mardi 10 juin 2014
On nous avait présenté le nucléaire comme la chance de l’économie et celle des ménages. Le résultat est l’inverse. Catastrophe sur toute la ligne : les entreprises s’effondrent, l’Etat est plombé, les ménages vont payer la note !
Un premier élément : le rapport de la Cour des Comptes.
Premier constat : le coût de production de l’électricité nucléaire s’envole. Entre 2010 et 2013, la facture a connu une forte hausse, passant de 49,6 euros par mégawattheure (MWh) à 59,8 euros/MWh. C’est une augmentation de 20,6 % en euros courants (+16 % en euros constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation).
Cette flambée des coûts tient à l’évolution des différentes charges, et notamment aux investissements de maintenance et de sécurité. Dans cette période, ils ont plus que doublé, passant de 1,75 milliard d’euros en 2010 à 3,8 milliards en 2013 (+117 %).
Toutes les composantes des charges d’exploitation ont augmenté. Selon la Cour des comptes, la raison principale de ce renchérissement réside dans le choix d’EDF de prolonger la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans.
L’autre moitié des investissements correspond à la maintenance « normale » (1 milliard par an) et à la rénovation ou au remplacement des gros composants dont la durée de vie est inférieure à quarante ans (1,3 milliard par an).
Le montant des investissements à prévoir pour prolonger la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans s’avère, au final, considérable. « Même si un chiffrage à un tel horizon est par nature un exercice très incertain, relève la Cour, le total des investissements sur la période 2011-2033 atteindrait environ 90 milliards d’euros (valeur 2010), environ 110 milliards d’euros courants. »
S’y greffent « des dépenses futures qui restent caractérisées par quelques fortes incertitudes », selon la Cour. Celles-ci concernent, en particulier, la gestion des combustibles usés (16,3 milliards d’euros fin 2013), les charges de démantèlement (34,4 milliards en 2013, dont la Cour souligne que les révisions de devis « parfois significatives » sur des opérations en cours « font craindre des surcoûts pour les opérations à venir », ainsi que les charges de gestion des déchets (31,8 milliards en 2013).
Au total, les charges futures de démantèlement, de gestion des combustibles usés et de gestion des déchets figurent dans les comptes des exploitants, sous forme de provisions, pour un montant de 43,7 milliards d’euros en 2013.
La Cour des comptes constate que les coûts de production de l’électricité nucléaire ont progressé de 20,6% entre 2010 et 2013 : le coût du MWh a en effet grimpé à 59,8 euros.
La catastrophe japonaise de Fukushima est intervenue après une décennie de retards d’investissement. Souhaitant de surcroît préparer un éventuel allongement de la durée de vie des réacteurs, EDF a prévu, dès 2011, d’investir 50 milliards entre 2011 et 2025. Il faut y ajouter 11 milliards pour renforcer la sécurité, travaux exigés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Mais EDF estime qu’un peu moins de la moitié de ces travaux étaient déjà prévus dans son programme "Grand Carénage", et que le montant de l’addition future ne devrait plus s’élever qu’à 57 milliards. La Cour des comptes chiffre l’investissement plus lourdement, estimant que le périmètre de ces investissements a été augmenté par la comptabilisation en dépenses d’investissement de travaux de maintenance, jusqu’à présent comptabilisées en exploitation, pour un montant total de 13 milliards environ (2011–2025), conduisant à un total d’investissement de 62,5 milliards entre 2011 et 2025.
Les entreprises du nucléaire menacées de faillite, les députés socialistes et écologistes ont la solution : demander à l’état de les sauver en prenant l’argent des contribuables !!!!
La part du nucléaire est en chute libre