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Les travailleurs doivent-ils craindre de perdre leur « pureté de classe » en participant au mouvement des gilets jaunes ?

lundi 26 novembre 2018

Les travailleurs doivent-ils craindre de perdre leur « pureté de classe » en participant au mouvement des gilets jaunes ?

F. Kletz écrit :

Quand on entend à la radio (vendredi 23) que le problème des classes dirigeantes est de savoir comment les syndicats pourraient chevaucher le mouvement des gilets jaunes, ça donne une franche sympathie pour ce mouvement qui dérange tant...

Interclassisme, un danger ? il n’empêche que ce mouvement gêne bien plus que les journées d’inaction ou les magouilles syndicales (ce n’est qu’un euphémisme).

Que les radios d’état se posent ce genre de problème indique selon moi que pointer l’interclassisme du mouvement au lieu de voir ce qui s’ouvre avec une telle mobilisation, montre une volonté... d’inaction et d’incapacité à penser la société en mouvement.

La première de nos tâches serait de donner des perspectives pour le mouvement des gilets jaunes. De proposer des perspectives prolétaires et communistes à ce mouvement, des perspectives de classe, certainement, mais pas de le souhaiter pur. C’est confondre le rôle d’un parti et des organisations autonomes que de refuser l’interclassisme.

L’interclassisme est là ? A nous de proposer des orientations pour faire s’étoffer ce mouvement et entrainer la classe ouvrière à en prendre la tête non pas sur ses intérêts propres, mais sur les perspectives historiques que seul le prolétariat pourra réaliser.

Robert Paris lui répond :

Un gouffre sépare la capacité révolutionnaire potentielle des travailleurs, leur inventivité organisationnelle, sociale et politique, de la politique poltronne des appareils syndicaux et de leurs alliés politiques d’un côté, des puristes qui ne veulent pas salir leur pureté de classe de l’autre.

Tout d’abord, il importe de rappeler que le mouvement des gilets jaunes n’est nullement un mouvement de la petite bourgeoisie auquel la classe ouvrière devrait ou pas se rallier : les travailleurs y sont nombreux et y ont participé dès le début. Présenter ce mouvement comme initié par des « professions libérales » est parfaitement mensonger. Les chauffeurs qui en ont eu marre d’être rançonnés par des taxes sur l’essence sont aussi bien des routiers que des salariés et ce n’est pas les patrons routiers ni les patrons des salariés qui sont « gilets jaunes » ! Ce n’est pas un mouvement de petits patrons !

D’autre part, il faut être aveugle pour ne pas voir que nombre de salariés précaires ne sont devenus « autoentrepreneurs » que pour ne pas rester au chômage et crever de misère, nombre de retraités ont continué à travailler et sont devenus vendeurs de marchés que pour se nourrir et se loger… Parmi les prétendues professions libérales, il y a de plus en plus de prolétaires. Ceux qui choisissent comme politique de diviser les forces du Travail devraient penser aux petits pêcheurs, aux petits paysans qui n’exploitent personne, aux petits commerçants pauvres, à tous les « indépendants » qui se contentent d’utiliser leur véhicule, leur vélo même, pour transporter des gens ou des colis, etc. Le monde du travail ne colle pas avec les classifications sociologiques.

Et en politique non plus, les prétendues barrières hermétiques entre les prolétaires et les petits bourgeois ne sont pas du tout des critères pour tous ceux qui veulent que la classe ouvrière joue un rôle central dans la lutte contre le grand capital.

Tous les exemples historiques sont clairs : il n’y a jamais eu de « pureté de classe » dans les révolutions prolétariennes ! Qui peut ignorer la participation directe de la petite bourgeoisie aux côtés du prolétariat dans les révolutions en France en 1848, en 1871, dans le pouvoir de la Commune de Paris, dans les révolutions de 1905 et 1917 (février et octobre) en Russie, dans la révolution espagnole, pour ne citer que celles-là !

Bien entendu, si ce discours, qui est actuellement tenu par certains anarchistes, certains gauches communistes, certains syndicalistes, certains anti-racistes et anti-fascistes, voulait dire que, dans les entreprises et les quartiers, les travailleurs doivent eux-mêmes mettre en place des comités de mobilisation au sein du mouvement, pas de problème !

Mais se tenir à l’écart et pousser les travailleurs à s’en désolidariser sous prétexte qu’il y a des petits bourgeois, ou même qu’il y a dedans des racistes ou des fascistes, c’est carrément catastrophique ! N’y avait-il aucun raciste dans les révolutions prolétariennes du passé ?!!! Suffit-il qu’un raciste ou qu’un fasciste participe à une grève ou une manifestation pour que nous refusions d’y participer ?!!!

A ce rythme là, personne ne risque de participer demain ni à une manifestation, ni à un piquet, ni à un rassemblement et encore moins à une révolution !!!!

La révolution prolétarienne n’a rien de pure socialement !!! Ceux qui l’ignorent n’ont jamais rien lu sur les révolutions !

Au lieu de pureté, ce dont le prolétariat a urgemment besoin c’est d’organisation, c’est de comités dans les quartiers et les entreprises !!! Les soviets qui étaient à leur naissance des organisations de quartier (et pas d’entreprises) mêlaient ouvriers et petits bourgeois !

