquait tout à fait d’expérience. Mais cette opinion est fausse. Les grèves sont un des moyens de lutte de la classe ouvrière pour son affranchissement mais non le seul ; et si les ouvriers ne portent pas leur attention sur les autres moyens de lutte, ils ralentiront par là la croissance et les progrès de la classe ouvrière. En effet, pour assurer le succès des grèves, il faut des caisses afin de faire vivre les ouvriers pendant la durée du mouvement. Ces caisses, les ouvriers en organisent dans tous les pays (généralement dans le cadre d’une industrie donnée, d’une profession ou d’un atelier) ; mais chez nous, en Russie, la chose est extrêmement difficile car la police les traque, confisque l’argent et emprisonne les ouvriers. Il va de soi que les ouvriers savent aussi déjouer la police, que la création de ces caisses est utile et nous n’entendons pas la déconseiller aux ouvriers. Mais on ne peut espérer que ces caisses ouvrières, interdites par la loi, puissent attirer beaucoup de membres ; or, avec un nombre restreint d’adhérents, elles ne seront pas d’une très grande utilité. Ensuite, même dans les pays où les associations ouvrières existent librement et disposent de fonds très importants, même dans ces pays la classe ouvrière ne saurait se borner à lutter uniquement par des grèves. Il suffit d’un arrêt des affaires dans l’industrie (d’une crise comme celle qui se dessine actuellement en Russie) pour que les patrons des fabriques provoquent eux-mêmes des grèves, parce qu’ils ont parfois intérêt à faire cesser momentanément le travail, à ruiner les caisses ouvrières. Aussi les ouvriers ne peuvent-ils se borner exclusivement aux grèves et aux formes d’organisation qu’elles impliquent. En deuxième lieu, les grèves n’aboutissent que là où les ouvriers sont déjà assez conscients, où ils savent choisir le moment propice, formuler leurs revendications, où ils sont en liaison avec les socialistes pour se procurer ainsi des tracts et des brochures. Or ces ouvriers sont encore peu nombreux en Russie et il est indispensable de tout faire pour en augmenter le nombre, pour initier la masse des ouvriers à la cause ouvrière, pour les initier au socialisme et à la lutte ouvrière. Cette tâche doit être assumée en commun par les socialistes et les ouvriers conscients, qui forment à cet effet un parti ouvrier socialiste. En troisième lieu, les grèves montrent aux ouvriers, nous l’avons vu, que le gouvernement est leur ennemi, qu’il faut lutter contre lui. Et, dans tous les pays, les grèves ont en effet appris progressivement à la classe ouvrière à lutter contre les gouvernements pour les droits des ouvriers et du peuple tout entier. Ainsi que nous venons de le dire, seul un parti ouvrier socialiste peut mener cette lutte, en diffusant parmi les ouvriers des notions justes sur le gouvernement et sur la cause ouvrière. Nous parlerons plus spécialement une autre fois de la façon dont les grèves sont menées chez nous, en Russie, et de l’usage que doivent en faire les ouvriers conscients. Pour le moment, il nous faut souligner que les grèves, comme on l’a dit ci-dessus, sont "l’école de guerre" et non la guerre elle-même, qu’elles sont seulement un des moyens de la lutte, une des formes du mouvement ouvrier. Des grèves isolées les ouvriers peuvent et doivent passer et passent effectivement dans tous les pays à la lutte de la classe ouvrière tout entière pour l’émancipation de tous les travailleurs. Lorsque tous les ouvriers conscients deviennent des socialistes, c’est-à-dire aspirent à cette émancipation, lorsqu’ils s’unissent à travers tout le pays pour propager le socialisme parmi les ouvriers, pour enseigner aux ouvriers tous les procédés de lutte contre leurs ennemis, lorsqu’ils forment un parti ouvrier socialiste luttant pour libérer tout le peuple du joug du gouvernement et pour libérer tous les travailleurs du joug du capital, alors seulement la classe ouvrière adhère sans réserve au grand mouvement des ouvriers de tous les pays, qui rassemble tous les ouvriers et arbore le drapeau rouge avec ces mots : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" »

    https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1899/00/greves99.htm

  • .
    L’extrême gauche officielle qui prétend se nettoyer de son opportunisme par son sectarisme, si elle l’avait vécue, se serait même détournée de la Commune de Paris !

  • .
    Il faut bien comprendre qu’en se disant « gilets rouges et pas gilets jaunes », Lutte ouvrière ne disait pas qu’elle était plus communiste révolutionnaire que les gilets jaunes mais ne faisait qu’être suiviste envers l’appareil bureaucratique de la CGT qui défendait exactement la même position

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