Ce dont la classe ouvrière a besoin, c’est aussi d’objectifs de classe, qui ne soient pas des objectifs réformistes, qui ne craignent pas de s’attaquer au sacrosaint Etat bourgeois et à la sacrosainte propriété privée des capitaux et des moyens de production. C’est en défendant son programme de classe au sein du mouvement social que le prolétariat peut y jouer un rôle dirigeant.

Mais certainement pas en rejetant en bloc tous les « petits bourgeois » et en les poussant ainsi dans les bras de la grande bourgeoisie et des fascistes !!!

On ne lutte pas contre les risques fasciste ni en hurlant au fascisme, ni en disant qu’on n’y croit pas, mais en unissant les travailleurs et les petits bourgeois frappés par la bourgeoisie et les menant au combat direct contre le grand capital !

Les puristes ne sont que des moralistes et, comme tels, n’offrent aucune perspective dans aucune situation réelle de crise de la domination de la bourgeoisie. Dans ce type de crise, une fraction de la petite bourgeoisie peut parfaitement être assez en colère pour ne pas craindre la révolution sociale, pour ne pas craindre de s’unir au prolétariat.

C’est ce type de situations que le monde commence à vivre depuis l’effondrement du système de 2007-2008. On l’a bien vue en Egypte, en Tunisie, en Syrie et ailleurs : travailleurs, jeunes et petits bourgeois étaient ensemble dans les mobilisations. Et, s’ils ont perdu, c’est parce que les syndicats ont proposé aux travailleurs de séparer leurs grèves du reste du mouvement, de préserver leur prétendue pureté.

Cette pureté là, c’est purement et simplement du corporatisme, du réformisme et de la capitulation devant la situation révolutionnaire !

Ce qui est révolutionnaire, c’est le prolétariat se portant à la tête de toutes les couches exploitées, opprimées, révoltées et les menant à renverser le pouvoir capitaliste ! Tout le reste, c’est du discours moralisateur et creux et pas une perspective prolétarienne de classe !!!

Le sectarisme et le moralisme, agissant au nom de la pureté, ont toujours involontairement servi le réformisme et l’opportunisme et réciproquement et toujours aux dépens de la révolution sociale du prolétariat.

Lénine en 1916 :

« Quiconque attend une révolution sociale "pure" ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution. »

Relire aussi Karl Marx

Karl Marx y revendique l’autonomie du prolétariat mais pas dans la non participation sous prétexte de pureté !!!!

Qui sont ces puristes qui dénoncent le mouvement gilets jaunes comme interclassiste ?

GIGC (Guerre et Révolution)

PCI (Le Prolétaire)

CCI (Révolution Internationale)

C’est le courant « gauche communiste » sectaire mais il y a aussi des syndicats, des associations antiracistes, antifascistes, antimachistes, des groupes de gauche et d’extrême gauche, certains anarchistes…

Messages

  • Léon Trotsky

    Bourgeoisie, petite bourgeoisie et prolétariat

    Toute analyse sérieuse de la situation politique doit partir des rapports existant entre les trois classes : la bourgeoisie, la petite bourgeoisie (y compris la paysannerie) et le prolétariat.
    La grande bourgeoisie, puissante du point de vue économique, ne représente, prise en elle-même, qu’une infime minorité. Pour asseoir sa domination, elle doit entretenir des relations bien définies avec la petite bourgeoisie et, par l’intermédiaire de cette dernière, avec le prolétariat.
    Pour comprendre la dialectique de ces relations, il faut distinguer trois étapes historiques : l’aube du développement capitaliste, lorsque la bourgeoisie pour remplir sa mission, avait besoin de méthodes révolutionnaires ; l’épanouissement et la maturité du régime capitaliste, lorsque la bourgeoisie donna à sa domination des formes ordonnées, pacifiques, conservatrices et. démocratiques ; enfin le déclin du capitalisme, lorsque la bourgeoisie est forcée, pour défendre son droit à l’exploitation, de recourir à la guerre civile contre le prolétariat.
    Les programmes politiques caractéristiques de ces trois étapes : le jacobinisme, la démocratie réformiste (y compris la social-démocratie) et le fascisme sont dans leur essence, les programmes des courants petits-bourgeois. Cette circonstance à elle seule montre quelle importance énorme, plus exactement décisive, revêt l’autodétermination politique des couches petites bourgeoises pour le destin de la société bourgeoise dans son ensemble !
    Toutefois, les relations entre la bourgeoisie et sa base sociale principale ne sont nullement fondées sur une confiance réciproque et une collaboration pacifique. Dans sa masse, la petite bourgeoisie est une classe exploitée et humiliée. Elle envie la grande bourgeoisie et souvent la déteste. Par ailleurs, la bourgeoisie, tout en ayant recours au soutien de la petite bourgeoisie, ne lui fait pas confiance, car elle craint toujours, à juste titre, que cette dernière ne soit portée à franchir les limites qui lui ont été départies.
    En nettoyant et en frayant la voie au développement de la bourgeoisie, les jacobins entraient à chaque instant en conflit aigu avec la bourgeoisie. Ils la servaient, tout en lui livrant une lutte impitoyable. Après avoir rempli leur mission historique limitée les jacobins tombèrent, car la domination du capital était prédéterminée.
    Par toute une série d’étapes, la bourgeoisie affermit son pouvoir sous la forme de la démocratie parlementaire. Là encore, ni de manière pacifique, ni de bon gré. La bourgeoisie craignait mortellement le droit au suffrage universel. Finalement, en combinant les mesures de répression et les concessions, le fouet des privations et les réformes, elle se soumit, dans le cadre de la démocratie formelle, non seulement l’ancienne petite bourgeoisie, mais aussi dans une large mesure le prolétariat par l’intermédiaire de la nouvelle petite bourgeoisie - la bureaucratie ouvrière. En août 1914, la bourgeoisie impérialiste réussit, par le biais de la démocratie parlementaire, à mener à l’abattoir des dizaines de millions d’ouvriers et de paysans.
    C’est la guerre qui marque nettement le début du déclin du capitalisme et, surtout, de la forme démocratique de sa domination. Il n’est désormais plus question de nouvelles réformes ni d’aumônes, mais plutôt de rogner et de revenir sur ce qui avait été déjà accordé. La domination politique de la bourgeoisie entre ainsi en contradiction non seulement avec les organes de la démocratie prolétarienne (syndicats et partis politiques), mais aussi avec la démocratie parlementaire dans le cadre de laquelle se sont constituées les organisations ouvrières. D’où la croisade contre le marxisme d’une part, contre le parlementarisme démocratique d’autre part.
    Dans le passé, les sommets dirigeants de la bourgeoisie libérale se sont avérés incapables de venir à bout avec leurs seules forces, de la monarchie, des féodaux et de l’Eglise ; de même les magnats du capital financier ne peuvent venir à bout du prolétariat avec leurs seules forces. L’aide de la petite bourgeoisie leur est indispensable. Pour cela, il faut l’alerter, la mobiliser, la remettre sur pieds et l’armer. Mais cette période présente des dangers. Tout en l’utilisant, la bourgeoisie a peur du fascisme. En mai 1926, Pilsudsky fut obligé de sauver la société bourgeoise par un coup d’Etat dirigé contre les partis traditionnels de la bourgeoisie polonaise. L’affaire alla si loin que le dirigeant officiel du Parti communiste polonais, Varsky, qui était passé des positions de Rosa Luxembourg sur les positions de Staline et non sur celles de Lénine, prit le coup d’Etat de Pilsudsky pour le chemin menant à la " dictature révolutionnaire démocratique " et appela les ouvriers à soutenir Pilsudsky.
    Lors de la séance de la commission polonaise du Comité exécutif de l’Internationale communiste, l’auteur de ces lignes déclarait à propos des événements en Pologne :
    " Globalement, le coup d’Etat de Pilsudsky apparaît comme un moyen petit-bourgeois, " plébéien ", de résoudre les tâches urgentes de la société bourgeoise sur le point de s’écrouler. Ce qui le rapproche nettement du fascisme italien.
    " Ces deux courants ont indiscutablement des traits communs : leurs troupes de choc se recrutent avant tout au sein de la petite bourgeoisie : Pilsudsky comme Mussolini a agi en employant des moyens extra-parlementaires, ouvertement violents, et les méthodes de la guerre civile ; tous deux cherchaient non à renverser la société bourgeoise, mais au contraire à la sauver. Si, dans un premier temps, ils ont remis en selle les masses petites-bourgeoises, ils se sont unis à la grande bourgeoisie après leur arrivée au pouvoir. A ce propos, une généralisation historique s’impose involontairement à l’esprit, pour laquelle il faut se rappeler la définition donnée par Marx du jacobinisme, comme un moyen plébéien de venir à bout des ennemis féodaux de la bourgeoisie... C’était à l’époque de l’essor de la bourgeoisie. Il faut dire maintenant qu’à l’époque du déclin de la bourgeoisie, cette dernière a de nouveau besoin de procédés " plébéiens ", pour résoudre ses tâches, non plus progressistes mais totalement réactionnaires. Et, en ce sens, le fascisme est une caricature du jacobinisme...
    " La bourgeoisie décadente n’est pas capable de se maintenir au pouvoir par les méthodes et les moyens de l’Etat parlementaire qu’elle a construit ; le fascisme en tant qu’instrument d’autodéfense lui est nécessaire, au moins dans les moments les plus critiques. Mais la bourgeoisie n’aime pas cette façon " plébéienne " de résoudre ses problèmes. Elle manifeste une très grande hostilité à l’égard du jacobinisme qui fraya dans le sang le chemin du développement de la société bourgeoise. Les fascistes sont infiniment plus proches de la bourgeoisie décadente, que les jacobins de la bourgeoisie montante. Mais la bourgeoisie bien établie n’aime pas la manière fasciste de résoudre ses problèmes, car les secousses, même dans les intérêts de la société bourgeoise, ne sont pas sans risques pour elle. D’où l’antagonisme entre le fascisme et les partis traditionnels de la bourgeoisie...
    " La grande bourgeoisie n’apprécie pas les méthodes fascistes, de même qu’un homme qui a mal à la mâchoire, n’aime pas qu’on lui arrache des dents. Les cercles respectables de la société bourgeoise regardaient avec haine les exercices du dentiste Pilsudsky, mais finalement ils se sont soumis à l’inévitable, certes avec des menaces, des marchandages et des trafics. Et voilà que l’idole d’hier de la petite bourgeoisie se transforme en gendarme du capital. "
    A cette tentative de définir la place historique du fascisme, comme relève politique de la social-démocratie, la direction officielle opposa la théorie du social-fascisme. Dans les premiers temps, elle pouvait apparaître comme une stupidité, certes prétentieuse et tapageuse mais inoffensive. Les événements qui ont suivi ont montré quelle influence désastreuse la théorie stalinienne a exercée sur le développement de l’Internationale communiste.

    Faut-il conclure des rôles historiques du jacobinisme, de la démocratie et du fascisme, que la petite bourgeoisie est condamnée à rester jusqu’à la fin de ses jours un instrument entre les mains du capital ? S’il en était ainsi, la dictature du prolétariat serait impossible dans une série de pays où la petite bourgeoisie constitue la majorité de la nation, et rendue extrêmement difficile dans d’autres pays où la petite bourgeoisie constitue une minorité respectable. Heureusement, il n’en est pas ainsi. L’expérience de la Commune de Paris, au moins dans les limites d’une ville, puis l’expérience de la Révolution d’octobre, à une échelle infiniment plus grande dans le temps et dans l’espace, ont prouvé que l’alliance de la petite et de la grande bourgeoisie n’est pas éternelle. Si la petite bourgeoisie est incapable de mener une politique indépendante (et c’est en particulier pour cette raison qu’une " dictature démocratique " petite-bourgeoisie est irréalisable), il ne lui reste qu’à choisir entre le prolétariat et la bourgeoisie.
    A l’époque de la montée, de la croissance et de l’épanouissement du capitalisme, la petite bourgeoisie, malgré de violentes explosions de mécontentement, restait avec une relative docilité dans l’attelage capitaliste. C’était d’ailleurs la seule chose qu’elle avait à faire. Mais dans les conditions du capitalisme pourrissant, dans une situation économique sans issue, la petite bourgeoisie aspire, tente et essaie de s’arracher à la tutelle des anciens maîtres et dirigeants de la société. Elle est tout à fait susceptible de lier son sort à celui du prolétariat. Pour cela, une seule chose est nécessaire : il faut que la petite bourgeoisie soit persuadée de la capacité du prolétariat à engager la société sur une voie nouvelle. Le prolétariat ne peut lui inspirer une telle confiance que par sa force, son assurance dans l’action, une offensive hardie contre l’ennemi et le succès de sa politique révolutionnaire.
    Mais, malheur si le parti révolutionnaire ne se montre pas à la hauteur de la situation ! La lutte quotidienne du prolétariat accentue l’instabilité de la société bourgeoise. Les grèves et les troubles politiques détériorent la situation économique du pays. La petite bourgeoisie pourrait se résigner provisoirement à des privations croissantes, si son expérience lui prouvait que le prolétariat est capable de l’arracher à sa situation présente, pour la mener sur une voie nouvelle. Mais si le parti révolutionnaire, malgré la constante aggravation de la lutte des classes, s’avère toujours incapable de rassembler autour de lui le prolétariat, s’agite vainement, sème la confusion et se contredit lui-même, la petite bourgeoisie perd alors patience et commence à voir dans les ouvriers le responsable de ses propres malheurs. Tous les partis de la bourgeoisie, y compris la social-démocratie, s’efforcent de l’en persuader. Et lorsque la crise revêt une gravité insupportable, un parti se met en avant, avec le but déclaré de chauffer à blanc la petite bourgeoisie et de diriger sa haine et son désespoir contre le prolétariat. En Allemagne, cette fonction historique est remplie par le national-socialisme, large courant dont l’idéologie se forme à partir de toutes les exhalaisons putrides de la société bourgeoise en décomposition.
    La responsabilité politique fondamentale de la croissance du fascisme retombe, évidemment, sur la social-démocratie. Depuis la guerre impérialiste, la politique de ce parti a consisté à effacer de la conscience du prolétariat l’idée d’une politique indépendante, à le convaincre du caractère éternel du capitalisme et à le mettre à genoux devant la bourgeoisie en décomposition. La petite bourgeoisie peut se ranger du côté des ouvriers si elle voit en eux un nouveau maître.
    La social-démocratie apprend à l’ouvrier à se comporter comme un laquais. La petite bourgeoisie ne suivra pas un laquais. La politique du réformisme enlève au prolétariat toute possibilité de diriger les masses plébéiennes de la petite bourgeoisie et, par là même, transforme ces dernières en chair à canon du fascisme.
    Pour nous, la responsabilité de la social-démocratie n’épuise pas le problème politique. Depuis le début de la guerre, nous avons caractérisé ce parti comme le représentant de la bourgeoisie impérialiste au sein du prolétariat.
    Cette nouvelle orientation des marxistes révolutionnaires a donné naissance à la IIIème Internationale. Sa tâche était de réunir le prolétariat sous le drapeau de la révolution et par là, de lui assurer une influence dirigeante sur les masses opprimées de la petite bourgeoisie des villes et des campagnes.
    La période de l’après-guerre fut marquée, en Allemagne plus que partout ailleurs, par une situation économique sans issue et la guerre civile. La situation internationale et la situation intérieure, tout poussait impérieusement l’Allemagne sur la voie du socialisme. A chaque pas, la social-démocratie révélait son vide intérieur et son impuissance, le caractère réactionnaire de sa politique et la vénalité de ses dirigeants. Que fallait-il de plus au Parti communiste pour se développer ? Cependant, après avoir connu d’importants succès, les premières années, le Parti communiste allemand entra dans une période d’errements, de zigzags, où l’opportunisme succédait à l’aventurisme. La bureaucratie centriste affaiblissait systématiquement l’avant-garde du prolétariat, l’empêchant d’entraîner la classe à sa suite. Par là, elle enlevait au prolétariat dans son ensemble la possibilité d’entraîner à sa suite les masses opprimées de la petite bourgeoisie. La bureaucratie stalinienne porte devant l’avant-garde du prolétariat une responsabilité directe et immédiate pour la croissance du fascisme.

  • Lénine en 1916 :

    « La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital, et l’avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité objective d’une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l’unir et l’orienter, conquérir le pouvoir, s’emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes !) et réaliser d’autres mesures dictatoriales dont l’ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme. »

  • Le prolétariat doit-il se préoccuper de s’allier avec la petite bourgeoisie pour isoler le grand capital ?

    Lire ici

  • Certains s’étonnent qu’on parle de révolution sociale et même des premiers pas d’une possible révolution prolétarienne pour un mouvement aussi multiforme, allant d’un extrême à l’autre, interclassiste, imprédictible dans son avenir, mêlant prolétaires et petits bourgeois, entremêlement de revendications de réforme et de révolution. Cela ne fait que montrer combien la mémoire des révolutions est perdue car justement toutes les révolutions sociales ont eu le même caractère.

  • Il est intéressant à cet égard, de relire la brochure de Lénine, publiée à l’époque en 1905, intitulée Nos tâches et le soviet des ouvriers de Pétrograd. Il y exposa que la « question – très importante – est (...) de savoir comment partager et comment coordonner les tâches du Soviet et celles du parti ouvrier social-démocrate de Russie » et d’ajouter qu’il « me semble que le Soviet aurait tort de se joindre sans réserve à un parti quelconque. Cette opinion ne manquera pas probablement d’étonner le lecteur » mais, expliquera-t-il alors, le « Soviet des députés ouvriers est né de la grève générale, à l’occasion de la grève, au nom des objectifs de la grève. Qui a conduit et fait aboutir la grève ? Tout le prolétariat au sein duquel il existe aussi, heureusement en minorité, des non-social-démocrates. Quels buts poursuivait la grève ? Economiques et politiques, tout ensemble. Les buts économiques concernaient tout le prolétariat, tous les ouvriers et en partie même tous les travailleurs, et pas seulement les ouvriers salariés. Les buts politiques concernaient tout le peuple, plutôt tous les peuples de la Russie. Les buts politiques consistaient à libérer tous les peuples de Russie du joug de l’autocratie, du servage, de l’arbitraire et des abus de la police ».

    On peut rester loin de l’opportunisme et du réformisme sans basculer dans le sectarisme !!!

  • Encore un exemple de gauches communistes anti-gilets jaunes : « GILETS JAUNES : Premières tentatives à chaud de formation du peuple pour un État encore plus fort et contre le prolétariat » de Mouvement Communiste

    Lire ici Mouvement Communiste

  • Face au mouvement des gilets jaunes, les maximalistes, les gauches communistes, ne sont pas tous en dehors du coup…

    Une analyse de Mario Gangarossa :

    « Imaginer la révolution comme un affrontement ordonné entre les phalanges organisées du prolétariat et les forces de la répression au service de la bourgeoisie est au plus loin de la réalité que l’on puisse l’imaginer. Il n’existe pas de processus linéaire qui aurait comme inéluctable débouché, prévu et désiré, la palingénésie sociale. Infinis sont les carrefours, les choix à faire, les décisions à prendre, et ce sont des choix que des millions de femmes et d’hommes font poussés par la nécessité, parfois par hasard, presque toujours inconscients du résultat que leur action produira. Les « théoriciens » (au bénéfice de leur capacité à distinguer entre science et fausse conscience) sont un pas en avant par rapport au mouvement réel parce qu’il ont fait trésor de la praxis, des expériences, de l’histoire du passé mais risquent l’impuissance et l’incompétence s’ils ne réussissent pas à s’engager dans la vive expérience quotidienne, à interagir avec la pratique quotidienne, à faire les comptes « avec celui qui passe les couverts ».
    Il n’y a aucune possibilité que, dans une société basée sur l’hégémonie économique politique et culturelle de la bourgeoisie, la classe antagoniste puisse acquérir (dans sa majorité) la conscience du rôle et des tâches que l’histoire, la science et la connaissance des communistes imposent. Les idées dominantes restent les idées de la classe dominante. Dans le cadre des expériences possibles, à l’intérieur des rapports sociaux bourgeois, le maximum que l’on puisse atteindre c’est une conscience « syndicale » revendicative, trade-unioniste, réformiste, quand bien même sous une forme rebelle et même violente. Et les groupes et partis qui naissent sur ce terrain et qui en assument la direction ne peuvent être que marqués par les mêmes limites et les mêmes erreurs. Ce n’est pas une question liée aux opportunismes individuels et aux « trahisons » qui ne sont pas les causes mais les effets de la matérialité de l’affrontement social qui - dans cette phase - est limité, dévoyé vers des objectifs partiels ou souvent mystifiants, laissé à la spontanéité produite par les individus et les expériences individuelles partielles.

    Discuter si un mouvement serait « révolutionnaire » ou s’il est « plus ou moins révolutionnaire », d’un autre côté cela signifie seulement de ne pas avoir compris (ou de ne pas reconnaître ) que le caractère , la conscience, l’ossature idéologique qui donne substance à toute révolte sociale c’est une avant-garde consciente et organisée capable de le guider au-delà et parfois contre les limites intrinsèques qui sont inhérentes aux luttes et rébellions populaires.

    Les révoltes spontanées sont le signe que les contradictions existent et sont irrémédiables à l’intérieur du système économique et politique existant, elles sont un effet de la crise, la riposte immédiate à une situation de malaise. Mais quand nous parlons de spontanéité, nous devons toujours avoir clairement en tête que, qui se rebelle spontanément a des racines bien implantées dans sa propre classe et porte derrière lui tout entière sa propre histoire personnelle et l’histoire collective de sa part sociale, l’expérience des années qu’il a vécues (souvent bien) , son rôle dans le mécanisme économique qui gouverne la vie de chacun d’entre nous. Victimes des mêmes erreurs et des mêmes illusions qui traversent, comme un courant diffus, tous les acteurs de la représentation qui à l’intérieur de l’affrontement capital-travail voit le continuel choc de multiples intérêts opposés.

    L’histoire des révolutions passées (et des révoltes, des rébellions qui n’ont pas eu l’honneur, dans le jugement posthume, d’être transcendées en mouvements révolutionnaires) c’est une histoire de confusions, de désordres, de défaites ou victoires partielles ou souvent provisoires. Les partis qui représentent les classes ou groupes en luttes, de petits groupes compacts croissent et deviennent direction politique révolutionnaire pas avant une fatidique heure suprême mais dans le cours de la lutte. Une lutte dans laquelle qui y participe n’a jamais a priori ni certitude ni garantie de succès.

    Après… quand un nouvel ordre nait des cendres des journées qui renversent le cours naturel de l’Histoire, seulement après, arrivent les « relevés de notes » et se comprend vraiment qui a vaincu, qui a perdu, qui même en ayant perdu a renforcé ses positions et acquis une connaissance supérieure et qui en revanche, bien qu’ayant vaincu, a abandonné des places-fortes désormais sans influence quant aux réels intérêts de l’ennemi.

    Dans les années où, dans l’occident capitaliste, le développement d’après guerre permettait l’avancée pacifique des classes subordonnées, les grandes organisations social-démocrates (dans toutes leurs déclinaisons) représentaient un point d’agrégation et de référence pour qui sentait le besoin de lutter, la conscience spontanée coïncidait avec la direction politique réformiste. Les partis de masse et les organisations syndicales étaient l’instrument pour les conquêtes partielles qui donnaient le sens d’un continuel et inarrêtable développement pacifique mais en même temps aussi d’une soupape capable d’atténuer les tensions les plus destructrices, d’un frein aux pulsions révolutionnaires, un remblai au « terrorisme » et à la rébellion.

    Les « révolutionnaires » firent de l’entrisme dans les partis de gauche et travaillèrent au sein des syndicats « réactionnaires », dans l’illusion qu’il suffisait de changer la direction politique d’un mouvement, déjà en soi organisé sur le terrain de la consciente recherche du compromis social, pour en changer le signe et le transformer en une force capable de rompre les équilibres que, patiemment, le capital avait édifié dans les années d’hégémonie indiscutée et sans contraste.

    Les classes intermédiaires étaient attirées par la force de la gauche aussi parce qu’elle était une gauche « alliée et amicale » qui en reconnaissait le rôle et en garantissait le bien-être. Les conflits étaient œcuméniquement recomposés et transformés en inoffensifs affrontements parlementaires. Quand le mécanisme du consensus se rompit, les armées ouvrières organisées par le réformisme descendirent dans la rue par millions pour réaffirmer le pacte entre les classes et la coexistence pacifique garantie par la démocratie.

    L’écroulement du réformisme advenu , non par une victoire de la critique des révolutionnaires, mais par son intrinsèque faiblesse, la fin de la société du « bien-être » diffus qui avait accompagné les années de la cogestion démocratique, l’écroulement de l’illusion de pouvoir cogérer le capital sans mettre en discussion sa propriété n’ont pas amené à une majeure conscience ni à une majeure connaissance. Berlinguer a été remplacé par Bertinotti. Les « révolutionnaires » n’ont rien trouvé de mieux que de languir pour un retour au passé « héroïque » dans lequel la mare magnum d’une « gauche » responsable et grande du statu quo aurait pu continuer à nager en se vantant dans les révolutions passées et futures et surtout dans celles éloignées de leur propre arrière-cour.

    Mais l’écroulement d’une hégémonie politique, soit même une hégémonie qui aille en sens contraire de la direction prévue par nous, ne crée pas le vide du tableau noir propre sur lequel ils serait possible d’écrire seulement des solutions correctes à la preuve de la baguette de la maîtresse. Le vide politique laisse un champ ouvert aux errements de n’importe quelle classe sociale en souffrance qui chercherait mais qui trouverait toujours de nouveaux « capitaines » prompts à en chevaucher les aspirations. Il laisse aussi un espace aux révoltes spontanées qui, par leur nature hétérogène et interclassiste, peuvent servir à accentuer la crise du Capital ou bien, paradoxalement, à le renforcer.

    Nous, nous ne savons pas et nous ne pouvons savoir comment cela finira. La théorie nous indique l’objectif et la direction mais le parcours à suivre, les innombrables virages et impasses que nous pourrions suivre, nous devons le découvrir dans le cours de notre pratique politique.

    Mais nous devons aussi essayer d’être clairs sur cela aussi avant tout avec nous-mêmes et avec le rôle que nous imaginions pouvoir assumer. La pratique politique ne signifiera pas se mettre à la tête (souvent à la queue) des révoltes des strates sociales en décomposition destinées à disparaître même au travers de furieux sursauts. Agiter leurs propres mots d’ordre, imaginer que la direction d’un mouvement soit. Décidée seulement et exclusivement de la détermination des chefs et non de la réelle nature sociale des combattants.

    La question de la direction (et des objectifs futurs) des révoltes et des rebellions sui explosent à un rythme désormais croissant en occident un temps privilégié, ce n’est pas une question que pourrait résoudre un groupe autant de « gauche » qui puisse porter de l’extérieur une conscience qui s’affronterait à la sensibilité et à la conscience spontanée des révoltés. C’est une question qui englobe le rôle des classes et leur capacité de pouvoir s’homogénéiser à l’occasion. Je comprends ce qui rend tout plus complexe et difficile, mais la question ne réside pas dans la mobilisation des classes intermédiaires ou des secteurs plus désagrégés (et pour cela plus combatifs) mais dans la capacité de mobilisation du prolétariat, dans sa possibilité de devenir point d’attraction et d’agrégation pour tous ceux qui ressentent cette société comme injuste. Si nous voulions le dire avec des paroles plus claires, la question pour les communistes ne réside pas dans la direction des révoltes populaires mais dans l’influence et dans la direction du prolétariat qui est l’unique classe capable de transformer une ou cent révoltes en révolutions.

    La petite-bourgeoisie qui forme l’ossature des classes intermédiaires est dans la tourmente mais, par sa propre nature, ne lutte pas pour changer les rapports entre les classes et elle combat pas pour abattre le système fondé sur l’exploitation. Elle lutte pour continuer à tirer son « morceau de viande » de la survaleur produite dans la société.

    De classe amortie, de toujours barrière dans l’affrontement entre capital et travail, elle revendique le « juste prix » pour son rôle en un moment où le capital pense pouvoir se passer de ses services ou bien n’a pas les ressources pour s’en garantir la confiance.

    La « révolution » petite-bourgeoise ne regarde pas le futur mais le passé. Elle ne pose pas la question de la fin de l’exploitation mais celle de la redistribution plus « honnête » des fruits de cette exploitation. La prise de conscience du rôle du prolétariat auquel ces strates sociales sont destinées peut advenir seulement en présence d’une activité politique autonome retrouvée de la classe ouvrière. La petite-bourgeoisie peut devenir révolutionnaire seulement à la suite de la révolution prolétarienne. Et aujourd’hui c’est le positionnement sur le terrain de la lutte de classe de couches toujours plus amples d’ouvriers qui est l’unique chose qui puisse garantir la transformation en réserve de la révolution des « révoltés » que la société en crise produit.

    La question n’est pas de savoir ce que feront et ce que deviendront les gilets jaunes. La question est de savoir ce que fera la la classe ouvrière : comment évolueront les prolétaires ; comment les communistes réussiront à en influencer les choix. Et c’est une question vitale pour le labeur en lutte contre le capital, vital aussi par rapport ses intérêts immédiats parce que la route d’une alliance renouvelée entre la bourgeoisie et les groupes que la crise désagrège n’est pas une possibilité éloignée et la résolution des conflits sur la base de solutions anti ouvrières n’est jamais à exclure a priori. De même qu’il ne faut pas exclure une redistribution de la richesse destinée à retrouver le consensus perdu, mise en prospective ou pratiquée, sur le dos non du profit mais des ouvriers actifs, des ouvriers pensionnés, de la nouvelle classe ouvrière composée de précaires et d’immigrés soumis au chantage qui finiraient par payer le coût que le retour à « la normale » du fonctionnement du système capitaliste (y compris les dépenses nécessaires à garantir la « sécurité » de la propriété) comporte.

    Le prolétariat ne peut rester à regarder par la fenêtre et déléguer à d’autres l’honneur de ses propres batailles Il risque d’y perdre son honneur et de soutenir les coûts des « solutions » aux contradictions internes du front bourgeois.

    https://www.facebook.com/collettivo48ohm/

  • La liaison des gilets jaunes et des salariés des entreprises

    Les gilets jaunes sont parvenus à lier leur mouvement à de nombreuses grèves :

    Castorama de Lille

    Acierie SAM à Neuves-Maisons

    Carrefour de Toulouse

    Très proches socialement des gilets jaunes, les "blouses bleues", des agents d’entretien ou d’accueil des écoles, des Atsem des cantines, des crèches qui sont très majoritairement des femmes, sont entrés en lutte contre les salaires misérables, les conditions de travail lamentables, des horaires pénibles, des contrats douteux. Pour le moment le mouvement est massif mais localisé, à Marseille, Montpellier, Aix en Provence, ponctuellement à Grenoble et de manière plus dispersée dans le pays.

    Blanchisserie du groupe Nehs de Colmar

    Le dépôt pétrolier de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône

    Amazon de Bouc-Bel-Air

    Centrale de charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique

    Amazon de Lauwin-Park

    Sud Service à Nîmes

    Les gilets jaunes inspirent d’autres mouvements de salariés comme à Vallourec Aulnoye-Aymeries

    Ou encore à la Centrale nucléaire de Flamanville

    Les gilets jaunes bloquent les banques à Carcassonne, Angoulême, Romilly-sur-seine, Rennes, Ribérac, La Roche-sur-Yon, Serres-Castet, Rouen, etc, etc.
    Les gilets jaunes bloquent les impôts à la source à Aix, Challans, Vichy, Ecuires, Poitiers, Cahors, Montmirail, Pamiers, Sète, Alès, Granville, etc…
    Les gilets jaunes s’adressent aux travailleurs des entreprises, y diffusent des tracts, les bloquent éventuellement. Ils appellent les salariés à les rejoindre. Et ils le font sans pactiser avec les appareils bureaucratiques des syndicats, tout en gagnant bien des militants syndicalistes.
    Ils entraînent progressivement la classe ouvrière sans transformer leur mode d’action, sans s’adapter aux méthodes réformistes des bureaucraties syndicales. Celles-ci sont toujours aussi réticentes ou aussi hostiles aux gilets jaunes. On l’a vu avec Martinez ou Berger qui continuent à déclarer qu’ils ne souhaitent pas rejoindre le mouvement.
    Cela n’étonne que ceux qui avaient encore des illusions dans ces « corps intermédiaires », ces organisations tampons entre le monde du travail et celui du capital, ces véritables institutions de la grande bourgeoisie au sein de la classe ouvrière.

  • Lénine n’était pas puriste et savait que la prétendue lutte de classe pure n’était que du syndicalisme apolitique :

    « Les buts économiques concernaient tout le prolétariat, tous les ouvriers et en partie même tous les travailleurs, et pas seulement les ouvriers salariés. Les buts politiques concernaient tout le peuple, plutôt tous les peuples de la Russie. Les buts politiques consistaient à libérer tous les peuples de Russie du joug de l’autocratie, du servage, de l’arbitraire et des abus de la police. »

    [Source -> https://www.matierevolution.fr/spip.php?article950

  • Lénine n’était pas puriste et savait que la prétendue lutte de classe pure n’était que du syndicalisme apolitique :

    « Les buts économiques concernaient tout le prolétariat, tous les ouvriers et en partie même tous les travailleurs, et pas seulement les ouvriers salariés. Les buts politiques concernaient tout le peuple, plutôt tous les peuples de la Russie. Les buts politiques consistaient à libérer tous les peuples de Russie du joug de l’autocratie, du servage, de l’arbitraire et des abus de la police. »

    Source

  • « Dans le Manifeste communiste, il est dit : « De toutes les classes qui, à l’heure présente, s’opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie ; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. »

    La bourgeoisie est ici considérée comme une classe révolutionnaire, - en tant qu’elle est l’agent de la grande industrie, - vis-à-vis des féodaux et des classes moyennes résolus à maintenir toutes les positions sociales qui sont le produit de modes de production périmés. Féodaux et classes moyennes ne forment donc pas avec la bourgeoisie une même masse réactionnaire.

    D’autre part, le prolétariat est révolutionnaire vis-à-vis de la bourgeoisie parce que, issu lui-même de la grande industrie, il tend à dépouiller la production de son caractère capitaliste que la bourgeoisie cherche à perpétuer. Mais le Manifeste ajoute que « les classes moyennes... sont révolutionnaires... en considération de leur passage imminent au prolétariat ».

    De ce point de vue, c’est donc une absurdité de plus que de faire des classes moyennes, conjointement avec la bourgeoisie, et, par-dessus le marché, des féodaux « une même masse réactionnaire » en face de la classe ouvrière. »

    Karl Marx, dans « Gloses marginales au programme du Parti Ouvrier allemand »

  • « Notre révolution est celle du peuple entier, dit la bourgeoisie au prolétariat. C’est pourquoi tu dois, en tant que classe distincte, te contenter de ta lutte de classe, tu dois au nom du « bon sens » porter ton attention principalement sur les syndicats et leur légalisation ; tu dois considérer justement ces syndicats comme « le point de départ essentiel de ton éducation politique et de ton organisation » ; tu dois, à l’heure de la révolution, élaborer surtout des résolutions « sérieuses », dans le genre de celle des néo-iskrstes ; tu dois prêter soin et attention aux résolutions « plus favorables aux libéraux » ; tu dois préférer les dirigeants qui ont tendance à devenir des « guides pratiques du mouvement politique réel de la classe ouvrière » ; tu dois « sauvegarder les éléments réalistes de la conception marxiste » (si malheureusement tu es déjà contaminé par les « formules rigoureuses » de ce catéchisme « non scientifique »).

    Notre révolution est celle du peuple entier, dit la social-démocratie au prolétariat. C’est pourquoi, en tant que classe la plus avancée et la seule révolutionnaire jusqu’au bout, tu dois tendre non seulement à y participer avec la plus grande énergie, mais, aussi à y tenir un rôle dirigeant. C’est pourquoi tu ne dois pas t’enfermer dans les limites d’une lutte de classe étroitement conçue, surtout au sens du mouvement syndical, mais t’efforcer au contraire d’élargir le cadre et le contenu de ta lutte de classe jusqu’à y faire entrer, non seulement toutes les tâches de la révolution russe présente, démocratique et populaire, mais aussi celles de la future révolution socialiste. C’est pourquoi, sans méconnaître le mouvement syndical, sans refuser d’utiliser la moindre marge de légalité, tu dois, à l’époque de la révolution, mettre au premier plan les tâches de l’insurrection armée, de la formation d’une armée révolutionnaire et d’un gouvernement révolutionnaire, seul chemin conduisant à la victoire complète du peuple sur le tsarisme, à la conquête d’une République démocratique et d’une véritable liberté politique. »

    Lénine

    Source : https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1905/08/vil19050800o.htm

  • .
    En ce moment, la révolte des paysans monte et les travailleurs devraient surtout craindre de se dissocier de ce mouvement, de ne pas s’unir avec lui contre le grand capital. Or les organisations réformistes visent à diviser le peuple travailleur que les Gilets jaunes avaient uni...

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